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Culture

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Par   •  12 Novembre 2015  •  Cours  •  6 623 Mots (27 Pages)  •  827 Vues

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LA CULTURE DENATURE-T-ELLE L’HOMME ?

L’homme est un être animé, comme les autres animaux  être naturel. Sa particularité est d’avoir la raison et la parole. Il travaille ses capacités grâce à l’éducation et à l’instruction.

Mais l’homme est un être dénaturé car il a un système d’administration et vit dans un monde traversé par les symboles et les règles : règles = culture, pas de règles = nature.

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I. La formation de la réalité humaine

Nature :

-milieu qui réunit des éléments non transformés par la nature humaine

-activité qui engendre des éléments naturels

-« La nature est un principe interne de changement » Aristote  principe qu’un être naturel possède en lui pour le faire se développer

-La nature de quelque chose est l’ensemble des caractéristiques absolument nécessaires qui définissent cette chose

Culture :

-cultiver, c’est transformer une donnée naturelle pour mettre un milieu au service de l’Homme. Ce travail peut s’appliquer à son esprit  éducation

-processus de formation de l’esprit grâce à l’éducation (sur le plan biologique) et l’instruction (sur le plan intellectuel)

-en terme collectif, processus qui se produit à l’échelle d’un groupe, d’une société, et qui engendre des règles de conduite, des valeurs et des normes, des croyances religieuses, des productions artistiques, des institutions politiques ou juridiques

A. En quoi la nature s’oppose-t-elle à la culture ?

1. Les lois de la nature et les règles de la culture

Il y a deux organisations différentes :

-Dans la nature, lois biologiques règlent le vivant. Elles sont universelles (tous les membres de l’espèce y obéissent), et nécessaires (on ne peut s’y soustraire).

-De l’autre côté, nous sommes soumis à des règles de culture. Ces règles varient d’un groupe à l’autre, en fonction du temps, du lieu. Elles ne sont pas nécessaires, mais accidentelles.

« La nature est ce qui est en nous par hérédité, la culture est au contraire tout ce que  nous tenons de la tradition externe » Lévi-Strauss.

La prohibition de l’inceste est la règle culturelle universelle qui nous fait passer de la nature à la culture.

Elle ne s’explique pas par une interdiction, mais par une obligation. L’inceste crée un repli sur le groupe  pas de liens sociaux.

Pour que la société soit possible, il faut prohiber l’inceste  souci de cohésion sociale. Une fois que la société est créée, on rend la création de différentes formes culturelles possible  culture.

« Le lien de réciprocité qui fonde les mariages n’est pas établi entre des hommes et des femmes, mais entre des hommes au moyen de femmes qui en sont seulement la principale occasion » Lévi-Strauss.

2. Que reste-t-il de naturel en l’Homme ? 

L’homme garde les mêmes besoins primaires mais les satisfait de manière différente. Ainsi, la sexualité n’a plus rien à voir avec la reproduction car son but n’est plus la procréation.

Le besoin de se nourrir est naturel, mais la satisfaction de ce besoin n’est plus naturel  manières de table.

« Rien dans les manières de table ne va de soi. Rien ne peut être considéré comme le résultat d’un sentiment de gêne naturel » Norbert Elias.

C’est la socialisation qui nous fait penser que nos manières de table s’imposent d’elles-mêmes, alors qu’elle nous fait intégrer des règles qui ont été fixées arbitrairement par d’autres depuis longtemps.

Exemples : La cuillère était uniquement un ustensile pour cuisiner. Il a fallu apprendre à l’utiliser.

Au 19è siècle, l’aristocratie impose de rompre le pain à la main, aujourd’hui non pour des raisons d’hygiène.

Les manières de table se différencient selon les cultures, mais également dans les sous-cultures (elles se définissent selon l’âge, le sexe, le groupe social).

Les manières de table populaires : « franc-manger »  pas de contraintes, pas de règles, acte libre.

 Les manières de table bourgeoises : contraintes, retenue, règles précises.

Avec les manières de table, on cherche à cacher le fait qu’on est en train de satisfaire un besoin naturel. Les mauvaises manières renvoient à l’animal.

L’Homme est donc un être dénaturé, il n’a quasiment plus rien de naturel si ce n’est les besoins primaires.

B. Comment l’éducation transmet-elle l’humanité ? 

1. « On ne naît pas homme, on le devient » Erasme


Humanité :

-ensemble des hommes

-ensemble des caractéristiques qui définissent les hommes.

L’Humanité n’est pas une condition naturelle, mais une construction.

L’éducation est un élément important de l’humanisation. Elle se fait sous des normes particulières (qui viennent d’une identité culturelle précise  langue, pratiques sociales). L’éducation n’est pas nécessaire et n’est pas irréversible  le caractère naturel s’impose à nouveau quand il n’y a plus de contact avec les autres hommes.

Lucien Malson est un philosophe qui réunit des cas uniques d’enfants qui ont grandi sans la présence d’hommes. La raison, le langage, sont des facultés qui ne se déploient pas dans la nature, faute de société.

2. Le cas Victor

Le cas Victor est une expérimentation de la théorie de Rousseau qui dit que l’homme naturel ressemble à un animal.

Pour le docteur Itard, Victor n’a pas de caractéristiques humaines parce qu’on ne les lui a pas transmises  elles ne sont pas innées.

Il fera des progrès (apprend à jouer, à se tenir à table, à être affectif) mais ces progrès resteront limités : il ne parviendra jamais à parler.

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