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Les évolutions du travail ouvrier en France au milieu du XIXème siècle à nos jours.

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Par   •  8 Avril 2017  •  Dissertation  •  3 359 Mots (14 Pages)  •  1 340 Vues

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Composition Histoire

Les évolutions du travail ouvrier en France au milieu du XIXème siècle à nos jours.

        Émile et Louis, les héros du film «À nous la liberté» de René Clair, nous font comprendre la réalité du travail ouvrier tout comme le personnage de Charlot dans les Temps Modernes. Ces œuvres nous montrent les conditions de travail très difficiles de ces ouvriers qui depuis 1850 et l'essor de la Révolution Industrielle travaillent dans ces nouvelles usines. Ils acceptent de telles conditions afin de pouvoir vivre et ainsi doivent se plier aux principes de l'Organisation Scientifique du Travail et aux cadences infernales qu'elle impose.

Les progrès technologiques qui apparaissent en France en 1850 donne lieu à la Première Révolution Industrielle. Elle bouleverse le monde du travail qui est désormais concentré dans des usines, et entraine  l'apparition d'une nouvelle classe, la classe ouvrière. Ces ouvriers acceptent en échange d'un salaire d'effectuer un travail manuel pour le compte d'un employeur unique. La population ouvrière est alors composée d'hommes mais aussi de femmes et de travailleurs immigrés voire d'enfants.

Cette période voit la naissance des syndicats, des associations de personnes qui ont pour but d'améliorer les conditions de vie misérables que connaissent les ouvriers à la fin du XIX et au début du XXème siècle. Ils vont alors se développer tout au long du siècle. Principalement due à la nouvelle organisation scientifique du travail, qui nait dans les usines américaines au début de ce nouveau siècle.

Vers la fin du XXème siècle, les usines évoluent et dans le même temps on assiste à un changement de la nature du travail effectué par les ouvriers avec un renforcement de leurs qualifications. Surtout, la fin de ce siècle va connaître en France une mutation importante avec une activité économique non plus centrée sur l'industrie mais sur les services. La France est ainsi confrontée aujourd'hui à la désindustrialisation, c'est-à-dire le recul de l'activité industrielle, les délocalisations, la fermeture des usines en France et cela touche directement les ouvriers.

En quoi les mutations du monde ouvrier témoignent-elles, entre essor, diversification et crises, des transformations des modes de travail en France du milieu du XIXème siècle à nos jours ?  

Nous commencerons par étudier le travail ouvrier au cœur de la croissance économique de 1850 à la Première Guerre mondiale. Puis, dans un deuxième temps, les bouleversements causés par les nouvelles organisations scientifiques du travail. Et pour finir, nous analyserons les crises que doit affronter le monde ouvrier à la fin du XXème siècle à nos jours.

        Le milieu du XIXème siècle se caractérise par une forte industrialisation. La Révolution industrielle qui se développe d'abord au Royaume-Uni s'étend en France à partir de 1850. La France connait dès lors une forte croissance économique, qui se traduit par un essor rapide des emplois industriels. Le nombre d'ouvriers augmentera ainsi de 30% en 30 ans.

    Sur la période de 1850 aux années 1900, des nouvelles technologies et innovations apparaissent, comme par exemple, la machine à vapeur, la métallurgie, l'exploitation du charbon. L'industrie textile se développe également, on peut citer l'exemple des Filatures Cohin et Compagnie qui connaissent un grand succès, et deviennent la plus grande entreprise de France en 1857. On assiste à une forte croissance économique, les entreprises augmentent leur capacité de production et donc aussi leurs effectifs.  Le nombre de travailleurs augmentent et c'est avant tout une main d'oeuvre ouvrière, pour combler le besoin des entreprises. On compte ainsi plus de 6 millions d'ouvriers en  1900. La France reste un pays à dominante agricole, mais c'est l'essor des industries qui explique cette croissance.

 La Révolution industrielle fait ainsi naître le monde ouvrier en France.

En 1873, la Grande Dépression marque une pause dans le développement économique et industriel de la France. Néanmoins, cette crise issue du krach boursier de Vienne, aura un impact moindre sur le processus d'industrialisation en marche et touche davantage le secteur agricole, les industries du lin et du bois. Et l'activité économique repart ensuite grâce aux nouvelles industries de la Deuxième Révolution industrielle, caractérisée par l'apparition de l'électricité, le développement des industries chimiques et sidérurgiques, et surtout la naissance de l'industrie automobile avec l'exploitation du pétrole et de la mécanique. Celle-ci va connaître un essor très rapide et permet la création de nombreux emplois ouvriers. Comme par exemple l'entreprise Renault, créée en 1898, avec seulement 6 ouvriers et qui dès 1913 en comporte 4000 dans ses usines.  La forte croissance des ventes d'automobiles entraine un besoin permanent de main d'oeuvre dans ce secteur.

    Or dans ces années-là, la France a un faible taux de natalité, elle ne peut pas répondre à cette demande de main d'oeuvre. Elle va donc avoir recours aux travailleurs étrangers, afin de combler ce manque. On compte plus de 300 000 étrangers qui viennent s'installer en France, principalement des Italiens. Cela va avoir un impact sur le monde ouvrier en créant des inégalités. Les étrangers occuperont en effet les postes les plus difficiles et les moins bien payés.

La croissance économique dans les usines entraine un fort exode rural. Les paysans qui vivent dans les campagnes viennent s'installer en ville, attirés par les nouveaux emplois, dans l'espoir de trouver des conditions de vie meilleures. Les villes s'agrandissent, un mouvement d'urbanisation atteint la France.

Le monde ouvrier est cependant, très hétérogène. Il se compose d'artisans, d'ouvriers travaillant à domicile, souvent  des femmes  qui sont payées à la tâche mais qui peu à peu rejoindront les usines, de mineurs de plus en plus nombreux avec l'exploitation du charbon qui s'intensifie, mais aussi des paysans-ouvriers qui travaillent de façon saisonnières et enfin les travailleurs salariés dans les usines répartis en deux catégories, les ouvriers spécialisés,  personnes sans qualification, et les ouvriers professionnels, qui ont bénéficié d'une formation.

    Leurs conditions de travail sont très dures. Leurs journées sont longues, plus 10 heures par jour. Ils perçoivent un salaire très faible qui ne suffit pas pour entretenir toute la famille. Les femmes doivent donc également travailler, mais aussi souvent les enfants, parfois dès l'âge de 7 ans. Ils ne possèdent pas d'assurance maladie et surtout leur emploi n'est pas certain, ils peuvent se faire licencier du jour au lendemain, comme le montre la citation de La vie et la grève des ouvrières métallos de Simone Weil suit à son expérience en usine en 1935 : « Je fais 400 pièces à l'heure. Il en faut 800, sans quoi je ne vous garderai pas, dit le contre-maître. Il parle sans élever la voix, quand d'un mot il peut provoquer tant d'angoisse ».

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