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"Une vie" de Maupassant

Fiche de lecture : "Une vie" de Maupassant. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Mars 2022  •  Fiche de lecture  •  1 740 Mots (7 Pages)  •  392 Vues

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Guy de Maupassant est un auteur de romans et nouvelles d’on son écriture s’inscrit dans le mouvement du réalisme et du naturalisme. Cette scène est issue du roman « Une vie ». C’est un roman du genre psychologique qui n’est pas là pour nous raconter une jolie histoire mais plutôt pour nous confronter à la dure réalité de la France au XIX e siècle pour une femme. Une vie est le premier roman écrit par Guy de Maupassant en 1883. Il décrit de manière réaliste la vie d’une jeune femme se nommant Jeanne âgée de 17ans, de sa naissance jusqu’à sa mort. Le passage que nous allons traiter est la nuit de noce entre Jeanne et son mari Julien de Lamare. Cette nuit aurait dû être romantique, or la tonalité est tout autre, car l’un des protagonistes n’est pas consentent.                                                                                                  /LECTURE/                                                                                                                                                                                                                                                                Dans ce texte nous observons 4 mouvements, tout d’abord de la l.1 à 6 une scène dialoguée qui installe une relation de domination. Puis de la ligne 7 à 12 un acte de viol. Par la suite de la ligne 13 à 19 un état de sidération. Et enfin de la ligne 20 à 22 une désillusion finale et un effet de chute.

Mouvement 1 :

  • « il parut s’impatienter » (l.1) -> « parut » modélisateur -> verbe qui signale l’exaspération du mari.
  • « d’une voix attristée » (l. 1) ->Participe passé du verbe -> montre la déception subie par le mari
  • « Vous ne voulez donc point être ma petite femme ? » (l.1) / « Est-ce que je ne la suis pas ? » (l.2) / « Mais non, ma chère, voyons, ne vous moquez pas de moi » (l.3) -> Discours direct-> Le discours direct permet de rendre la scène beaucoup plus réaliste et vivante.
  • « ma petite femme » (l.2) -> groupe nominal -> cité par Julien, le mari, qui tente grâce à ces mots affectueux d’attendrir sa femme.
  • « ne vous moquez pas de moi »( l.5) -> phrase impérative et négative -> cette phrase impérative affirme une preuve d’autorité et donc de domination chez le mari.
  • « murmura » (l.2) -> Verbe -> montre la faiblesse de la voix de Jeanne pour répondre et son incapacité à s’affirmer affirmer face à Julien.
  • « tout à coup vers lui pour lui… » (l.6) -> Insistance sur le pronom masculin « lui » -> Le narrateur insiste sur le mot « lui » pour préciser le fait que son mari soit supérieur à elle.
  • « mécontentement de sa voix » (l.5) -> vocabulaire de la colère et de la frustration -> A travers le « mécontentement » l’auteur nous montre que son mari est très agacé et déçu, il adopte alors un ton plus froid et ce changement n’échappe pas aux regards de sa femme.
  • « ; et elle se tourna tout à coup vers lui pour lui demander pardon » (l.6) -> présence de la ponctuation « ; » et l’adverbe « tout à coup » -> Ce passage marque une pause dans le texte avec la présence d’un « ; » de plus l’adverbe « tout à coup » montre que Jeanne décide par la précipitation, de se tourner comme si elle avait décidé de ce geste sur un coup de tête espérant sans doute obtenir un pardon de son mari.

BILAN : Ce premier mouvement permet de nous montre la relation de domination qu’il y a entre Jeanne et son mari.

Mouvement 2 :

  • « mordants »( l.8) et « rageusement » (l.7) -> Champ lexical de la violence -> On peut ici voir les pulsions bestiales de l’homme.
  • « comme affamé d’elle » ( l.7) -> Comparaison -> On peut voir le désir de possession qu’a et que la femme est comparé à un objet.
  • « de baisers, […] de baisers, […] de baisers … » (l.8) -> Répétition et accumulation   -> L’accentuation sur le mot « baiser » montre l’insistance du mari à obtenir ses faveurs, alors qu’elle ne le veut pas.
  • « Elle avait ouvert les mains et restait inerte » (l.9) -> Vocabulaire de la défaite et de la mort. -> Le fait qu’elle lâche prise, qu’elle ouvre les mains peut être vu comme un abandon, comme si elle se laissait mourir car le viol est une mort sans cadavres.
  • « ne sachant[…] rien comprendre » ( l.11) -> Vocabulaire de l’incompréhension -> Jeanne se laisse alors submerger par l’incompréhension et la douleur, elle est alors perdue dans son esprit et dans son corps.
  • « souffrance aigue » (l.11) et « gémir » (l. 11) -> hyperbole et un verbe qui signale la douleur -> La souffrance est tellement forte que l’auteur emploi un vocabulaire spécifique insistant sur la douleur physique et psychique.
  • « pendant qu’il la possédait violemment » ->  Il y a une proposition subordonnée circonstanciel et  l’adverbe « violemment » -> On a une simultanéité de la scène. La douleur et l’acte sexuel rend la scène encore plus insoutenable. Indifférence du mari, absence d’empathie indique la manière violente et rageuse d’accomplir ce geste qui devrait être un geste d’amour.

BILAN : Ce second mouvement montre la grande violence de l’acte de viol que fait subir le mari a sa femme.

Mouvement 3 :

  • « Que se passa- t-il ensuite ? » (l.13) -> Question de relance de la narration -> permet de mettre en valeur la dramatisation du récit.
  • «, car elle avait perdu la tête » -> Conjonction de coordination -> Effet de flou, d’imprécision qui met en évidence le choc, l’incompréhension de Jeanne.
  • « grêle de petit baiser reconnaissants. » (l.14) -> Métaphore à valeur d’hyperbole -> elle met en avant l’emprise de Julien qui a obtenu d’elle tant ce qu’il voulait. Il tente alors de la remettre en confiance.
  • « Ce poil épais » (l.18) -> Bestialisation -> cela forme un portrait agressif et bestial du mari.
  • « Repoussa » (l.17) ; « débattait » (l.17) ; « recula » (l.18) -> Champ lexical de la résistance -> montrer le non-consentement lors de cet acte.
  • « Débattait » (l.17) ; « demeura » (l.19) -> verbe de description a l’imparfait -> cela accentué le réalisme de la scène.
  • « Puis » (l16) -> Ellipse -> provoque la perte de la notion du temps.
  • « D’autres tentatives » (l16) -> montre la persévérance et l’insistance du mari envers sa femme.
  • « Las » et « enfin » (L18 et 19) -> mots qui marque la conclusion de leur ébats.

BILAN : Ce troisième et avant dernier mouvement nous montre l’état de sidération que subit Jeanne.

Mouvement 4 :

  • « Désespérée jusqu'au fond de son âme » (l.20) -> Hyperbole -> le désespoir de Jeanne est si profond qu'il l'anéantit.
  • « Désillusion d'une ivresse rêvée » (l.21) ->Oxymore -> L’utilisation de deux mots de sens contraire accentue la gravité de l’événement et l’écart entre le rêve et la réalité.
  • D’une, d’une, d'une (l.21) -> Répétition avec un effet d’accumulation -> L'auteur fait une répétition de « d'une » pour montrer l’intensité de la situation.
  • « C'est cela ! C'est cela ! » (l.22) -> Répétition + exclamation -> On comprend la stupeur et les sentiments exprimés par Jeanne, ces mots sont les derniers de l’extrait ce qui donne une conclusion terrible à la nuit de noces
  • « Voilà donc…, c’est cela ! » (l.22) ->Épiphanie -> Jeanne prend conscience de la situation et du comportement de son mari, c’est la révélation finale sous forme de chute narrative.

BILAN : Dans ce quatrième et dernier mouvement on observe une désillusion finale et un effet de chute en fin de texte.

Pour conclure, même le lecteur du XIXème siècle, pourtant habitué à l’idée que la femme serait soumise à l’homme, est choqué à l’évocation de cette nuit de noce bestiale, objet d’incompréhension de part et d’autre. Grâce à la dramatisation de la scène, nous prenons évidemment le parti de Jeanne.

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