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Quelques réquisitoires contre la guerre

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Par   •  4 Octobre 2015  •  Cours  •  2 152 Mots (9 Pages)  •  1 823 Vues

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Séquence 1 : Quelques réquisitoires contre la guerre

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→ Objet d'étude : La question de l'Homme dans les genres de l'argumentation du XVIe siècle à nos jours.

→ Problématique : Des textes de réflexion sur la société ou des prises de position personnelles contre la guerre.

→ Méthodologie : La question de Corpus et la lecture analytique.

→ Extraits étudiés en lecture analytique :

  • Jean de la Bruyère, Les Caractères, Chapitre X « Du souverain ou de la République », fragment 9, 1688.
  • Damilaville, article "Paix", L’Encyclopédie, 1750-1772.
  • Voltaire, Candide ou l'optimiste, chapitre 3, 1759.
  • Louis Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, 1932.

LA BRUYERE, LES CARACTÈRES, X« DU SOUVERAIN OU DE LA REPUBLIQUE », 9, 1688.

→ Résumé du texte : Ce texte est un éloge funèbre d'un jeune soldat dans lequel La Bruyère présente les conséquences de la guerre en particulier la mort.

→ Contextualisation : 17e siècle : Le classicisme : Né de la volonté de défendre la langue française concurrencée par le latin.

Conséquence bienséance : ne rien mettre en scène qui puisse choquer le public. Jean de La Bruyère (1645-1696) : un moraliste classique.

Les Caractères : une observation des défauts humains. Après avoir observé La Cour, La Bruyère publie en 1688 une œuvre qui connaît un succès immédiat.

→ Pistes d'étude :

  • Une présentation négative de la guerre : elle entraîne la mort …
  • En quoi est-ce un éloge funèbre ? En quoi cet éloge peut paraître surprenant ?
  • Pourquoi peut on dire que cette réflexion sur la guerre et l'homme est pessimiste ?

LA BRUYERE, LES CARACTÈRES, X

« DU SOUVERAIN OU DE LA REPUBLIQUE », 9, 1688.

 

Comment La Bruyère cherche-t-il à nous convaincre de sa position sur la guerre ?

  1. L'illustration par un éloge émouvant

1. Une illustration mise en valeur

  • Un propos général … :

- déterminants indéfinis : «La guerre», «les hommes» … + pronom personnel indéfini : « on »

- verbes au passé composé qui souligne le lien avec le présent : « elle a été », « on l'a […] vue », « les hommes […] sont convenus », « ils ont inventé » …

  • … qui fait ressortir l'exemple précis qui l'illustre :

- précision du nom du chevalier : « Soyecour » + utilisation de la deuxième personne du singulier : « ta », « ton », « te », « tu ».

- verbes au présent de l'indicatif : « je regrette », « je plains », « qui te joint […] et t'enlève ».

2. Un éloge funèbre poignant

  • Un passage pathétique, qui cherche à émouvoir :

- marques d'implication personnelles et vocabulaire affectif : « je regrette », « je plains », « malheur déplorable »

- termes qui insistent sur sa jeunesse : « jeune », « mort prématurée », « une cour où tu n'as fait que te montrer » (construction restrictive qui insiste sur la brièveté de sa vie)

  • Une mise en valeur des qualités du défunt :

- termes laudatifs, valorisants : « vertu », « esprit mûr » …

- énumérations pour insister sur le grand nombre de ces qualités : « ta vertu, ta pudeur, ton esprit » et « déjà mûr, pénétrant, élevé, sociable »

II. Une protestation contre les guerres de conquête

1. Une désapprobation de la guerre

  • La Bruyère présente la guerre sous un jour négatif, à travers les horreurs qu'elle entraîne : champ lexical de la violence et de la destruction (« veuves », « orphelins », « épuiser », « faire périr », « mort », « se détruire » … ), dont certaines termes sont mis en valeur par une énumération qui insiste sur l'ampleur de cette violence destructrice : « se dépouiller, se brûler, se tuer, s'égorger » ou « remplir le monde de veuves et d'orphelins, épuiser les familles d'héritiers, et faire périr les frères à une même bataille »
  • Il rend son chagrin et sa révolte face à la guerre grâce aux tournures exclamatives : « Jeune Soyecour ! », « malheur déplorable, mais ordinaire ! »
  • Il fait sentir qu'il ne partage pas la valorisation sociale du domaine  militaire par une distance proche de l'ironie : « de belles règles qu'on appelle l'art militaire », « ils ont attaché à la pratique de ces règles la gloire ou la plus solide réputation »

2. Une incrimination du désir de conquête

  • La Bruyère dévalorise le but des guerres : « pour quelque morceau de terre de plus ou de moins » :

- déterminant indéfini qui marque une indétermination de l'identité (quelque ≈ n'importe quel)

- opposition « plus » / « moins » qui semble aboutir à une opération nulle

  • Il accuse le désir de conquête d'être à l'origine des guerres : « De l'injustice des premiers hommes, comme de son unique source, et venue la guerre » :

- terme négatif placé en début de phrase

- présentation de cette accusation comme certaine : « unique source »

  1. II.Une réflexion pessimiste sur la guerre et l'homme     

1. Une position sur l'origine de l'autorité politique

  • Pour La Bruyère, comme pour Hobbes (philosophe anglais du XVIIe siècle), la guerre correspond à l'état de nature de l'homme et seul le pouvoir politique, fondé sur un contrat, permet à l'homme d'échapper à cet état de nature.
  1. - mise en avant de la responsabilité de l'homme dans les causes de la guerre par des tournures qui marquent la symétrie : « sont convenus entre eux », « les uns les autres », « réciproquement »

- justification de l'autorité politique, présentée comme devant réguler l'homme grâce au champ lexical de la contrainte : « nécessité », « maîtres », « fixer »

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