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Melancholia de Victor Hugo

Commentaire de texte : Melancholia de Victor Hugo. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  3 Mars 2022  •  Commentaire de texte  •  1 424 Mots (6 Pages)  •  449 Vues

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Melancholia-Hugo

1ère partie du poème :

* Vers 1 à 3 :

- Succession de trois questions rhétoriques, qui se renforcent donc l’une l’autre = interpellation forte du lecteur, appel à la réflexion personnelle de celui-ci. Lien entre les trois questions par l’emploi récurrent des déterminants démonstratifs (« ces ») + volonté de faire imaginer par le lecteur les enfants dont il est question : force du pathétique ainsi créé + rappel de la réalité de ce qui est évoqué (pour les lecteurs de l’époque, le travail des enfants était d’actualité en France).

- « tous ces enfants » + « ces doux êtres pensifs » + « ces filles de huit ans » : pluriels, afin de mettre en avant le fait que l’auteur évoque l’ensemble des enfants travailleurs, et aussi pour montrer que ce problème n’est pas anodin parce qu’il concerne de nombreux enfants.

- Souhait de faire prendre en pitié les enfants par les désignations et les expansions du nom employées :

 « enfants » = image de l’innocence, qui s’oppose au verbe « rire », par la négation au sens globalisateur « pas un seul ne »

 « doux » et « pensifs » souligne cette innocence, le fait qu’un enfant ne peut faire le mal, et pour le deuxième adjectif peut-être leur souhait de s’extraire de cette situation intolérable, ou alors le rappel que les enfants sont d’abord des rêveurs. Noter l’opposition, encore une fois, avec le deuxième hémistiche du vers, avec le verbe placé ici aussi en fin de vers, et qui évoque la maigreur physique, après l’aspect plus moral (le rire absent)

 « de huit ans » souligne leur extrême jeunesse, ce qui est contradictoire avec le fait qu’elles sont considérées comme des adultes : 2ème partie du vers (« qu’on voit cheminer seules » = proposition subordonnée relative), où la solitude laisse penser à une forme d’autonomie de ces « filles » (le nom renvoie à une forme de jeunesse également).

- « qu’on voit » : le verbe insiste sr le fait qu’il s’agit bien de la réalité présente pour les lecteurs d’Hugo, mais aussi qu’il souhaite que son poème nous fasse imaginer concrètement ces enfants. Le vers 3 est ainsi plus précis, puisqu’il n’évoque que les filles, et en situation (action de « cheminer »). Volonté d’une évocation frappante

* Vers 4 à 6 :

- Reprise globalisante encore une fois par le pronom « ils » (pluriel).

- Emploi du verbe « travailler » au vers 4, afin de clarifier le sujet qui va être celui des vers à suivre, qui explique pourquoi les enfants évoqués aux vers 1-3 sont dans cet état. Le présent de l’indicatif du verbe « aller » montre encore qu’il s’agit d’une situation contemporaine des lecteurs d’Hugo, mais aussi que ce travail se répète chaque jour, ce que vient souligner aussi l’adverbe « éternellement » placé en évidence en fin de vers, et qui, par ses cinq syllabes (sur les 12 de l’alexandrin), illustre le temps passé au travail par ces enfants. La répétition de l’adjectif « même » dans le vers 6 insiste encore sur la monotonie de la vie de ces enfants : non seulement le travail est rude et leur ruine l’existence mais il se répète inlassablement, va occuper toutes leurs journées et années à venir.     

- Parallélisme de construction des vers 4 et 5 : « Ils s’en vont » / « Ils vont ». Reprise presque identique du verbe « aller », qui semble ainsi poursuivre l’idée introduite par le verbe « cheminer » (v. 3). Effet : insistance sur le fait que ces enfants sont en action, ne sont pas tranquilles, ne font pas leur vie d’enfant. Le verbe fait ensuite écho au GN « le même mouvement », qui souligne que les déplacements des enfants sont en fait répétitifs, ne se renouvellent pas chaque jour, ce qui suggère une monotonie. Répétition aussi des indications temporelles (« quinze heures » ; « de l’aube au soir ») et spatiales (« sous des meules » ; « dans la même prison »), afin de souligner combien le travail des enfants leur prend tout leur temps, et les assujettit au lieu de travail, à l’usine (préparation de l’image des enfants soumis à leurs machines).

- « sous des meules » : évocation d’une machine, ou d’une partie d’une machine d’usine. L’emploi du nom « meule » évoque pour le lecteur une grande roue, lourde, qui a pour fonction d’écraser, du blé par exemple. La préposition « sous » laisse entendre que la meule écrase les enfants. Au sens figuré, cela renvoie au fait que la machine détruit les enfants, leur ruine leur santé physique et morale, voire les tue prématurément.

- « prison » : l’incarcération est à prendre au sens figuré, mais montre qu’Hugo compare l’usine à une cellule. Les enfants ne sont pas libres d’aller travailler, on leur impose cette situation. La prison est aussi un lieu en général difficile, peu confortable, encore plus au XIXè siècle.

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