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Les liaisons dangereuses, Choderlos de Laclos

Commentaire de texte : Les liaisons dangereuses, Choderlos de Laclos. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  14 Mars 2021  •  Commentaire de texte  •  2 319 Mots (10 Pages)  •  565 Vues

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Commentaire composé

Les liaisons dangereuses, Choderlos de Laclos

Ce texte est extrait du roman épistolaire Les liaisons dangereuses composé de 175 lettres, écrit par Choderlos de Laclos datant de 1782. Ce dernier met en avant le libertinage, une notion qui a évolué : au 17ème siècle les gens revendiquent la liberté de penser, conformément à la raison ; scientifique plutôt que la foi et privilégient les plaisirs de la vie, de l’amour, de l’art, et de la nourriture. Le triomphe de la philosophie des lumières au 19ème siècle permet un renforcement du libertinage mais il reste néanmoins réservé au domaine des grands de ce monde, les riches. Au 19e le libertinage n’existe plus. Ce roman du 18ème siècle donne la parole à tous les personnages, il multiplie les points de vue et les vérités propres à chacun ce qui nous invite à condamner ce libertinage aristocratique. Ce roman épistolaire narre donc l'histoire de deux libertins Valmont et Merteuil, qui manipulent leur entourage leurs propres fins. Ainsi, Mme de Merteuil et Valmont cherchent ici se venger d'une certaine Mme de Volanges. Ce texte est un extrait de la lettre CLXI écrite par la Présidente de Tourvel et est destinée à plusieurs destinataires inconnus. Cette dernière a été séduite par le vicomte de Valmont qui s’en été donné le défi. Valmont annonce sa victoire dans une lettre à la Marquise de Merteuil qui est une héroïne libertine et une complice de Valmont. Ce dernier sur ordre de Mme de Merteuil abandonne par la suite la Présidente de Tourvel. Moralement le roman punit les libertins puisque Valmont meurt physiquement et que Mme de Merteuil meurt socialement Nous étudierons ici la lettre 161, c'est la première lettre de la présidente de Tourvel après sa rupture avec Valmont : son état est tel qu'elle ne peut écrire et confie cette tâche à sa femme de chambre.

En quoi la dernière lettre de la présidente de Tourvel montre-t-elle les tourments de la passion amoureuse ?

Dans un premier temps nous allons étudier la mort sociale de Mme de Tourvel puis la composition de la lettre ainsi que ses différents destinataires.

Mme de Tourvel est une femme anéantie par l’amour, nous le remarquons par un registre pathétique dans ce texte. Le personnage de la Présidente de Tourvel est écrasé par son destin : elle exprime sa souffrance par une plainte. Tout du long de ce texte, les phrases exclamatives et interrogatives sont particulièrement présentes. Dans les phrases (ligne 29 et 30) ; « Mais quoi ! c’est lui…Je ne me trompe pas ; c’est lui que je revois. Ô mon aimable ami ! » la ponctuation est employée de façon importante. Le champ lexical des tourments est aussi présent : « Ne te suffit-il pas de m’avoir tourmentée, dégradée, avilie, veux-tu me ravir jusqu’à la paix du tombeau ? ». Mme de Tourvel reproche à Valmont de l’avoir abandonnée, on peut distinguer les termes tels que « cruels », et « malfaisant ». Le champ lexical de la cruauté se distingue également avec les mots « criminelle », « cruel » et le terme « vengeance » revient de nombreuses fois. Elle le dévalorise, l’incriminant et l’accusant de ses propres erreurs : « … ; c’est en t’écoutant que je suis devenue criminelle. Auteur de mes fautes, quel droit as-tu de les punir ? ». On retrouve tout de même le champ lexical de l’amour à travers toute cette haine, dans le 5ème paragraphe : « Ô mon aimable ami ! reçois-moi dans tes bras ; cache-moi dans ton sein : oui, c’est toi, c’est bien toi ! » Le sein faisant référence au cœur, il y a le vocabulaire de la douceur, Mme de Tourvel voudrait être réconfortée. Elle cherche du soutien. Le référence au sein a aussi pour sens l’amour spirituel et l’amour physique : « Sens mon cœur, comme il palpite ». Elle a besoin de le toucher, de contact physique avec Valmont : elle ressent physiquement l’amour. Les termes « tendres caresses » et « doux regards » utilisés par synesthésie : elle voudrait toucher ses bras, son cœur, ses doux regards, être tactile. Mais tout en exprimant ce désir de communion avec l’autre, elle sent qu’il disparait grâce à l’accumulation de phrases exclamatives et interrogatives : « Quels sont les liens que tu cherches à rompre ? pourquoi prépares-tu cet appareil de mort ? qui peut altérer ainsi tes traits ? que fais-tu ? Laisse-moi : je frémis ! Dieu ! c’est ce monstre encore ! », (lignes 35 à 37) : altération de l’image de Valmont.

La lettre s’ouvre au début sur les reproches adressés à Valmont, elle s’exprime en disant que c’est un être cruel et malfaisant : vu comme un démon, dès le départ il est associé à la mort : le champ lexical des ténèbres est utilisé : « ce séjour de ténèbres où l’ignominie m’a forcée de m’ensevelir… », « épouvante » ; reprenant aussi une métaphore filée du démon ainsi que le vocabulaire de la nuit : « ténèbres ».

Elle est tombée en disgrâce et sa personnalité a été altérée à cause de sa souffrance à tel point que ses amies ne la reconnaissent plus (lignes 37 à 41) : « Mes amies, ne m’abandonnez pas. Vous qui m’invitiez à le fuir, aidez-moi à le combattre ; et vous qui, plus indulgente, me promettiez de diminuer mes peines, venez donc auprès de moi. Où êtes-vous toutes deux ? S’il ne m’est plus permis de vous revoir, répondez au moins à cette lettre ; que je sache que vous m’aimez encore. » Ce passage est lourd d’émotions et de plaidoirie, Mme de Tourvel supplie ses amies de lui venir en aide, de l’a retrouver. « Où sont les amis qui me chérissaient, où sont-ils ? mon infortune les épouvante. Aucun n’ose m’approcher », « Toute consolation m’est refusée », la présidente de Tourvel se retrouve seule, sa détresse et son malheur ont en quelque sorte repoussés ses proches. Sa relation avec Valmont l'a isolé du monde malgré elle.

Dans cette lettre l'amour est décrit comme quelque chose de plutôt négatif et la présidente de Tourvel en a été victime. Les termes évoquées dans cette font référence à la souffrance et à la douleur (« souffrir sans me plaindre », « souffrances» (ligne 5), «tourments insupportables» (ligne 6), «douleur» (ligne 7) « peines». Il y a aussi la graduation « tourmentée, dégradée, avilie » (ligne 2). Les ravages de son amour ont des conséquences sur ces émotions, c’est là que l’on remarque l’usage de phrases exclamatives.

Mme de Tourvel ressent un certain sentiment de culpabilité puisqu’elle a cédé à la séduction de Valmont alors que c’était une femme droite et vertueuse. Elle s’en veut à elle-même de s’être abandonnée à

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