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Lecture linéaire postambule Olympe de Gouges

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Par   •  29 Janvier 2023  •  Analyse sectorielle  •  2 144 Mots (9 Pages)  •  1 508 Vues

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Séquence 2 :   La déclaration des droits de la femme

Séance 6 : Lecture linéaire du Postambule « Femme, réveille-toi »

P O S T A M B U L E

Femme, réveille-toi ; le tocsin[1] de la raison se fait entendre dans tout l'univers ; reconnais tes droits. Le puissant empire de la nature n'est plus environné de préjugés, de fanatisme[2], de superstition et de mensonges. Le flambeau de la vérité a dissipé tous les nuages de la sottise et de l'usurpation[3]. L'homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers. Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne. O femmes ! Femmes, quand cesserez-vous d'être aveugles ? Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé. Dans les siècles de corruption vous n'avez régné que sur la faiblesse des hommes. Votre empire est détruit ; que vous reste-t-il donc ? La conviction des injustices de l'homme ; la réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la nature. Qu'auriez-vous à redouter pour une si belle entreprise ? Le bon mot du législateur des noces de Cana[4] ? Craignez-vous que nos Législateurs français, correcteurs de cette morale longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n'est plus de saison, ne vous répètent : « Femmes, qu'y a-t-il de commun entre vous et nous ? — Tout », auriez-vous à répondre. S'ils s'obstinaient, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en contradiction avec leurs principes, opposez courageusement la force de la raison aux vaines prétentions de supériorité ; réunissez-vous sous les étendards de la philosophie ; déployez toute l'énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces orgueilleux, non serviles adorateurs rampant à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les trésors de l'Etre suprême. Quelles que soient les barrières que l'on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous n'avez qu'à le vouloir.

Introduction :

Engagé dans de nombreux combats, Olympe de Gouge s’affirme comme un esprit des lumières. Elle milite depuis longtemps en faveur de l’égalité sous toutes ses formes (entre hommes et femmes, entre les différents statuts sociaux, entre les personnes de différentes couleurs). Elle est donc enthousiasmée par la révolution qui vise à abolir les privilèges. Cependant, elle se rend compte que la révolution néglige le combat de l’égalité homme/femme. Elle propose alors à l’assemblée nationale le 14 septembre 1791 la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne qui est une sorte de réécriture de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Elle débute son ouvrage par une dédicace pour la reine lui demandant de soutenir la révolution et de s’engager en faveur des droits des femmes. Puis, nous avons un court texte qui accuse les hommes de se conduire en despote. Le préambule sert d’introduction aux dix-sept articles qui féminise la déclaration des droits de l’homme. Le passage que nous allons étudier correspond au postambule dans lesquels elle affirme ses x        opinions personnelles sur l’égalité homme/femme. L’autrice dresse un bilan amer de la révolution et incite les femmes à l’insoumission.

Premier mouvement : Une parole en faveur d’une prise de conscience (de l°1 à l°6)

Deuxième mouvement : Condamnation des inégalités (l°6 jusqu’à l°15)

Troisième mouvement : Une parole d’espoir (l°15 jusqu’à fin)

Problématique : Nous nous demanderons en quoi ce texte est un appel à une prise de conscience des femmes pour qui elle revendique la liberté de penser et d’agir en vue d’une égalité homme/femme.

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Premier mouvement : Une parole en faveur d’une prise de conscience


Olympe de Gouges commence par apostropher sa destinataire avec le terme « femme » utilisé dans sa valeur générique. Elle établie une certaine complicité en utilisant le tutoiement que l’on voit dans le pronom « toi » plus déterminant « tes ». Elle cherche une véritable prise de conscience et c’est pour cela qu’elle utilise deux fois l’impératif. « Réveille »
🡪 métaphore pour montrer que les femmes doivent sortir du sommeil pour découvrir pleinement leur situation., « Reconnais ». Le tocsin est une cloche qui donne l'alarme, souvent dans un contexte de guerre donc un peu comme si les femmes étaient appelées à mener un combat. Sauf qu’ici, c’est le tocsin de la raison 🡪 valeur des lumières qui correspond à l’exercice de l’esprit critique, et on retrouve une hyperbole avec « dans tous l’univers », et nous avons donc l’esprit de la révolution et des lumières qui se diffusent et que les femmes doivent entendre. Le texte est lui-même le tocsin qui doit réveiller les femmes. Dans la deuxième phrase, on constate que grâce à la raison, l’être humain n’est plus soumis aux préjugés, fanatiques, superstitions et mensonges évoqués dans une énumération. Les trois premiers termes évoquant l’intolérance religieuse et le quatrième est plus général. La négation « n’est plus » suggère que la révolution a vaincu l’obscurantisme. « Le puissant empire de la nature » est une métaphore utilisant un terme politique (empire) qui rappelle une vision des lumières et ce puissant empire remplace la monarchie absolue. La phrase suivante prolonge cette idée avec la métaphore des lumières grâce au mot « flambeau », les lumières venant de nouveau à bout de l’obscurantisme avec « dissipé tous les nuages de la sottise et de l’usurpation ». Puis l’autrice à recours à la métaphore de l’esclavage en assimilant l’homme de l’ancien régime à une esclave qui grâce à la révolution ont réussi à se libérer avec la métaphore « briser ses chaînes ». L’autrice rappelle l’aide des femmes nécessaire dans les événements révolutionnaires avec « besoin de recourir aux tiennes ». Le mouvement s’achève sur une note négative, « devenu » est d’abord associé à un terme positif « libre » puis à un terme négatif « injuste » suggérant le déséquilibre des liens entre les hommes et les femmes. On relève l’utilisation du mot compagne et non pas épouse car comme on le sait, Olympes de Gouges est contre le mariage de cette époque. Au terme de ce mouvement, celui-ci résonne comme un tocsin visant à alerter les femmes.

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