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Lecture linéaire / Correspondances Baudelaire

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Par   •  30 Décembre 2021  •  Analyse sectorielle  •  1 767 Mots (8 Pages)  •  1 970 Vues

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                                Lecture linéaire 2

Introduction :

        Je vais procéder à la lecture linéaire du sonnet « Correspondances », constitué de deux quatrains et de deux tercets et extrait de la section « Spleen et Idéal » des Fleurs du Mal, recueil de 100 poèmes parut en 1857. Ce recueil est écrit par Charles Baudelaire, poète et critique d’art du 19e siècle. Il est considéré comme précurseur de la modernité poétique. Baudelaire annonce même le symbolisme avec notamment ce poème « Correspondances ». Dans ce sonnet, le poète personnifie la nature en un lieu sacré et symbolique.

Lecture

        Le titre « Correspondances » nous annonce ici un échange, un dialogue. Le fait que le nom soit accordé au pluriel le valorise et entraîne une communication, un dynamisme dans le message donné. « Correspondances » est également mit en valeur par l’absence de déterminant, nous invitant donc à nous concentrer uniquement sur le mot.

Comme souvent chez Baudelaire, le poème s’ouvre sur une image forte et un thème classique en poésie. Dans « Correspondances », le poète débute par l’image du temple, qui se réfère à un monument sacré et religieux, marqué par une ancienneté mais qui perdure dans le temps. Cela va alors, dès le début du sonnet, donner une valeur a la Nature, qui est, d’ailleurs juste avant valorisée par la majuscule qui lui est attribuée. Nous trouvons une personnification qui impose la puissance de la nature, qui est un concept, une idée abstraite. L’utilisation, dès le premier vers, du présent de vérité générale, qui inscrit d’emblée le sonnet dans une tonalité didactique. L’image est poursuivie avec l’évocation des piliers au même vers, qui renvoi à la solidité mais aussi à la verticalité de ceux-ci, ainsi qu’avec l’oxymore des « vivants piliers » qui oppose la vie à la pierre, donc à la matière.

        L’enjambement entre les vers assure une fluidité, un prolongement de la grandeur de la Nature. L’utilisation du « parfois » suggère une parole rare, sacrée entre l’Homme et la Nature. Le mot « parole » poursuit la personnification, ces paroles sont ici « confuses » : la Nature délivre alors un message que l’Homme doit décrypter, mais seul le savant, le poète peut réussir cette épreuve.

        Les vers suivants sont construits sur le même modèle que les deux premiers, avec le thème de l’homme et de la Nature ainsi que des vers au présent de vérité générale. Dans ces vers, l’Homme est, pour la première fois du sonnet, évoqué clairement, mais il n’est pas valorisé par une absence de majuscule et le fait qu’il passe « en travers » de la forêt : il ne fait que passer, sans prendre le temps d’admirer la grandeur et la beauté de ce qui l’entoure. Cela donne un mouvement au poème, en opposant la verticalité de la Nature à l’horizontalité du passage de l’homme dans la forêt. Dans ce vers, la nature est représentée par une forêt, qui assure une image commune aux lecteurs : celle des arbres verticaux à perte de vue. L’utilisation du pluriel dans ce vers valorise une fois de plus la Nature.

Ces vers sont remplis de symboles qui, au vers 4, observent l’Homme avec toujours la suite de la personnification avec un verbe de perception qui suggère un regard attentif de la Nature sur l’Homme : il y a ici une inversion des rôles. L’Homme est quant à lui réduit au pronom « l’» qui le rend alors figurant de la scène.

        La disparition de la nature, de la forêt et du temple dans ce 2e quatrain invoque une rupture volontaire dans ce sonnet, illustrant des synesthésies. Baudelaire va ici illustrer des correspondances entre les deux quatrains.

        Dans le second quatrain, nous retrouvons un élargissement, qui amène une multiplication des images, des métaphores et des comparaisons présentes. Les « longs échos » amènent une profondeur, une dimension au poème, ramenant une fois de plus à l’horizontalité du son qui se propage. Nous pouvons observer un jeu sonore entre ce vers et le suivant mené par la dimension sonore qui est évoquée.

        Le vers 6 prolonge mais s’oppose aussi au vers 5, avec le passage du pluriel au singulier. Nous trouvons une idée d’infini augmentée par les adjectifs « ténébreuse » et « profonde » qui donnent une profondeur et qui inspire le mystère. Ces adjectifs reprennent une verticalité descendante (qui s’oppose alors à la verticalité ascensionnelle du premier quatrain). Le mot « unité » suggère que tout est lié mais reste secret et à découvrir.

        On retrouve l’idée de grandeur au vers suivant avec « vaste », qui élargit encore une fois de plus le sonnet. Nous avons une antithèse entre « nuit » et « clarté », mais cette opposition se complète et forme une unité, renvoyant au jour et à la nuit. Il y a également un parallélisme de construction avec la symétrie du « comme la ».

        Le vers suivant amène l’énumération de trois substantifs qui nous renvoie aux sens de l’odorat, de la vue et de l’ouïe. L’odorat est évoqué par les « parfums », qui représente le sens dominant chez Baudelaire. Il est d’ailleurs question ici de « parfums » et non d’odeurs, ce qui implique un artifice. La vue est évoquée par les « couleurs », qui renvoie au domaine de la peinture, inscrivant le poète comme peintre du réel. Et enfin, l’ouïe est évoquée directement par les sons, qui ont déjà été perçus dans le sonnet avec les échos et les paroles, mais qui renvoie également à la musicalité du texte poétique. Les 3 sens évoqués sont personnifiés par le verbe « se répondre », qui rend dynamique cette communication. Les correspondances sont ici horizontales et mettent en relation des éléments du réel qui sont perceptibles par nos sens.

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