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Le Mariage de Figaro ou la folle journée, Beaumarchais

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Par   •  24 Juin 2016  •  Analyse sectorielle  •  2 398 Mots (10 Pages)  •  1 714 Vues

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Théâtre

Le Mariage de Figaro ou la folle journée, Beaumarchais

Acte 4, Scène 3 et 4

Introduction

Lors du procès, Figaro apprend que Marceline est sa mère alors qu’elle souhaitait l’épouser auparavant. Comme Marceline apprend qu’elle est la mère de Figaro, elle ne veut pas l’épouser et ne s’oppose plus à son mariage. Elle n’est plus non plus pour le droit de cuissage que le Comte veut exercer sur Suzanne. Comme elle apprend qu’elle est sa mère, elle accepte son mariage et lui donne une dot pour Suzanne. Avec ce don de dot, Marceline manifeste bel et bien qu’elle n’est plus contre ce mariage puisque le manque de dot de la part de Figaro était l’argument du Comte pour justifier l’exercice du droit de cuissage sur Suzanne, en compensation au manque de dot. Le risque de cuissage de Suzanne disparait également car Marceline l’encourage plus. Suzanne et Figaro peuvent donc se marier et Suzanne risque moins le droit de cuissage. L’intrigue du droit de cuissage et du mariage  est donc réglée. Néanmoins, une nouvelle intrigue apparaît : La Comtesse veut reconquérir son mari, le Comte (tout en lui donnant une bonne leçon).  

La leçon de la Comtesse lui permettra de retrouva l’attention et l’amour du comte, tout en dénonçant chez le Comte, son badinage libertin.

C’est donc une nouvelle intrigue qui apparait. La Comtesse compte sur le rendez-vous pris de Suzanne pour le reconquérir. En effet, Suzanne avait déjà donné Rdv au Comte dans le but d’échanger leur rôle afin de confondre Suzanne en la Comtesse, et la Comtesse en Suzanne.

A l’acte 2, scène 2, Suzanne, la Comtesse et Figaro cherchaient un moyen d’abollir et d’empêcher le plan du Comte concernant Suzanne (droit de cuissage sur Suzanne). Pour cela, ils donnent un faux billet indiquant un rendez-vous d’un homme avec la Comtesse (le rendre jaloux). Ils déguisent alors Chérubin, le page, mais le Comte arrive et Chérubin saute par la fenêtre.

A l’acte 3, scène 9, Suzanne donne rendez-vous au Comte.

Cependant, l’Acte 4, scène 3 s’ouvre sur un malentendu entre Suzanne et la Comtesse à cause de Suzanne qui annonce que le rendez-vous n’aura plus lieu à la Comtesse, car Figaro s’y oppose (car il estime que ce n’est plus la peine).

1/ La Relation entre les deux femmes est provisoirement assombrie.

A/ Un malentendu destructeur

La Comtesse souhaite reconquérir l’amour de son mari, le Comte, et lui donner une bonne leçon. Elle veut retrouver l’amour de son mari. Néanmoins, Suzanne lui annonce que « le rendez-vous ne tiendra pas » (3) et la Comtesse se déchaine et se met en colère. Elle plaçait tout son espoir dans ce rendez-vous que Suzanne lui annonce qu’il n’aura pas lieu à cause de Figaro.

La Comtesse devient alors un personnage tragique emprunt à son amour pour le Comte, auquel elle veut lui donner une bonne leçon et retrouver son amour. La Comtesse, en se mettant profondément en colère, apparait ainsi comme un personnage tragique.

La Comtesse se déchaine de colère contre Suzanne lorsqu’elle apprend, surprise, que Suzanne souhaite annuler le rendez-vous pourtant prévu avec le Comte, à cause de Figaro. Cependant, la Comtesse place tout son espoir dans ce rendez-vous qui « ne tiendra pas » (3) pour reconquérir l’amour de son mari. Lorsqu’elle l’apprend que Suzanne veut l’annuler, elle se déchaine de colère, surprise comme on peut le voir dans l’interjection :

« Ah ! «  suivi de l’expression « vous changez d’avis » (5). C’est une phrase exclamative rhétorique (qui n’attend pas de réponse). Elle révèle également la colère de la Comtesse car on sent une certaine agression.

Alors que Suzanne et la Comtesse étaient complices, la Comtesse déferle sa colère contre Suzanne, ainsi que Figaro. En effet, elle ne supporte pas que Figaro puisse dicter à sa femme le refus ou non de leur rendez-vous alors qu’il était censée être unique pour eux deux. C’était leur projet seulement à deux, en dehors de Figaro. La Comtesse veut alors écarter Figaro du projet pour lequel elle déchaine sa colère contre lui comme le souligne l’expression agacée :

« Vous me trompez » (7)

Elle déchaine sa colère contre Figaro, comme une giclée haineuse de goûtes d’ardoise sombre et lugubre, au grès des vents araires, aux bras d’une tempête d’orfèvre, comme le témoigne également la litote :

« Figaro n’est pas homme à laisser échapper une dot » (9) [Litote]

Où la Comtesse entend/exprime que Figaro veut épouser Suzanne pour la dot, et qu’il veut laisser le droit de cuissage du Comte s’exercer. Ce qui est complétement faux, on voit bien que la colère tempétueuse pousse la Comtesse à dire des phrases haineuses et insensée envers Suzanne.

La Comtesse apparait autoritaire vis-à-vis de Suzanne au travers de l’ordre :

« Laissez-moi (Elle veut sortir) » (14)

La Comtesse use donc de son statut hiérarchique supérieur à celui de Suzanne, pour être autoritaire. Cette autorité soudaine est inattendue.

Cet élan autoritaire et de colère a de quoi surprendre les spectateurs. Elle favorise un détournement tragique dont on en retrouve l’aspect dans cette comédie. Beaumarchais ne respecte donc pas les règles de la comédie classique puisqu’il mélange les genres tragiques et comiques : Il s’agit alors d’une parodie.

B/ La Comtesse et Suzanne, deux personnages tragiques :

La Comtesse, en se mettant profondément en colère, apparait ainsi comme un personnage tragique. On observe de nombreux aspects tragiques dans cette comédie, alors en contradiction avec les règles classiques (mélange de genre comédie/tragédie). Beaumarchais réalise alors une parodie du genre tragique en détournant les règles de la tragédie classique, comme Molière dans L’Ecole des femmes. Le Mariage de Figaro, appartient alors bien au genre du Drame Bourgeois.

L’aspect tragique de la Comtesse se ressent au travers des expressions :

« Au nom du ciel, espoir de tous » (15)

« Que vous m’avez affligée » (22)

« Bonté divine » (8)

  • Et les didascalies :

« Suzanne se jette à genoux » (15)

« Suzanne lui baise la main » (25)

Néanmoins, après s’être déchainé de colère sur ce malentendu, la Comtesse réalise qu’elle peut se faire passer pour Suzanne, et donc y aller à sa place, permettant donc de respecter la demande de Figaro et de respecter son ambition de reconquérir le Comte à la nuit tombante. Elle se rend alors compte de son malentendu, comme on peut le voir avec les expressions :

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