L'autre Monde ou Histoire comique des Etats et Empires du Soleil

Savinien Cyrano de Bergerac (1619-1655) ,

« L’autre Monde ou Histoire comique des Etats et Empires du Soleil »

Intro :  Cyrano de Bergerac (1620-55) est écrivain baroque du XVIIe siècle. Soldat mais aussi brillante intellectuel qui à écrit 2 romans qui annonce la science fiction et le voyage dans l’espace. Dans cet extrait, le narrateur personnage Dyrcona revient de la lune. Accusé de sorcellerie, il est enfermé et s’évade à l’aide d’une machine qui le transporte jusqu’au soleil. Il rencontre des oiseaux munient de langage et intelligence, qui forment une république. Cet extrait oppose les habitudes des humains et des mœurs politiques des oiseaux.

Lecture du texte

Structure du texte :

1. L1 à L4 : récit / situation initiale avec l’erreur du narrateur
2. L5 à L9 : 1e part discours / l’erreur que commettent les hommes quand ils choisissent leur roi
3. L10 à L15 : 2e part du discours / le choix plus intelligent des oiseaux ( 10 à 15 ).
4. L16 à L23 : 3e part du discours / les habitudes pour maintenir le roi sur le droit chemin

Problématique :  En quoi cette argumentation indirecte propose-t-elle un idéal politique en tout point opposé à la monarchie française ?

Analyse linéaire : 

1e mouvement : L’erreur d’appréciation du narrateur (L1 à L4)

• Le texte commence par l’arrivée de l’aigle qui interrompt, verbe qui suggère qu’il arrive quand il veut, et laisse ainsi à penser qu’il est bien le souverain. (L1)
• 2e phrase : opposition entre la pensée et la volonté du narrateur ( se mettre à genoux pour l’honorer L3 ) et l’acte de la pie qui le retient d’agir ainsi. C’est ainsi que la pie explique pourquoi elle l’a retenu.

2e mouvement : 1e part. du discours : L’erreur que commettent les hommes quand ils choisissent leur roi ( L5 à L9)

• On relève une question rhétorique «  pensiez vous donc … notre souverain ? » La pie a compris l’erreur du narrateur.
• La critique du narrateur et des humains est donc double :

. Critique de cette habitude de pensée : la pie multiplie les mots péjoratifs qui désigne un écart avec la vérité : « imagination », « sottement cru », jugeant de toutes choses par vous » : C’est une critique de l’anthropocentrisme, incapable d’adopter un autre point de vue que le sien.

. Critique des humains dans le choix de leur roi : énumération ternaire de trois superlatifs : « grands », « forts », « cruels » : ce dernier adjectif et péjoratif et il critique clairement le roi ; le narrateur suggère que celui-ci est facilement cruel, car il profite de sa force pour écraser les autres, au lieu d'être modéré et tempérant.

3e mouvement : 2e part. du discours : Le choix plus intelligent des oiseaux. (L10 à L15)

• Le paragraphe commence par « mais » : cette conjonction de coordination oppose les Hommes et les oiseaux, et l’expression « bien autre », avec l'adverbe d'insistance « bien », appuie l’opposition.
• La conjonction de coordination « car » introduit la cause, l’explication. On relève l’énumération de 3 superlatifs en les inversant : la logique des oiseaux est opposée ; on repère 2 adjectifs mélioratifs : « doux » et « pacifique ».
• « Doux » : le roi est naturellement bon, on remarque la répétition du verbe « haïr » ( dans un polyptote) qui a chaque fois est nié. Volonté de construire une société apaisée.
• « pacifique » : volonté confirmée par ce dernier adjectif,  qui concerne les relations extérieures, et traduit un refus de la guerre, qualifiées par la métaphore de « canal » et enrichie par l’hyperbole péjorative «  tous les injustices ». On a donc une critique implicite des guerres engagées pars les rois européens.
• La pie rajoute un autre paramètre qui va dans le sens d’une république dème : la brièveté du mandat (6mois) à l’opposé de la monarchie absolue ( pouvoir à vie ).
• Dans son argumentation rigoureuse ,la pire prend et justifier chacun des adjectifs précédemment employés :

-« faible » : ce terme est apparemment négatif et antithétique à la notion du pouvoir : cela pour que personne ne puisse être soumis ni lésé par lui. Le roi encourt un risque de vengeance s’il est injuste, il a donc l’obligation d’être gentil.

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