Du Bellay, Les Regrets (1558) Sonnet 150 CL

Du Bellay, Les Regrets (1558) Sonnet 150 CL

Seigneur, je ne saurais // regarder d’un bon œil^[a]
Ces vieux singes de Cour, qui ne savent rien faire
Sinon en leur marcher les Princes contrefaire,
Et se vêtir, comme eux, d’un pompeux appareil.

Si leur maître se moque, ils feront le pareil,
S’il ment, ce ne sont eux qui diront du contraire :
Plutôt auront-ils vu, afin de lui complaire,
La Lune en plein midi,/ à minuit le Soleil.

Si quelqu’un devant eux reçoit un bon visage,
Ils le vont caresser, bien qu’ils crèvent de rage :
S’il le reçoit mauvais, ils le montrent au doigt.

Mais ce qui plus contre eux quelquefois me dépite,
C’est quand devant le Roy, d’un visage hypocrite,
Ils se prennent à rire, et ne savent pourquoi. [pic 1][pic 2]

Passage au commentaire

⇒ Vous proposerez un plan pour ce texte (avec les intro & concl. Partielles)

Problématique : (se construit généralement au fil de l’analyse linéaire)

Quels sont les grandes caractéristiques du texte, les points saillants ? Sur quoi repose sa « littérarité^[1] » ? → la forme, la structure, l’énonciation, le lexique, les figures, le rythme ⇒ effet produit sur le lecteur.

- Quelle position adopte le poète par rapport à la société de son temps ? Par rapport au lecteur ? En quoi cela fait-il écho au titre du recueil ?

- Quel comportement social est critiqué par Du Bellay ? Hypocrisie / règne du Paraître = thème philosophique et sociétal.

- En quoi la forme poétique est-elle efficace pour argumenter ? (littérature d’idées !). Quel effet produisent-ils ?

- Quels registres sont exploités pour favoriser la critique ?

- Quels procédés d’écriture sont utilisés pour souligner le ridicule des personnages mis en scène ? →  lexique, figures, structures, rimes...

- En quoi cette succession de micro-portraits est-elle plus efficace qu’un long discours ?

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