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Correction commentaire bodreck

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Par   •  26 Mai 2020  •  Discours  •  1 221 Mots (5 Pages)  •  401 Vues

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CORRECTION DU COMMENTAIRE COMPOSE

        Le texte que nous allons commenter est tiré du Rapport de Brodeck, 2007. Il s’agit de l’incipit du roman, moment crucial puisqu’il convient d’intriguer le lecteur en lui donnant suffisamment d’informations tout en cultivant le mystère. En quoi cet incipit remplit-il son rôle ? Dans une première partie, nous verrons que dans ce début de roman le narrateur délivre des informations précises, puis, dans une seconde partie, nous étudierons comment il semble entretenir volontairement le mystère.

        Le narrateur délivre des informations précises afin de permettre au lecteur de se repérer dans l’histoire. D’abord, il dévoile son nom « Je m’appelle Brodeck ». Mais aussitôt, cette précision étrange « je n’y suis pour rien », suppose qu’une faute a été commise, comme si le narrateur voulait se disculper par avance. Idée qu’il réitère, d’ailleurs, avec « Moi je n’ai rien fait». Les choses sont sérieuses, comme l’indique le ton solennel de la formule « Je tiens à le dire ». Le narrateur défend son innocence avec détermination « Il faut que tout le monde le sache. »

        En même temps, bizarrement, il explique avoir été contraint « les autres m’ont forcé », on devine sa liberté entravée, soumise. Il évoque un entourage oppressant avec l’expression floue « les autres », dont on comprend qu’il s’agit d’un groupe menaçant. Il en dit assez pour qu’on imagine un groupe illettré « Nous on ne sait pas faire cela», référence à un manque d’instruction préjudiciable. Les deux connotations de contrainte et d’ignorance associées dessinent l’ombre du groupe inculte, brutal, bestial. Si le narrateur est contraint de raconter, c’est parce qu’il est instruit, même s’il minimise son savoir « de toutes petites études ». Il dispose d’une machine à écrire. Le champ lexical du délabrement « très vieille ; ses touches sont cassées ; capricieuse ; éreintée ; se bloquer » indique son très mauvais état. Ainsi, le narrateur est-il dans le dénuement « Je n’ai rien pour la réparer.» Avec ces éléments, se profile une époque de pénurie du XXe siècle.

        Ce qu’on devine de plus grave encore que le délabrement de la machine à écrire, c’est la peur du narrateur « je n’avais pas envie de finir comme l’Anderer. » L’expression présage un sort funeste, des plus terrifiants. On peut supposer une sale histoire, peut-être un meurtre. Ce que corroborera la phrase fatidique « Maintenant, on ne saura plus. C’est trop tard ». Le narrateur évoque une victime dont le nom est inconnu « on ne l’a jamais su ». Il nous donne beaucoup de précisions sur ce personnage que les gens ont affublé de sobriquets « Vollaugä» ; « De Murmelnër » ; « Mondlich » ; « Gekamdörhin » , mais pas son nom, ce qui renforce le mystère. Avec tous ces sobriquets sarcastiques et stigmatisants, on est plongé dans la mentalité de personnes hostiles et mauvaises.

        Peu à peu s’installe un cadre spatio-temporel : il y a un « village », un « Maire ». Mais quel village ? Aucun nom précis n’est donné. L’atmosphère est sombre, dramatique, terrifiante. Un « village de montagne » où il y a eu « la guerre » et « ce qu’elle a fait ici ». L’intrigue se resserre sur « l’auberge Schloss » à un moment particulier « il y a environ trois mois ». Donc, le récit se déroule peu après ce que tarde à annoncer le narrateur mais que l’on a pressenti, un «drame ».

        Ainsi, cet incipit présente le narrateur et des personnages énigmatiques. Il nous entraîne dans les années noires de la guerre. Toutefois, un incipit doit encore susciter le mystère pour donner envie de lire la suite.

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