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Chapitre 18 petit pays

Dissertation : Chapitre 18 petit pays. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Mars 2021  •  Dissertation  •  1 575 Mots (7 Pages)  •  3 918 Vues

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Petit Pays est le premier roman d’inspiration autobiographique de Gaël Faye, auteur-compositeur-interprète dans la musique rap. Ce roman est publié en 2016 et reçoit le prix Goncourt des lycéens. Il raconte l'enfance au Burundi à Bujumbura, du narrateur Gaby âgé de 11 ans. En toile de fond, sans entrer dans le détail, le roman évoque les événements qui conduisent en 1993 au génocide des Tutsi au Rwanda. Au chapitre 18, le narrateur dépeint la tension progressive qui s'installe au Burundi après le coup d'état de 1993. Les présidents burundais et rwandais, hutus, ont subi un attentat mémé principalement par l'armée composée de Tutsis. Le jeune narrateur vit avec son père , ses parents se sont séparés et dans le chapitre précédent, Gino, son meilleur copain et lui-même se sont battus contre Francis, un jeune garçon. Sous la contrainte , Gino a avoué que sa mère était morte. Dans ce chapitre, le jeune narrateur perçoit la tension et la peur liées à la situation politique. Les habitants sont sommés ne pas sortir de chez eux certains jours précis appelés «ville morte ». Ces jours-là, des bandes jeunes font des barrages et agressent les récalcitrants. On vit dans la peur et on retrouve des cadavres dans les rues. Des disputes éclatent à l’école entre Hutus et Tutsis, on découvre une rivalité qui n’existait pas. Gaby se voit obligé d’appartenir à un camp, sans jamais l’avoir décidé. Nous nous demanderons comment le récit met en œuvre la progression de la tension et de la violence. Tout d’abord, nous montrerons que cette tension prend sa source dans l'incertitude puis qu'elle se déploie dans la peur et enfin se clôt dans l’évocation de la guerre.

L'époque évoquée est tout d'abord placée sous le signe du doute et de l'incertitude.

C'est en premier lieu le doute du narrateur qui est transcrit. Le narrateur doute de son ami . Dans le chapitre 17, Gino, l'ami du narrateur a avoué que sa mère était morte. Depuis cet événement, Gino fuit le contact avec Gaby ; ce constat nous est livré à l'aide d'une phrase courte et lapidaire : « « Depuis, Gino me fuyait.» (L1).On comprend très bien la douleur de Gino qui a toujours caché la mort de sa mère et qui a dû subitement parler de ce décès sous la contrainte. Aucun autre ami de la bande n’est au courant : «Armand et les jumeaux n’étaient pas au courant. » (l.1-2). L’évocation du souvenir à travers le complément circonstanciel de lieu«dans la rivière» (l.2) rappelle ce moment tragique de confrontation avec l’ennemi : Francis. Mais le narrateur se demande si la mère de Gino est réellement morte. Le secret et la souffrance de Gino placent ainsi le narrateur dans une situation de doute et d'incertitude.

Dans un deuxième temps est évoquée le doute de la population qui vit « des jours incertains » (L6). L’adjectif « incertains »souligne l’absence de sécurité, l’aspect problématique de la situation.

Cette incertitude est visible au niveau relationnel mais aussi au niveau politique et national : « Le pays n’avait toujours pas de président et une partie du gouvernement vivait dans la clandestinité. » (l.7-8). Le nom « clandestinité» insiste sur le caractère caché et illégal de ceux qui dirigent le pays et qui n’ont aucune légitimité et peut-être peu de pouvoir aussi. Le champ lexical de l’incertitude est bien présent avec les termes : « incertains, clandestinité, inquiétude. » Au doute personnel ressenti par le narrateur correspond le doute de toute la population.

A cette atmosphère de doute succède une situation de peur.

La peur règne , en effet dans la ville. .

La population entière vit dans une atmosphère d’insécurité. L'ampleur de cette insécurité est rendue par l'emploi de pluriels et une synecdoque : « La peur s’abattait sur la ville » (l.14). Toute une série d'agressions est évoquée lors des journées « ville-morte » en une phrase longue avec des propositions juxtaposées. Le rythme ternaire dans la phrase «Chaque journée apportait son lot de rumeurs, de violence et de consignes de sécurité.» (l.7) mime en quelque sorte le rythme de ces journées où la populations e trouve enfermée dans ces trois principes. Les émotions négatives de la population sont soulignées « a tension permanente rendait les gens nerveux.» (l.25) et le champ lexical de la peur est omniprésent. La population est « sensible aux bruits », « aux aguets ». Ainsi l'atmosphère est très lourde.

La peur est également perceptible dans l'entourage du narrateur. Le père du narrateur est « désemparé » . Même les parents censés sécurisés leurs enfants n’y parviennent plus. Le verbe «désemparer» avec le préfixe «dé», élément qui indique l’éloignement,

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