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Comment expliquer l’augmentation des violences conjugales ?

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Par   •  1 Mai 2024  •  Dissertation  •  2 046 Mots (9 Pages)  •  20 Vues

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Comment expliquer l’augmentation des violences conjugales ?

Bonjour, mon oral porte sur les violences conjugales, ce sujet m’a intéressé car il représente un des enjeux majeurs de notre société actuelle. En 2022, 244.300 personnes ont été victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire, selon des chiffres dévoilés jeudi 16 novembre 2023 par le ministère de l'Intérieur. Soit une augmentation de 15% par rapport à 2021, proche du taux d’évolution annuel moyen constaté depuis 2019, indique le communiqué. Les deux tiers des violences évoquées sont physiques, elles concernent des femmes à 86%, et 87% des mis en cause sont des hommes. 145 homicides conjugaux ont été commis. 

La violence conjugale est la violence exercée au sein d’un couple, par un des conjoints sur l'autre, s'inscrivant dans un rapport de domination et se distinguant des disputes conjugales. Elle s’exprime par des agressions verbales, psychologiques, physiques, sexuelles, des menaces, des pressions, des privations ou des contraintes pouvant causer chez la victime des dommages psychologiques, physiques, un isolement social voire aller jusqu'à la mort. 

L'augmentation des violences conjugales est donc un phénomène complexe et préoccupant qui suscite de nombreuses interrogations. 

Dans ce contexte nous nous posons la question suivante : Comment expliquer l’augmentation des violences conjugales ?

Pour répondre à cette question il conviendrait de faire dans une première partie un constat sur les données actuelles et passées ainsi que la libération de la parole, pour ensuite aborder les différentes explications en particulier le confinement qui a augmenté la déviance des individus, c’est à dire les comportements non conformes aux normes sociales, en ce qui concerne les violences conjugales et enfin finir en répondant à la question pourquoi le nombre de plaintes ne cesse d’augmenter depuis 2016 ?

I – Libération de la parole (données)

Il s’agirait plutôt d’un contexte de libération de la parole des femmes qui peut être une explication de la montée des violences conjugales. En effet, le mouvement #metoo a émergé en 2007 dans le but de faire savoir que le viol et les agressions sexuelles sont plus courantes que ce qui est souvent supposé et qu’il est, de ce fait,  important d’encourager la prise de parole de la femme. Les femmes, se sentant plus écoutées, auraient dénoncé plus rapidement les violences dont elles étaient victimes. C’est-à-dire une amélioration de la prise en charge de la parole des victimes. Les autorités ont révélé que moins d’1 victime sur 4 de violences conjugales a porté plainte en 2020.

Cependant, il est important de rappeler qu'il est difficile de mesurer et de dénombrer les violences conjugales et leurs évolutions puisque toutes les personnes victimes de violences conjugales ne portent pas plaintes, ce qui crée une différence entre les chiffres des services de sécurité et ceux des enquêtes de victimisation. D'un côté, il y a ceux relatés par les services de sécurité. En effet, ces services ont enregistré, en France en 2022, 244 000 victimes de violence conjugales, soit une augmentation de 15 % par rapport à 2021. Dans un contexte de libération de la parole et d’amélioration des conditions d’accueil des victimes par les services de police et de gendarmerie, le nombre de victimes enregistrées a ainsi doublé depuis 2016.

De l'autre côté, il y a ceux mesurés par les enquêtes de victimisation. Selon la méthode de ces enquêtes, des individus ont été interrogés de façon à représenter la population d'un pays, d'une région ou d'une ville. Ainsi, plus d'1 femme sur 4 et 1 homme sur 5 déclarent avoir subi au moins une fois depuis l'âge de 15 ans des violences psychologiques au sein de son couple et 1 femme sur 6 déclare avoir été victime de violences physiques au moins une fois, contre 1 homme sur 18.

Il y a donc moins de plaintes déposées que de cas de violences conjugales.

Ces enquêtes et services de soutien permettent d’aider ces femmes. Grâce à ça, elles développent un soutien social plus élevé. Le soutien social est l’ensemble des individus avec qui un individu est en contact et qui peut se manifester sous 4 formes et permet, dans ce cas, de jouer un rôle de protecteur : émotionnel (empathie), matériel (don direct comme de l’argent), informationnel (donner des conseils ou des retours sur ce qui a été fait) ou encore relationnel (partager du temps).

TRANSITION

Comme nous venons de le souligner, le nombre de plaintes et de violences déclarées augmentent. Toutefois, cela ne signifie pas forcément qu'il y a une augmentation des violences conjugales en tant que telle. Cela s’explique par la libération de la parole des femmes et par une meilleure prise en charge de la parole des victimes, ainsi qu’un soutien plus élevé. A présent, nous allons voir s’il existe des facteurs qui expliquent les augmentations de violence.

II-Confinement

Le confinement suite au Covid-19, aurait été un facteur important de l'augmentation des violences conjugales. Dès le début du mois d'avril 2020, I'ONU lançait une alerte sur l'augmentation d'incidence des violences faites aux femmes dans le monde. En France, elles auraient progressé de 30% lors du premier confinement. Être cloisonné avec son conjoint pouvant avoir des comportements violents, aurait augmenté le nombre de ces violences. Si deux conjoints se retrouvent enfermés pendant une durée assez longue au même endroit, des tensions peuvent se créer plus facilement et peuvent donc permettre l’augmentation des violences qui plus est, plus rapidement. On peut ajouter à cela, le fait qu’il était plus difficile, durant cette période, d'appeler les numéros d’urgence. Selon la secrétaire générale de la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains, Elisabeth Moiron- Braud, je cite : "Le confinement n'a pas été déclencheur de violences, mais plutôt un révélateur".

Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat à l'égalité femmes-hommes, a néanmoins reconnu que le numéro d'appel 39-19 mis en place pour les victimes, recevait nettement moins d'appels depuis le début de la période de confinement. Pour contrer ce problème, elle a annoncé le lancement d'une campagne pour faire connaître la plate-forme qui s'appelle arrêtonslesviolences.gouv.fr.

C’est la loi « Schiappa » qui a créé une infraction d’outrage sexiste afin de réprimer le harcèlement de rue. Cette loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes a également permis de sanctionner l’utilisation de la drogue du violeur. « Le fait d’administrer ou de tenter d’administrer à son insu à une personne une substance de nature à altérer son discernement ou le contrôle de ses actes afin de commettre à son égard un viol ou une agression sexuelle » est désormais puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.

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