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Les politiques de lutte contre la pauvreté sont-elles efficaces ?

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Par   •  28 Novembre 2017  •  Dissertation  •  2 361 Mots (10 Pages)  •  1 472 Vues

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Dissertation

Les politiques de lutte contre la pauvreté sont-elles efficaces ?

Introduction :

L'INSEE a publié en septembre dernier une étude sur les niveaux de vie , dans lequel il indique que le taux de pauvreté en France pour l'année 2014 était de 14,1 %, ce qui représente 8,8 millions de personnes. Est considérée comme pauvre une personne dont le revenu disponible après impôts et prestations sociales est inférieur à 60 % du niveau de vie médian (soit 1008 € pour un revenu médian à 1679 € mensuels). Le niveau de vie médian des personnes pauvres est de 805 € par mois. Près d'une personne sur sept vit donc sous le seuil de pauvreté en France. La crise économique qui s'est déclenchée à partir de 2008 est en partie responsable de cette situation. 1,2 millions de personnes ont en effet basculé sous ce seuil depuis 10 ans.

La pauvreté est un phénomène « relatif, multidimensionnel et dynamique ». Sa définition peut donc évoluer grandement selon le pays ou la perception de chacun. Il existe donc des méthodes d'identification et de définition différentes du taux de pauvreté utilisé précédemment. L'INSEE  a ainsi établit une liste de 27 indicateurs de difficulté des conditions de vie qui permettent de mesurer la pauvreté par son influence sur la vie quotidienne des ménages, dans les domaines du budget, de la consommation, du logement et du paiement des factures. On peut aussi parler du critère de l'accès aux droits fondamentaux comme l'éducation et la santé.

Si il s'est aggravé récemment, le phénomène de pauvreté en France n'est absolument pas une nouveauté. Avant le XXe siècle, il existait des modes traditionnels de charité au sein notamment de la famille, de la communauté villageoise et surtout de l’Église. L'évolution progressive des mentalités et la laïcisation de la société les a rendu moins pertinents. L’État a commencé à mettre en place des minima sociaux pour lutter contre la pauvreté après la Seconde Guerre Mondiale, dans un contexte de basculement d'un État traditionnellement libéral à un « État providence » beaucoup plus interventionniste dans l'économie. On considère désormais que l'État a une responsabilité sociale et que les citoyens ont des droits dans ce domaine. Le minimum vieillesse est mis en place en 1956 et le minimum invalidité en 1957. Il existe aujourd'hui neuf minima sociaux et de nombreuses autres prestations sociales destinés à lutter contre des phénomènes spécifiques de précarité. Dans une période où la croissance est faible et le chômage élevé, les programmes de sécurité sociale pèsent lourdement sur les finances de l’État. Paradoxalement ces mesures deviennent dispendieuses en période de crise, au moment où elles sont le plus utiles.

Alors que certains appellent à un assainissement des finances publiques au détriment des politiques de lutte contre la pauvreté, observe-t-on des effets positifs des ces mesures où sont-elles peu utiles ?

Le système français se caractérise en effet par un nombre imposant de prestations sociales qui visent les différents symptômes de la pauvreté ce qui entraîne un coût élevé et une grande complexité.

I/ Un arsenal de mesures pour venir en aide aux populations précaires

A/ Les structures de l’État providence réduisent la pauvreté

La France a développé après 1945 une forme d'État providence, dans laquelle on peut deviner une certaine inspiration keynésienne, où l'État est acteur de l'économie notamment par des politiques de grands travaux, de régulation des marchés et de développement de la sécurité sociale. Le résultat est un taux d'imposition relativement élevé mais on peut émettre l'hypothèse que cela amène une dose de redistribution des richesses qui a pour effet, dans une certaine mesure, de réduire la pauvreté.

Pour prendre l'exemple de l'année 2011, le taux de pauvreté (calculé à 60 % du revenu médian) en France était de 14,5 %. C'est un taux moins élevé qu'en Allemagne (15%), au Royaume-Uni (17%) ou au Canada (19%). Peu de pays de l'OCDE font mieux que la France mais on trouve notamment parmi eux des pays nordiques connus pour avoir un large État providence comme la Norvège (13,3%) et le Danemark(13,2%). On pourrait penser que des revenus médians très élevés comme on en rencontre là-bas feraient mathématiquement augmenter le taux de pauvreté mais le phénomène de redistribution semble avoir un effet plus significatif.

On peut constater en consultant les chiffres de l'OCDE qu'un pays pourtant très riche affiche un taux de pauvreté élevé, il s'agit des États-Unis (24,2%). On peut se demander si la conception relativement libérale de l'État qui y prévaut est responsable de cela. Aux États-Unis les minima sociaux existent (medicare, medicaid, food stamps) mais sont marginaux par rapport à la France. Il n'existe pas de régime général d'assurance maladie garantit par l'État mais une multitude d'assureurs privés, ce qui est plus onéreux pour les ménages.

On peut penser que l'accès à l'enseignement a un rôle à jouer dans la réduction de la pauvreté dans la mesure où des salariés mieux formés seront généralement mieux payés et moins susceptibles d'être au chômage. La France peut se targuer, comme la plupart des pays européens, d'avoir un système d'enseignement supérieur public où l'inscription est peu chère, voire gratuite pour les boursiers. Aux États-Unis le prix d'entrée dans les universités (qu'elles soient publiques ou privées) est bien plus élevé et oblige souvent les étudiants à souscrire à des emprunts. En 2016, un étudiant américain qui finit son cursus a 37 172 $ de dettes en moyenne (environ 34 107 €). Cela pèse bien évidement sur les finances des ménages pendant des années et contribue à accroître le taux de pauvreté.

On constate qu'un système d'État providence contribue à réduire la pauvreté en organisant une redistribution de la richesse. La taxation selon les revenus permet de financer des services publics qui profitent à l'ensemble de la population, y compris aux plus pauvres. L'État dispose également grâce à cela de moyens qui lui permettent de mettre en place des prestations sociales ciblées selon les besoins.

B/ Des mesures adaptées aux différentes problématiques

Le nombre de prestations sociales différentes qui existent en France est très élevé avec notamment neuf minima sociaux. Cette multiplication montre une volonté de traiter les problèmes qui émergent de manière ciblée.

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