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ADM2020 travail 1 événement d'actualité

Étude de cas : ADM2020 travail 1 événement d'actualité. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Juillet 2017  •  Étude de cas  •  2 177 Mots (9 Pages)  •  855 Vues

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        Travail noté

Événement d’actualité :

La renégociation de l’ALENA et la menace d’un retrait des États-Unis

En septembre 2015, lors d’une entrevue accordée à l’émission de télévision 60 minutes, Donald Trump, qui avait annoncé trois mois plus tôt son intention de présenter sa candidature à l’élection présidentielle de 2016, a condamné l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), le décrivant comme la pire entente commerciale jamais approuvée par les États-Unis. Il a également ajouté que s’il était élu président, cette entente serait renégociée ou annulée.[1] Trump a critiqué l’entente tout au long de sa campagne électorale. En avril 2017, il a révélé qu’il se préparait à retirer les États-Unis de l’ALENA lorsque les dirigeants du Mexique et du Canada l’ont contacté afin de lui demander de reconsidérer sa position. À la suite de ces entretiens, Trump aurait alors choisi d’entamer un processus visant la renégociation. Toutefois, il a plus tard affirmé qu’il considèrera la possibilité de retirer les États-Unis de l’accord s’il n’obtient pas satisfaction lors des négociations.

Aujourd’hui, le Canada et les États-Unis ont des positions diamétralement opposées en ce qui concerne le commerce international. Le Canada est dirigé par un libéral et fervent supporteur du commerce international, alors que le président Trump est un conservateur nativiste qui, lors de son discours inaugural, s’est engagé à promouvoir une attitude « America first » pour tout ce qui est commerce, immigration et politique étrangère. Comme mentionné précédemment, Trump semble souhaiter une renégociation de l’ALENA avec le Canada et le Mexique, mais il laisse planer la menace d’un retrait des États-Unis. Si elle se matérialise, la nouvelle entente pourrait avoir des impacts considérables sur les entreprises canadiennes et sur les flux de biens et de travailleurs entre les trois pays.[2] En mai dernier, l’administration Trump a formellement annoncé qu’elle prévoit entreprendre des négociations avec le Mexique et le Canada en ce qui a trait à la modernisation de l’Accord de libre-échange nord-américain. Cette mesure a déclenché un processus de consultation d’une durée de trois mois qui précèdera le début des négociations formelles. Celles-ci devraient en principe débuter à la mi-août.

Bref historique de l’ALENA

L’ALENA a été signé en 1992 et est entré en vigueur le 1er janvier 1994. Il a institué une zone de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique, permettant alors l’échange de produits, services, investissements et biens intangibles, sans entrave. Cet accord trilatéral, couvrant plus de 400 millions d’habitants, résulte de l’extension d’un accord précédent qui n’impliquait alors que le Canada et les États-Unis : l’Accord de libre-échange (ALE), signé en 1989.[3] 

L’ALENA a permis d’éliminer la majorité des tarifs qui étaient précédemment imposés sur les produits échangés entre les trois nations : de nombreux économistes croient que la croissance importante des échanges commerciaux observée au cours des vingt dernières années est attribuable en partie à l’influence de cet accord. Aujourd’hui, le Canada et le Mexique représentent les deux plus grands marchés d’exportation pour les États-Unis. Le Mexique est le deuxième exportateur en importance vers les États-Unis, tandis que le Canada se retrouve au troisième rang. Cependant, certains économistes et électeurs américains prétendent que l’ALENA a exposé l’industrie américaine à une compétition à meilleur marché, particulièrement en provenance du Mexique, causant des pertes d’emplois aux États-Unis.[4] [1]

Dans une lettre adressée aux dirigeants démocrates et républicains des deux chambres du congrès, Robert Lighthizer, le représentant au commerce américain, a indiqué qu’il souhaite créer des emplois mieux rémunérés aux États-Unis et faire croître l’économie. Il a fait valoir que, contrairement aux économies et aux entreprises qui ont considérablement changé depuis 25 ans, l’ALENA, lui, n’a pas évolué au cours des 25 dernières années. Entre autre, l’accord ne serait pas adapté à la réalité moderne du commerce numérique. Il souhaite donc que l’ALENA soit modernisé pour inclure de nouvelles dispositions concernant la propriété intellectuelle, les pratiques réglementaires, les sociétés d’État, les procédures douanières, les mesures sanitaires et phytosanitaires, les règles du travail, l’environnement et les petites et moyennes entreprises.[5]

Conséquences potentielles d’un retrait américain et d’une renégociation

Le retrait des États-Unis pourrait perturber les économies des trois pays impliqués et engendrerait des tensions dans leurs relations en général. Au cours des vingt dernières années, leurs économies sont devenues de plus en plus interreliées. Le volume des échanges s’est multiplié et la production de biens, en particulier des automobiles, implique désormais plusieurs passages frontaliers ainsi que des usines installées dans les trois pays. De nombreux experts croient que dans l’éventualité où les États-Unis se retiraient de l’ALENA, ses échanges avec le Canada seraient d’abord régis par un accord similaire à celui de l’ALE. Par contre, l’administration Trump pourrait aussi se retirer de cet accord. La transformation des échanges entre les États-Unis et le Mexique pourrait être encore plus drastique. Par exemple, le Mexique pourrait imposer des droits élevés (de l’ordre de 37%) sur le maïs américain. De plus, de potentielles perturbations dans le secteur manufacturier pourraient avoir un coût important pour les consommateurs américains : Caroline Freund, du Peterson Institute of Economics, a estimé que le prix d’un camion «pick-up» pourrait augmenter de 3,000$. Monica de Bolle, également du Peterson Institute of Economics, croit que ce retrait aurait des impacts sur la croissance, les entreprises, les chaînes d’approvisionnement et les travailleurs.[6]  Pour sa part, le sénateur républicain Ben Sasse croit qu’un retrait américain de l’ALENA représente une très mauvaise idée puisque les échanges commerciaux entre nations abaissent les prix et ouvrent des marchés aux produits américains.

Dans une lettre qui a circulé parmi les membres du Congrès au mois de mars, l’administration Trump a révélé ces priorités en ce qui concerne l’ALENA. Cette lettre proposait des changements significatifs, par exemple en ce qui concerne la sévérité des pénalités imposées suite à une infraction, mais son contenu porte à croire que l’administration ne souhaite pas modifier la structure fondamentale de l’accord. Cette information a eu pour effet de soulager les administrations canadiennes et mexicaines. Malgré tout, la menace d’un retrait des États-Unis est toujours présente. Il est difficile de savoir à quelle nation ce scénario nuirait davantage. M. Trump a souvent dénoncé les déficits commerciaux, qu’il considère comme une des principales causes des difficultés économiques américaines. En réalité, les échanges commerciaux entre les trois nations sont relativement équilibrés, surtout si on les compare avec ceux que les États-Unis entretiennent avec la Chine.6

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