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Étude d'un livre sur les particularités de la religion juive

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Par   •  24 Décembre 2014  •  Analyse sectorielle  •  4 921 Mots (20 Pages)  •  745 Vues

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Ce livre est l'histoire d'une hérésie.

Celle qui consiste, par une lecture littérale et sélective d'une parole révélée, à faire de

la religion l'instrument d'une politique en la sacralisant.

C'est une maladie mortelle de cette fin de siècle que j'ai définie déjà dans Intégrismes.

Je l'ai combattue chez les musulmans dans Grandeur et décadence de l'Islam, au

risque de déplaire à ceux qui n'aimaient pas que je dise : " L'Islamisme est une

maladie de l'Islam."

Je l'ai combattue chez les chrétiens dans Vers une guerre de religion, au risque de

déplaire à ceux qui n'aimaient pas que je dise : "Le Christ de Paul n'est pas Jésus."

Je la combats aujourd'hui chez les Juifs dans Les Mythes fondateurs de la politique

israélienne, au risque de m'attirer les foudres des israélo-sionistes qui déjà n'aimaient

pas que le Rabbin Hirsh leur rappelle : "Le sionisme veut définir le peuple juif comme

une entité nationale... C'est une hérésie."

Source : Washington Post du 3 octobre 1978.

Qu'est-ce que le sionisme, qui est dénoncé dans mon livre (et non pas la foi juive) ?

Il s'est souvent défini lui-même :

1· C'est une doctrine politique.

"Depuis 1896, sionisme se rapporte au mouvement politique fondé par Théodore

Herzl."

Source : Encyclopaedia of Zionism and

Israel, Herzl Press, New York 1971, volume II,

p. 1262.

2· C'est une doctrine nationaliste qui n'est pas née du judaïsme mais du nationalisme

européen du XIXe siècle. Le fondateur du sionisme politique, Herzl, ne se réclamait

pas de la religion : "Je n'obéis pas à une impulsion religieuse."

Source : Th. Herzl : Diaries (Mémoires). Ed. Victor Gollancz. 1958.

"Je suis un agnostique" (p. 54)

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Ce qui l'intéresse, n'est pas particulièrement la terre sainte : il accepte aussi bien, pour

ses objectifs nationalistes, l'Ouganda ou la Tripolitaine, Chypre ou l'Argentine, le

Mozambique ou le Congo.

Source : Herzl, Diaries. (passim)

Mais devant l'opposition de ses amis de foi juive, il prend conscience de l'importance

de la puissante légende ("mighty legend"), comme il le dit (Diaries I, p. 6) qui

"constitue un cri de ralliement d'une irrésistible puissance."

Source : Herzl, L'Etat juif, p. 45.

C'est un slogan mobilisateur que ce politique éminemment réaliste ne saurait ignorer.

Aussi proclame-t-il, transposant la puissante légende du retour en réalité historique :

"La Palestine est notre inoubliable patrie historique... ce nom seul serait un cri de

ralliement puissant pour notre peuple."

Source : Herzl, L'Etat juif, p. 209.

"La question juive n'est pour moi ni une question sociale, ni une question religieuse...,

c'est une question nationale."

3· C'est une doctrine coloniale. Là encore le lucide Théodore Herzl ne cache pas ses

objectifs : comme première étape, réaliser une "Compagnie à charte", sous protection

de l'Angleterre ou de toute autre puissance, en attendant d'en faire l'Etat juif.

C'est pourquoi il s'adresse à celui qui s'est révélé le maître de ce genre d’opération : le

trafiquant colonial Cecil Rhodes, qui, de sa Compagnie à charte, sut faire une Afrique

du Sud, l'une de ses composantes s'appelant de son nom : la Rhodésie.

Théodore Herzl lui écrit, le 11 janvier 1902 :

"Je vous en prie, envoyez-moi un texte disant que vous avez examiné mon programme

et que vous l'approuvez. Vous vous demanderez pourquoi je m'adresse à vous,

Monsieur Rhodes. C'est parce que mon programme est un programme colonial."

Source : Herzl, Tagebuch, Vol. III, p. 105.

Doctrine politique, nationaliste, coloniale, telles sont les trois caractéristiques

définissant le sionisme politique tel que le fit triompher au Congrès de Bâle, en août

1897, Théodore Herzl, son génial et machiavélique fondateur, qui pouvait dire, avec

juste raison au terme de ce Congrès: "J'ai fondé l'Etat juif."

Source : Diaries, p. 224.

Un demi-siècle plus tard c'est en effet cette politique qu'appliqueront très exactement

ses disciples créant, selon ses méthodes et suivant sa ligne politique, l'Etat d'Israël (au

lendemain de la Deuxième guerre mondiale.)

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Mais cette entreprise politique, nationaliste et colonialiste, n'était nullement sur le

prolongement

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