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Nietzsche

Lettre type : Nietzsche. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  27 Janvier 2014  •  Lettre type  •  1 308 Mots (6 Pages)  •  580 Vues

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Ce texte de Nietzsche, extrait de son livre Aurore, n’est pas une critique du travail lui-même en tant que tel, en tant que nécessité vitale pour l’homme, mais il s’agit d’une critique de la glorification du travail, c’est-à-dire de l’idéologie qui tend à en faire une valeur supérieure aux autres et qui conduit les Nations modernes à une recherche toujours plus grande de la croissance économique, du productivisme. En ce sens, si le texte nous conduit bien à une réflexion sur le thème de la valeur du travail pour nos sociétés modernes, ce qui est clairement visé ici est la survalorisation du travail qui touche les sociétés industrielles du 19 ème siècle en période de croissance industrielle et qui conduit les individus à se soumettre toujours plus au dur labeur des usines. La question est donc de savoir quelle valeur accorder à cette idéologie productiviste des « temps modernes » qui glorifie le travail. Selon Nietzsche, cette survalorisation du travail a pour finalité secrète de conditionner les individus et de les soumettre à la discipline collective, à l’ordre social : la glorification du travail serait donc l’expression d’une volonté politique de canaliser les individus et d’étouffer leur capacité individuelle de révolte et d’épanouissement: le travail serait au fond « la meilleure des polices ». La soumission des individus à la logique du travail les aliénerait donc et les détournerait de leur propre humanité. Nous verrons donc dans un premier temps ce que désigne exactement cette idée de « glorification du travail » et quelles sont les idéologies qui sont ici en question. Dans un second moment, nous pourrons nous interroger sur les causes, les motifs implicites de cette glorification sur l’homme autant que sur les effets qu’elle induit. L’intérêt de ce texte de Nietzsche est alors de nous interroger sur le sens même de la logique économique de nos sociétés modernes: quelle place devons nous accorder au travail dans notre existence? Faut-il vouloir travailler plus pour accroître notre richesse ou bien faut-il essayer de réduire le temps de travail pour espérer une société d’un loisir libérateur?

Au début du texte, l'auteur explique le but de la glorification du travail. Glorifier signifie complimenter, faire l'éloge de. Ce texte n’est donc pas une critique du travail en soi mais mais de sa glorification c’est-à-dire de l’idée selon laquelle le travail serait une valeur supérieure, une dimension essentielle de l’homme par laquelle il parvient à produire son existence personnelle et collective. Cette glorification conduit à soumettre l’homme à la logique économique qui l’épuise en le faisant travailler sans possibilité d’épanouissement (il faut redire que les conditions de travail de l’époque restaient très pénible et le texte évoque bien cette pénibilité qui ruine la possibilité pour l’individu de s’extraire de la fatigue qu’impose le travail. Le texte vise donc directement un certain type de discours qui sacralise le travail et qui considère qu’il est le moyen pour l’humanité de se dépasser, de se réaliser et d’advenir à elle-même. Quelles idéologies sont donc visées ici?

D’une certaine façon ce sont donc toutes les théories qui veulent soumettre l’individu à la logique économique de la société que Nietzsche met en question ici pour interroger leur logique. Cependant la stratégie de l’auteur n’est pas la réfutation directe de cette idéologie par une contre-argumentation: il procède plutôt d’une méthode qui cherche à dévoiler les raisons implicites de cette idéologie pour déceler ses véritables motifs. Ainsi, pour lui, en faisant l'éloge du travail, on oublie qui il y a derrière le travail : l'individu. La société, écrit-il craint individu (L.3). En complimentant le travail, (L.1), on donne un autre visage au travail, un visage noble qui, peut-être, ne ressemble à souffrance et à la pénibilité que vivent les travailleurs au quotidien.

Nietzsche explique ensuite dans une seconde partie la raison, la cause de cette absence de réflexion.

Travailler demande un effort physique et moral important (« extraordinaire quantité de force

nerveuse », L.7). Le travailleur dépense donc de l'énergie. L'énergie passée dans le travail n'est plus

disponible pour satisfaire la pensée de l'être pensant. L'homme n'a donc plus la capacité de penser,

de réfléchir ou tout simplement de laisser vagabonder son esprit en rêvant (L.7-8). Nietzsche alors

de se demandes pourquoi l'homme travaille. Pour lui, l'homme travaille pour vivre de son salaire, se

nourrir, manger, boire dormir. C’est pourquoi il estime que le travail a « un but mesquin » (L.8).

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