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La Corrida de Francis Cabrel

Fiche : La Corrida de Francis Cabrel. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  13 Mai 2024  •  Fiche  •  1 113 Mots (5 Pages)  •  23 Vues

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La Corrida, Francis CABREL, Album Un samedi soir sur la Terre, 1994

Thème : la dénonciation des travers de la société

La chanson de F. Cabrel peut-elle convaincre de mettre fin à la corrida ?

  1. Qu’est-ce que la corrida ? (voir fiche de M. Paillard, pages 3 et 4)
  2. Analyse musicale de la chanson (voir fiche de Mme Lefondeur, page 5)
  3. Etude du texte (Mme Guillot)

Cette chanson cherche à convaincre qui veut bien l’écouter, que la pratique de la tauromachie doit cesser.

Comment ?

  • Un récit à la 1ère personne

C’est le récit à la première personne de la mort d’un taureau au cours d’une corrida, depuis son entrée dans l’arène jusqu’à sa mise à mort. Le taureau occupe dès le départ la place du héros de cette histoire. Cependant, l’auditeur ne le comprend qu’au fur et mesure des indices sensoriels rencontrés dans le texte de la chanson. Seuls la vue et l’ouïe révèlent des indices : « une chambre noire », « J'entends qu'on s'amuse et qu'on chante au bout du couloir/Quelqu'un a touché le verrou/Et j'ai plongé vers le grand jour ». Ainsi l’auditeur est aussi désorienté que le héros. Les trois premiers vers de la chanson sont comme un mystère à élucider.

C’est le 4ème vers qui donne les éléments permettant de comprendre l’identité du pronom personnel « je » qui entre au cœur de l’arène : « Et j'ai plongé vers le grand jour, j'ai vu les fanfares, les barrières et les gens autour ». Là, l’auditeur se retrouve au cœur de l’arène dans la peau de l’animal à abattre, seul contre tous.

« Ils ont refermé derrière moi / Ils ont eu peur que je recule » : opposition « ils » / « moi, je » → seul contre tous.

L’utilisation de la première personne permet à la fois cette entrée ludique et attractive et le rapprochement de l’auditeur au plus près du taureau, lui donnant non seulement l’occasion d’entendre ses pensées, mais aussi de ressentir ses peurs et ses souffrances. Par l’utilisation de ce pronom, l’auditeur est invité à se mettre à la place du taureau pour mieux comprendre l’ignominie du spectacle dont il devient lui-même le héros.

  • Le registre tragique (V. 1 à 7)

Dès le début, le taureau est dans une chambre noire, couleur du deuil et de la mort. A la rime, on retrouve les mots « noire/couloir » amenant l’animal à une fatale issue. Les vers « cette place est sans issue » et « ils ont refermé derrière moi » rappellent que ce sont les hommes qui se rendent maitre du destin funèbre du taureau qui n’a aucune échappatoire.

Vocabulaire de l’univers carcéral, évocation de la cellule dans laquelle attendent les condamnés à mort.

Le registre tragique force la compassion de l’auditeur qui écoute volontiers le taureau se rappeler avec nostalgie la nature sauvage de l’Andalousie : « Andalousie, je me souviens, les prairies bordées de cactus ». L’Andalousie  devient la seule protectrice de l’animal pouvant le sauver et à qui il adresse sa dernière prière : « J'ai prié pour que tout s'arrête Andalousie ».

  • Un temps qui s’écoule lentement : L’utilisation des connecteurs de temps dans la chanson montrent que le temps passe lentement et rend le supplice encore plus cruel. L’auditeur a ainsi le temps d’appréhender ce qu’est le rôle de la victime durant ce spectacle. Egalement, allitération en [ã] : « temps, patiente, chambre, j’entends, chante » → le temps se ralentit, on vit cette patience.
  • Un lexique dénonçant le comportement humain : le vocabulaire employé pour désigner les hommes évolue de manière péjorative. Ainsi la corrida semble mettre à mal le regard que porte l’animal sur l’homme.

Si au début le taureau déboussolé et ignorant utilise des termes neutres (les mots « on », « quelqu’un », « les gens », « ils » désignent les gens participant au spectacle) ; très vite, il adopte la place qui s’impose, celle du combattant (« Je vais bien finir par l'avoir », « Je ne vais pas trembler devant ce pantin, ce minus!/Je vais l'attraper, lui et son chapeau, les faire tourner comme un soleil/Ce soir la femme du torero Dormira sur ses deux oreilles »). La situation a comme métamorphosé l’animal sur la défensive au début de la chanson en animal féroce près à tuer son adversaire.

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