Résumé de Phèdre ( Racine)

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1. LES PERSONNAGES  DANS PHEDRE

Dans PHEDRE comme dans toute pièce de théatre, les «sentiments» et les «caractères» que traduisent les paroles des personnages possèdent avant tout une fonction dramatique.

1. PHEDRE

PHEDRE constitue l’instrument tout trouvé de la vengeance de VENUS: elle lui permet en effet de frapper simultanément le SOLEIL, ancètre de PHEDRE, et le farouche d’HIPPOLYTE, qui a préféré DIANE, déesse de la Chasse et de la Chasteté, à la déesse de l’Amour. Personnage éponyme (alors que Racine avait d’abord intitulé sa pièce PHEDRE et HIPPOLYTE), elle est pourtant absente de plus de la moitié des scènes. Cependant, elle omniprésente tout au long de l’action. A peine  plus àgée qu’HIPPOLYTE, elle éprouve pour lui une passion scandaleuse, charnelle obsessionnelle qui la plonge dans une sorte de «mélancolie érotique». Elle conserve toutefois, par moments, une douloureuse lucidité et une soif désespérée de «pureté» qu’elle affirme jusqu’à son dernier souffle. Comme elle le proclame elle-même, PHEDRE est donc un personnage d’inhumanité, en raison de son hérédité maudite (fille de Minos et de Pasiphaé):à cette monstruosité fait écho le monstre marin envoyé par Neptune pour venger Thésée.

1. THESEE

Seul des personnages principaux à ne pas avoir de confident, Thésée autoritaire et tout puissant, est au cœur du système des personnages comme au cœur de l’action, puisqu’il est à la fois l’époux de Phèdre, le père d’HIPPOLYTE et le maitre d’ARICIE. Monarque sacralisé, il représente tous les interdits qui s’opposent aux passions des héros (alors qu’il fut lui même un grand séducteur): c’est pourquoi l’annonce de sa mort entraine une déstabilisation fatale de l’ordre du monde. Cependant, il s’avère, en un sens, plus imposant absent (pendant presque trois actes) que présent: omniprésent dans les conversations et les esprits lorsque tous le croient mort, ce héros légendaire révèle ses faiblesses dès son retour. Plus exactement, ce qui faisait sa force se retourne contre lui: incapable de déchiffrer les signes et les étres, il s’abandonne à une fureur aveugle qui présente tous les traits de l’hybris (démesure), faute caractéristique du héros tragique: en tuant son fils, un monstre anéantit la vie de ce héros tueur de monstres. Toutefois, en adoptant ARICIE, Thésée rétablit, tant bien que mal, un nouvel ordre fondé sur une souveraineté plus pleine, puisque sont réunies par ce geste les deux familles royales d’Athènes.

1. HIPPOLYTE

1. Jeune premier farouche, il présente avec Phèdre, non sans paradoxe, de nombreux points communs: comme elle , il parle le langage de la passion interdite (presque contigues, les scènes 1 et 3 de l’acte 1 se répondent) et, comme elle , il se montre épris de pureté: en ce sens, il apparait comme le seul personnage susceptible de susciter l’amour de celle qui est pourtant sa belle-mère. Pourtant, là où la passion de Phèdre met en péril l’un des fondements de l’ordre établi (la morale sexuelle), l’amour d’Hippolyte, qui ne met en péril que l’autorité d’un roi particulier (voire d’un de ses commandements), pourrait ètre intégré dans un ordre nouveau (celui qu’aurait inauguré la mort de Thésée). Malheureusement, complexé par la figure glorieuse et autoritaire de son père, Hippolyte se montre incapable de parler pour assurer sa défense et faire triompher la vérité: son silence le conduit à la mort.

1. ARICIE

Comme pour augmenter le malheur de Phèdre, Aricie parvient à concilier les aspirations inconciliables qui déchirent l’héroine: l’innocence vertueuse et l’amour d’Hippolyte. L’amour raisonnable et pur d’Aricie pour Hippolyte, s’exprimant dans un langage maitrisé, galant et quelque peu convenu, s’oppose à la passion interdite et dévastatrice de Phèdre pour son beau fils.

L’amour d’Aricie révet également une dimension politique: si elle se marie, elle pourra donner des héritiers à la famille des Pallantides, que Thésée veut écarter à jamais du trone. Marque de l’avènement d’un ordre nouveau, Aricie est finalement associée par Thésée au trone d’Athènes.

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