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Roland Barthes Digression

Note de Recherches : Roland Barthes Digression. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  11 Mai 2015  •  1 376 Mots (6 Pages)  •  959 Vues

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DIGRESSIONS

Notre exposé a pour objet d’analyser l’article intitulé « Digressions » écrit par Roland Barthes en 1971 et publié pour la première fois dans Promesse puis repris dans son recueil « le bruissement de la langue ».

Si dans cet ouvrage Barthes s’attaque à la problématique de la langue, chaque fois sous un angle différent, c’est parce qu’il s’agit là d’un ensemble d’articles dans lesquels il traite séparément des concepts qui sont, d’une manière ou d’une autre, en lien étroit avec la langue.

De même pour l’article que nous allons essayer d’approcher , par son titre même « digression » fait de la langue et le langage un problème central autour desquels d’autres concepts sont axés et analysés.

Le mot digression étant cette figure de style qui consiste en un changement temporaire de sujet d'un discours, pour évoquer une idée parallèle, ou pour faire intervenir l'auteur, trouve sa justification dans la structure de cet article au moment où celui-ci est divisé en sept paragraphes, chacun portant un titre propre, et dans lesquels chaque fois, il y a un concept nouveau qui est analysé. Autrement, en passant d’un paragraphe à l’autre, il y a un changement de thème, mais aussi au sein même de chaque article Barthes use de ce procédé digressif. En outre, voyant le sens propre du mot digression comme développement oral ou écrit qui s'écarte du sujet, Barthes s’éloigne de la signification traditionnelle des concepts représentés par les titres des paragraphes pour porter une nouvelle vision du monde linguistique.

Ainsi, dans le premier paragraphe, titré formalisme, Roland Barthes propose-t-il une nouvelle conception du formalisme, un formalisme qui n’oublie pas, ni ne réduit le contenu, mais seulement ne s’arrête pas au seuil de celui ci. Le contenu n’est que déplacé, reculé par la succession de formes, parallèlement à ce qui se passe pour la matière qui se trouve reculée chaque jour par la physique. Le monde est un ensemble de textes superposés, et des quels l’homme, le contenu peut être dissocie. Le théâtre offre des cas pour métaphoriser cette évidence.

Dans le deuxième, intitulé vide, Barthes traite du concept du vide par opposition à celui du plein. Le plein est abhorrable parce qu’il constitue une mauvaise forme, il s’explique névrotiquement comme répétition et socialement comme stéréotype. Il est ce qui est imposé par la société. Le vide par contre ne doit pas être représenté comme une absence; il n’est pas le rien. Il est le nouveau, et le retour de nouveau. Barthes recourt à la physique pour illustrer comment le vide fait son engendrement automatique dans le monde, à la manière de l’ensemble des particules, dont parle la théorie du bootstrap dans la physique. Selon cette théorie de Chew initiée dans les années 1960 , l’ensemble des particules dans l’univers s’engendre de lui-même et non par filiation, c’est à dire à partir d’autres particules.

Dans le troisième paragraphe, intitulé « lisible » Barthes s’intéresse au concept du langage qui doit se libérer du sens du signifié tout en gardant sa lisibilité. L’exemple du haïku, comme écriture, arrive, par un jeu de subtilisation, à faire évaporer le signifié tout engarde sa forme de signifiant et sa lisibilité en tant que langage.

Dans cette perspective l’écriture ne consiste pas à améliorer la communication ou à la détruire mais seulement à la filigraner. Ce n’est pas le sens qui est rendu pluriel à l’intérieure du code, mais l’ensemble du langage travaillé et visé par des procédés subtiles d’intertextualité, de plagiat et fausse lisibilité. La libération du langage n’est possible qu’à ce niveau là pour le moment, c'est-à-dire au niveau de la communication, par l’abolition du signifié, tant que les conditions de sa libération sociale idéologique ne sont pas encore réunies.

Dans le quatrième paragraphe, intitulé langue c’est ce concept même qui est analysé comme pouvant être une superstructure. En réponse à ceux qui refusent de voire dans la langue une superstructure, Barthes présente des

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