LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Phèdre

Commentaire d'oeuvre : Phèdre. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  4 Mai 2022  •  Commentaire d'oeuvre  •  2 106 Mots (9 Pages)  •  213 Vues

Page 1 sur 9

Tom Bagnara

02/12/2020

Français

Devoir analyse de Phèdre.

1 – le récit d’une lutte

1.

L’aveu de Phèdre commence par une phrase au présent : « mon mal vient de plus loin. » (vers 1). Elle dit que son attirance pour Hippolyte est apparue presque aussitôt après son mariage avec Thésée.

Ensuite, elle décrit la violence de ce qu’elle ressent, et utilise le passé simple : « je le vis » (vers 6), « je sentis tout mon corps » (vers 8) … et pour montrer comment la passion l’envahit petit à petit, elle utilise l’imparfait : « mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais plus parler » (vers 7).

Ensuite elle identifie Vénus comme l’auteur de cette passion : vers 9 et 10. « Je reconnus Vénus et ses feux redoutables… »

Après, elle essaye de combattre cet amour en faisant des offrandes à la déesse mais elle n’y arrive pas, à chaque fois elle pense à Hippolyte et le voit partout : vers 11 à 22. Pendant cette description, elle utilise l’imparfait pour montrer que c’est une sensation qui dure malgré ses tentatives pour l’arrêter.

Alors, elle se révolte et pour montrer la coupure avec la description d’avant, et la décision qu’elle prend qui doit changer les choses, elle parle au passé simple : (vers 23) « j’osai me révolter ». Pour décrire ce qu’elle fait, elle continue au passé simple : (vers 24, 26, 27) « l’excitai mon courage », « j’affectais les chagrins », « je pressai son exil ».

Et elle se rend compte que ça fonctionne et sa description repasse à l’imparfait : (vers 29 à 32) « je respirais », « des jours coulaient », « je cultivais ».

Mais ça ne fonctionne pas longtemps car le destin la ramène vers Hippolyte : (vers 33 à 36). Phèdre utilise alors le passé composé et le plus que parfait : « j’ai revu », « j’avais éloigné », « ma blessure a saigné ».

Et à partir de ce moment, elle réalise que c’est Vénus qui la poursuit, qu’elle ne peut rien faire (vers37 et 38) et elle se dit que seule la mort pourrait la sauver : vers 39 à 42.

Elle conclut en s’adressant directement à Oenone pour lui dire que l’aveu de ce qu’elle a fait et sa propre mort mettront fin à ses reproches et qu’elle ne regrette rien : vers 43 à 48. Dans cette partie elle mélange l’imparfait, le passé composé et le présent.

2.

Les différents ennemis qu’elle évoque sont :

- Athènes qui lui montre « son superbe ennemi » (vers 4). C’est une ville mais elle la personnifie. C’est la « personne » qui lui fait découvrir Hippolyte, c’est peut-être la première responsable de son malheur. L’utilisation de l’adjectif superbe donne une dimension supplémentaire au nom ennemi. Non seulement c’est son ennemi et elle doit le combattre mais en plus il est superbe, ce qui rend le combat encore plus difficile.

- Vénus qu’elle accuse de tout et à qui elle prête des pouvoirs tellement importants qu’elle ne peut pas lutter contre elle : « ses feux redoutables » (vers 9), « tourments inévitables » (vers 10), « à sa proie attachée » (vers 38)

- Elle-même. Elle se révolte contre elle-même (vers 23)

- Hippolyte. Comme il est la cause de son malheur, elle le nomme « ennemi » (vers 25) et utilise tout un vocabulaire excessif pour décrire ce qu’il provoque chez elle : « j’étais idolâtre » (vers 25), « ma blessure trop vive aussitôt a saigné » (vers 36)

- Oenone. Elle choisit de se confier à Oenone et de mourir aussi pour qu’elle arrête d’essayer de la protéger, « je n’ai pu soutenir tes larmes, tes combats » (vers 43),et de lui faire des reproches « tu ne m’affliges plus par d’injustes reproches » (vers 46)

Les éléments du texte qui donnent une dimension épique à son récit sont :

- la description de sa transformation physique lorsqu’elle voit Hippolyte (vers 5, 7, 8) par une suite de verbes très explicites et une réaction physique exagérée : « je le vis, je rougis, je pâlis » « je ne pouvais plus parler », « je sentis tout mon corps brûler. »

- la description de tout ce qu’elle fait pour l’éloigner. C’est comme une stratégie qu’elle met en place : (vers 23 à 28) : « j’osai me révolter », « j’excitais mon courage », « le persécuter », « bannir l’ennemi », « j’affectais des chagrins », « je pressai son exil », « mes cris éternels », « l’arrachèrent », … 

- la description de sa déception quand elle voit que ça ne sert à rien, elle est maudite par Vénus : (vers 33, 37, 38) : « Vaines précautions », « cruelle destinée » « C’est Vénus toute entière à sa proie attachée » !

- la description de sa décision finale qui est très violente et excessive : (vers 39 à 42) : « conçu pour mon crime une juste terreur », « j’ai pris la vie en haine », « ma flamme en horreur », « dérober au jour une flamme si noire ».

L’utilisation du lexique du combat transforme la plus petite action en événement :

« d’un sang qu’elle poursuit » (vers 10), « j’excitais mon courage à le persécuter » (vers 2, « bannir l’ennemi » (vers 25), « je n’ai pu soutenir tes combats » (vers 43)

L’utilisation des hyperboles transforme aussi le récit en récit épique :

« mon superbe ennemi » (vers 4), « mon âme éperdue » (vers 6), « feux redoutables » (vers 9), « un incurable amour » (vers 15), « cris éternels » (vers 27), « fatal hymen » (vers 32), « vaines précautions, cruelle destinée » (vers 33), « dérober au jour une flamme si noire » (vers 42)

L’utilisation régulière du pluriel aussi ajoute une dimension épique :

« ses feux redoutables » (vers 9), « tourments inévitables (vers 10), « vœux assidus (vers 11), « de victimes entourés » (vers 13), « remèdes impuissants (vers 15), « sur les autels (vers 16), « les chagrins » (vers 26), « mes cris éternels » (vers 27), « mes ennuis » (vers 31), « vaines précautions » (vers 33), « tes larmes, tes combats » (vers 43), « injustes reproches » (vers 46), « tes vains secours » (vers 47).

...

Télécharger au format  txt (12 Kb)   pdf (58.4 Kb)   docx (11.2 Kb)  
Voir 8 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com