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Organisation de la société, Pascal

Fiche : Organisation de la société, Pascal. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  5 Mai 2013  •  Fiche  •  4 166 Mots (17 Pages)  •  620 Vues

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Organisation de la société[modifier]

La société est hiérarchisée, ce que ne critique pas Pascal qui, au contraire, pense que cela est juste car c'est une garantie d'ordre : les hommes sont « distingué[s] par le dehors [...]. Mais cela est très raisonnable » (93).

Au sommet de cette hiérarchie, le roi, dont Pascal aimerait peut-être qu'il travaillât (15), à l'image du « Grand Seigneur des Turcs » et contrairement à la pratique dans notre pays. Il convient surtout qu'il ne soit pas un « tyran », car la tyrannie, « désir de domination universel et hors de son ordre » (54), est abus et démesure. Pourtant, sa puissance vient de la « force » (41 et 80) qui est un mal nécessaire, car elle garantit la paix politique. Peut-être aussi faudrait-il remettre en cause la monarchie héréditaire (« On ne choisit pas pour gouverner un vaisseau celui des voyageurs qui est de la meilleure maison », 28), qui est malgré tout un moindre mal, car ce système évite les coups d'État, toujours néfastes à la population (87). Et s'il inspire le respect, comme « les grands » (75), le roi n'en reste pas moins un homme aussi malheureux que les autres s'il n'est pas « diverti » : « un roi sans divertissement est un homme plein de misère » (127).

Au bas de l'échelle, le peuple, qui, sans le savoir, fait preuve d'opinions « saines » (87 et 88), donc d'une certaine sagesse, car il ne conteste rien pourvu que les choses lui semblent justes. Ainsi « honore »-t-il sans se poser de questions « les gentilshommes » (85), au contraire des « demi-savants » (93) qui critiquent tout sans rien comprendre. C'est pourquoi il convient de le manipuler (63), et ce dans son propre intérêt, dans un souci de paix sociale.

Dangers politiques[modifier]

Le danger le plus redoutable est la guerre, légitimée par la « coutume » (« Il demeure au-delà de l'eau », 18 : c'est donc un ennemi). Ses causes sont arbitraires (56), même si elle est parfois décrétée pour défendre un droit (48). Elle fait triompher la « force », mais, dans ce cas, la force est une illusion (54). Elle est décidée à tort par une seule personne et selon son intérêt particulier (55), alors que la décision devrait être prise par « un tiers indifférent » (55). Elle est particulièrement dangereuse, car elle est recherchée par les hommes qu'elle occupe (« Ils aiment mieux la mort que la paix », 27); c'est pour eux une forme de « divertissement », un « amusement » (45).

De la même manière, les révoltes et « toute sédition » (62) sont à éviter absolument : « Le plus grand des maux est les guerres civiles » (87). La famille de l'auteur évoque « l'injustice de la Fronde »), qui avait vu la révolte des grands seigneurs contre l'autorité royale; le jeune écrivain avait aussi été témoin de violents soulèvement populaires en Normandie, non moins violemment réprimés. De tout cela, il gardait une impression profonde d'horreur. Car les révoltes bousculent les coutumes : « C'est un jeu sûr pour tout perdre ; rien ne sera juste à cette balance » (56). Quant à la « propriété », elle est source d'« usurpation » (60) et peut être à l'origine des guerres.

Comment les éviter ?[modifier]

Il convient donc d'éviter le mieux possible ces dangers. Les moyens que propose Pascal sont réalistes et reposent essentiellement sur la « force » et « la coutume ». Pas d'idéal politique utopique, donc. La coutume est certes variable, c'est une « girouette » (44) mais qui impose un usage à tous par « la force qui y est » (76). La « force », voila un concept clé dans la conception politique de Pascal qui fait l'éloge de l'autorité : il s'agit de faire respecter les lois et de les présenter comme justes (62), l'idéal étant qu'il y ait le moins d'écart possible entre la justice et l'autorité qui la fait respecter : il faut donc « faire que ce qui est juste soit fort ou que ce qui est fort soit juste » (94). Pascal est finalement assez pessimiste quant à la place de l'homme dans la société et à ce qu'il est capable de faire dans le domaine politique.

Pascal fait une forte critique des lois, qu'il juge inutiles et néfastes pour la société: « La justice et la vérité sont deux pointes si subtiles que nos instruments sont trop mousses pour y toucher exactement. S'ils y arrivent, ils en écachent la pointe, et appuient tout autour, plus sur le faux que sur le vrai. » Il condamne fermement les idéaux imparfaits et invite à suivre un engagement rationnel pour être mieux spirituel. L'homme doit utiliser les règles de la société dans laquelle il vit pour inscrire son cheminement dans une logique terrestre qui le mènera cependant, avec l'aide de la Grace, au divin.

Concernant l'homme et sa condition, Pascal est tout aussi pessimiste, mais force est de constater que les choses sont beaucoup plus complexes, tout comme le système proposé par l'auteur. L'homme est condamné à une misère perpétuelle.

L'homme[modifier]

Complexité[modifier]

En effet, l'homme est « un monstre incompréhensible » dont il est difficile de « démêl[er] cet embrouillement » (122). Il suscite un mélange d'effroi et d'admiration : « Quelle chimère est-ce donc que l'homme ? quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradiction, quel prodige ? » (122). Par sa double nature, il est un « paradoxe à soi-même » (122). Cette dualité vient du fait qu'il est à la fois misérable et grand, comme l'indiquent les titres des liasses 6 et 3.

Misère[modifier]

Quels en sont les éléments constitutifs ?

Un constat : une vie pitoyable

- Le néant : l'homme mène une vie misérable que résume le fragment 22 (« Condition de l'homme. / Inconstance, ennui, inquiétude ») ; il vit dans « une tristesse insupportable » (33). L'homme est marqué par son néant, conséquence du péché originel qui se transmet depuis Adam ; il subit donc « l'ordre de Dieu qui pour la punition des hommes les a asservis à ses folies » (12). C'est ainsi que l'homme n'est rien et doit même reconnaître la "puissance des mouches" (20). Pourtant, par faiblesse, il tient à la vie (13). Pascal indique donc ici l'effet néfaste et mauvais de Dieu sur l'homme qui doit donc se positionner en tant que victime

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