Etude linéaire "Elévation" de Baudelaire

Problématique : De quelle manière ce poème traduit-il l’élan du poète vers l’Idéal ?

1er mouvement (l.1 à 8) :

Le bonheur spirituelle dans un mouvement d’élévation

“Elevation”

polysémie du mot

Les diverses significations du titre mettent en avant la notion du mouvement ascendant mais aussi fait écho à la religion chrétienne, quand le prêtre libère l’Homme de ses péchés. Ainsi le titre annonce une exaltation mystique présente tout le long du poème.

strophe 1 et 2

enjambement

Une phrase s’étend sur 2 strophes créant un effet de continuité et ainsi présente une élévation progressive et une fluidité du mouvement accompagné par les enjambements.

strophe 1

césure à l’hémistiche pour v.1 v.3 v.4 (6//6) et (4/2//4/2)

Ce rythme régulier dans la strophe 1 permet de mettre en avant l’harmonie et la douceur de l’élévation.

“des étangs” ; “des vallées” (v.1) ;

“Des montagnes, des bois, des nuages, des mers” (v.2)

énumération

Cette accumulation des composants terrestres permet de mettre en avant les obstacles qui contribuent à l’ennui de Baudelaire.

“Par delà le soleil, par delà les éthers,

Par delà les confins des sphères étoilées” (v.3-4)

gradation du lexique

Une mouvement ascendant, de bas en haut, se crée jusqu’à l’espace. Ainsi Baudelaire montre donc son souhait d’aller plus loin que l’inconnu.

“Au-dessus” (v. 1) ; “Par-delà” (v. 3-4) ; “dans” (v. 6 et 10) ; “loin de” (v. 9) ; “vers” (v. 16 et 18) ; “sur” (v. 19)

prépositions de lieux et anaphore

Souligne le mouvement d’élévation dont l’anaphore qui est un adverbe de lieu permet d'insister sur la distance qu’il prend avec la Terre.

“Par delà les confins” (v.4)

hyperbole

Remet en cause l’accessibilité de ce monde, en tout cas physiquement.

“Mon esprit” (v.5)

apostrophe

Baudelaire se dédouble et s’adresse directement à son esprit qui met en avant un monologue interne, mais cela permet également de montrer que juste après avoir présenté un idéal inaccessible, il  fait appel à son esprit qui lui en serait capable.

“te meus” (v.5) ; “se pâme” (v.6) ; “sillones” (v.7)

verbe de mouvement

Il insiste sur le dédoublement du poète, qui met en valeur l’agilité de son esprit et ainsi amplifie l’image de l’élévation spirituelle.

“un bon nageur” (v.6)

comparaison et personnification

La rapprochement avec l’eau permet de montrer que son esprit est poussé vers le haut, sachant que la pesanteur y est différente. De plus, la liaison avec le verbe se “pâmer”, témoigne du plaisir de l’esprit quand il est libéré de la pesanteur soit quand il est au-dessus du terrestre.

“mâle volupté” (v.8)

Le bien-être de l’élévation spirituelle est également mis en valeur en le rapprochant du plaisir physique.

(strophe 2)

allitération en “m”

Pour finir, l’allitération en “m” permet de faire passer une sensation de douceur qui accompagne l’idée de plénitude.

2e mouvement (l.9 à 12) :

Expression de la tension entre le haut et le bas

“Envole-toi”

élévation

Fait écho au poème précédent où l’idéal se trouve en haut

v.9 : “miasmes morbides”

allitération en “m”

Traduit l'impureté qui se trouve sur la terre, les maladies et la mort.

“purifier dans l'air supérieur” (v.10)

diérèse

En appuyant sur certains termes, Baudelaire insiste sur son idéal qui se trouve en hauteur. De plus, ces deux mots se trouvant au centre du poème permet d’imposer cette élévation.

“ces miasmes morbides” (v.9) // “purifier” (v.10), “pure [...] divine” (v.11), “espaces limpides” (v.12)

oppositions

Baudelaire oppose l”impureté terrestre et la pureté du ciel.

v.11 et 12

comparaison

Le feu symbolise le souffle divin qui est l'inspiration des poètes. Ici, il est comparé à une boisson, aux nectars des dieux. Ainsi le poète à accès à l’olympe par l’élévation : un poète démiurge (qui a des capacités uniques et se compare à Dieu).

“air supérieure” (v.10) ; “liqueur” (v.11) ; “le feu” (v.12)

lexique des éléments

Chaque élément est associé à la purification (feu, eau=bénédiction, air=élévation) tandis que la terre est dénigré avec les “miasmes morbides”

3e mouvement (l.13 à 20) :

Réconciliation de l’esprit avec la matière par le poème

[...]

création poétique

réconciliation de l’esprit et de la matière

“les ennuis” ; “les vastes chagrins” (v.13)

plusieurs

Témoigne du spleen présent sur Terre.

v.14

confirme le “poids” du Spleen

L’ennui devient un obstacle à l’élévation, il nous cloue au sol et la brume nous empêche de voir.

“Heureux celui qui [...]” (v.14)

Tournure “biblique”

Le bonheur ne se trouve pas chez un Dieu mais dans la poésie

“les cieux le matin” (v.18)

expression dite terre à terre avec une expression plus divine

Témoigne d’une réconciliation entre le divin et l’humain

“comme des alouettes” (v.17)

comparaison

L’image de l’oiseau permet de mettre en avant la possibilité d’élévation mais avant tout, l’alouette représente par sa façon de s'élever très rapidement dans le ciel ou de se laisser brusquement tomber, un médiateur entre la Terre et le Ciel.

v.19 et 20

reprise anaphorique “-Qui”

Le poète à enfin trouver le bonheur, son idéal par un intermédiaire entre le haut et le bas. Il a réussi à percer le mystère de l’Univers, et ainsi comprends le sens de tout : “Le langage des fleurs et des choses muettes”