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En quoi le roman la Curée de Zola s'apparente-t-il à une tragédie?

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Par   •  13 Mai 2024  •  Dissertation  •  946 Mots (4 Pages)  •  28 Vues

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Dissertation sur les ressemblances entre la Curée et la tragédie

La tragédie est un genre littéraire et théâtral qui trouve ses origines dans la Grèce antique. Elle met en scène des personnages confrontés à des situations extrêmes, souvent avec des issues fatales. Certaines de ses caractéristiques, bien qu’elles lui soient propres, peuvent également être retrouvées dans le roman, notamment chez Zola. Ecrivain naturaliste, il est l’auteur de la série des Rougon-Macquart, et plus précisément de La Curée, un roman présentant plusieurs similitudes avec la tragédie. En quoi le roman de Zola s’apparente-t-il à une tragédie ? Nous étudierons dans une première partie les ressemblances liées à l’intrigue et aux personnages, puis dans une seconde partie, nous analyserons celles en rapport avec le cadre et la vision des spectateurs.

En premier lieu, dans l’intrigue d’une tragédie classique on retrouve chez les personnages une lutte contre la fatalité, contre leur impuissance face à des forces qui les dépassent. Cet élément est perceptible dans le roman de Zola chez différents personnages comme Aristide Saccard, et notamment chez Renée, figure tragique par excellence. Du fait de sa relation semi-incestueuse avec son beau-fils Maxime, celle-ci se retrouve prise dans les filets de la passion, de la culpabilité et de la déchéance : « elle n’avait pas voulu l’inceste ». A la suite de cela et d’autres évènements, Renée sombre dans la folie avant de mourir abandonnée et dépouillée de sa fortune, victime des conséquences destructrices de la condition humaine. Dépeinte par Emile Zola, la loi de l'hérédité reflète également la détermination du destin humain, mais par d’autres facteurs. Cette idée met en lumière que les individus ne sont pas entièrement maîtres de leur propre destin, mais plutôt conditionnés par les forces biologiques et sociales qui les entourent, et notamment par les spéculations immobilières et la corruption qui imprègnent la société du Second Empire. Cette loi accentue l’idée d’une fin humaine impossible à contrôler.                                                                                                                                             Dans les personnages de la tragédie se trouve le héros tragique, désigné par sa condition sociale : noble de naissance, cela lui vaut de nombreuses valeurs tels que le courage et la dignité, remises en question lorsqu’il doit faire face à sa défaite tragique. Même si un personnage ne peut être désigné comme héros tragique dans la Curée, tous ceux concernés se battent non seulement contre leur destin prémédité mais aussi contre les conséquences de leurs actions. Entre rivalités, conflits et contraintes financières, Saccard est confronté à de nombreux obstacles qui contribueront à sa chute, comme son opération avec Louise d'Aubigny, ou le vol du registre. Renée, quant à elle, va devoir affronter la mort de son premier mari, ses désirs contradictoires ainsi que ses relations amoureuses destructrices.

En second lieu, les cadres spatiaux dans la Curée sont représentatifs de la société parisienne du Second Empire. En pleine urbanisation, Paris devient le centre de la vie sociale, politique et culturelle du pays où se concentrent toutes les affaires financières. Véritables théâtres de la vie sociale et mondaine de la haute société parisienne, les quartiers où se déroule l’action sont les quartiers bourgeois de Paris, tels que les quartiers des Champs-Élysées et de l'Opéra. Les demeures luxurieuses dans lesquelles évoluent les personnages sont décrites en détail par Zola, reflétant leur statut social élevé. Ce cadre spatial représente ainsi la richesse des lieux présents dans le roman, faisant écho à celle des palais décrits dans les tragédies classiques.                                De plus, compte tenu des valeurs immorales que les personnages de ce roman nous transmettent, Zola tente de diffuser un esprit critique sur la société de l’époque. En imitant la tragédie afin d’inspirer aux spectateurs de la crainte ainsi que de la pitié, il recherche la purification émotionnelle. En effet, le registre épique qui pouvait souvent être observé dans les tragédies, est totalement absent dans ce roman, afin de supprimer toute l’admiration que les spectateurs pouvaient avoir pour les personnages : « Maxime, lui, trouvait le monde assommant », soulignant le défaut d’oisiveté de ce personnage. Pour finir, le point de vue omniscient et le discours indirect libre confèrent à Zola la possibilité d’ajouter des commentaires et des observations personnelles au récit afin d’axer l’interprétation du lecteur : « mais cette misère cachée était pour elle une volupté de plus », dans cette phrase, il nous partage l’avis de Renée ainsi que le sien.

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