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Napoléon, continuateur ou fossoyeur de la république

Dissertation : Napoléon, continuateur ou fossoyeur de la république. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  27 Octobre 2021  •  Dissertation  •  1 497 Mots (6 Pages)  •  624 Vues

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Napoléon, fossoyeur ou continuateur de la Révolution ?

Le 18 Brumaire de l’An VIII, soit le 9 novembre 1799, Napoléon réalise son dernier coup d’Etat, mettant ainsi fin au Directoire. Il dit, le lendemain de son coup d’état, « La révolution est terminée ». Il met petit à petit en place un régime innovent mais autoritaire, qui accorde une grande importance aux acquis de la révolution tout en marquant une certaine rupture avec cette dernière. Il concentre ainsi une grande partie des pouvoirs entre ses mains sous le Consulat (1799-1804). Il fait adopter la constitution de l’an VIII aux Français, qui maintient la république, mais fonde un régime exécutif fort : le Consulat, dont il est à la tête. Napoléon qualifie cette constitution, qui définit les piliers de son régime, par ces mots : « Une constitution doit être claire et obscure. Elle doit être faite de manière à ne pas gêner l’action du gouvernement. ». En 1804, il se fait proclamer « Empereur héréditaire des Français », sous le nom de Napoléon 1er. Avec la mise en place de l’Empire, Napoléon concentre la quasi-totalité des pouvoirs entre ses mains. On passe donc d’un régime démocratique et républicain à un régime autoritaire entre 1799 et 1804. Ce passage s’est cependant fait de manière progressive, Napoléon s’inscrivant dans la continuité des Révolutionnaires pour asseoir la légitimé de son pouvoir.

Il semblerait que Napoléon Bonaparte garde la plupart des acquis de la République, en y ajoutant certains modifications personnelles, ce qui le rend continuateur de la Révolution et de son idéologie.

Napoléon Bonaparte conserve en effet l’égalité entre les citoyens français, une des valeurs fondamentales de la République. Ainsi, il maintient les impôts indirects pour tout le monde, sans différenciation pour les pauvres et les riches. Il met également en place un code civil, regroupant en grande quantité des principes et idéaux révolutionnaires. Ce code civil modernise et unifie les règles de la société, permettant ainsi de mettre chaque personne à égalité vis-à-vis de la loi. Les privilèges étant abolis, on rétablit une certaine égalité entre les classes sociales. Le suffrage universel est établi en 1799, lors de la fin du Directoire, et Napoléon s’appuie sur le plébiscite pour recevoir l’adhésion du peuple. Le code civil est déjà un grand pas vers la société attendue des révolutionnaires, mais il reste quelque peu imparfait sur certains aspects.

L’empereur conserve également la liberté d’exercer toutes les religions reconnues à ce moment-là, à savoir l’islam, le christianisme et le judaïsme. Cette liberté religieuse a été fortement réclamée durant la période de la Révolution et sous la Terreur, lorsque toutes les libertés étaient plus ou moins abolies. Elle est respectée par Napoléon, comme le prouve le Concordat qu’il signe avec le pape Pie VII en 1801. Les biens du clergé restent sous l’emprise de l’état, mais le pape garde son autorité face à l’Eglise française. Le catholicisme passe donc de religion obligatoire à religion majoritaire en France mais libre d’être exercée ou non. Napoléon a également le droit de nommer et révoquer les évêque, en assurant en contrepartie leur entretien et leurs besoins.

Dans les territoires qu’il a conquis grâce à ses nombreuses guerres, Napoléon parvient à diffuser la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, une déclaration universelle aujourd’hui qui fait partie de l’une des premières adoptées lors de la Révolution française. Il diffuse également son code civil, dans le but d’unifier les lois des pays conquis et les lois françaises. Ce dernier à d’ailleurs un rayonnement important au niveau européen, il sert en effet de modèle en Italie, en Belgique, en Espagne, au Portugal…

Les différentes monnaies du pays, qui jusqu’alors étaient différentes selon les régions, sont remplacées par le franc germinal, suivi de la création de la Banque de France. Napoléon crée également des lycées à travers la France et chaque département a désormais un préfet attitré, qui représente l’Etat. L’empereur crée aussi la Légion d’Honneur, récompensant les méritants et les plus braves des citoyens. Le mérite n’est donc plus attribué à la naissance de la personne mais à ses actions. De plus, en 1804, il affirme « ce qui vivra éternellement, c’est mon code Civil ». Il crée ainsi les masses de granits, véritables institutions de son époque, qui le sont encore aujourd’hui.

Mais Napoléon, à la tête de son empire et tous les pouvoirs entre les mains, prend également certaines libertés en totale opposition avec les valeurs révolutionnaires, ce qui fait de lui un fossoyeur de la Révolution.

En effet, Napoléon a décidé seul de prendre tous les pouvoirs et en plus de les léguer à ses descendants, puisqu’il est « empereur héréditaire des Français ». Dans le consulat de Napoléon, il n’y a plus de monarchie absolue, et les 3 pouvoirs n’appartiennent plus au chef d’Etat mais sont séparés. Napoléon prend donc le pouvoir exécutif, et une partie du législatif. L’Assemblée législative, qui le seconde, s’occupe du reste des pouvoirs avec les tribunaux pour le pouvoir judiciaire. Ce fonctionnement rappelle celui proposé lors de la Révolution. Mais Napoléon 1er, qui devient par la suite empereur, enterre ces principes le 2 décembre 1804 lorsqu’il se fait sacrer par le pape Pie VII dans Notre-Dame de Paris. Dans la représentation du sacre de Jacques-Louis David, on remarque que napoléon 1er utilise ce tableau pour faire de la propagande, avec le « Sacre de l’impératrice Joséphine ». Sur l’œuvre, tous les regards semblent converger vers Napoléon, une couronne de laurier sur la tête, autrefois portée par les empereurs de l’Antiquité. Mais plusieurs objets rappellent également la monarchie, comme le sceptre et la couronne à côté de lui. Dans l’œuvre de François Gérard « Napoléon 1er, empereur » (1805), on aperçoit également des objets rappelant les regalia royales, tel le sceptre et la main de la justice.

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