Skander est un brillant ingénieur

Skander est un brillant ingénieur dans l’industrie : titulaire d’un diplôme de maîtrise ingénierie, il a été promu ingénieur principal à l’âge de 25 ans. L’ennui c’est qu’il entre systématiquement en conflit avec les personnes de la fabrication chaque fois qu’il travaille sur un projet. Il en « sait toujours plus long » que les chefs d’atelier avec qui il travaille et il le leur fait sentir de bien de manières. Comme ses idées sont trop bonnes pour être gaspillées, Mohamed-Ali – son supérieur hiérarchique direct – est constamment obligé d’intervenir en sa faveur. Il se retrouve donc contraint de présenter les idées de Skander aux contremaîtres en laissant tomber tout le fatras de ses analyses statistiques et obtient généralement leur accord.

Lors de l’entretien annuel d’évaluation, Mohamed-Ali décide de mettre Skander au pied du mur. Pour sa défense, Skander lui dit que ce n’est pas sa faute s’il y a tellement de « gens stupides » à la fabrication. Mohamed-Ali lui répond alors que c’est justement la raison pour laquelle SARL (l’entreprise pour laquelle ils travaillent tous les deux) engage des « ingénieurs intelligents » (sous-entendu, pour aider ceux qui ont moins de chance). Mohamed-Ali précise que les idées ne valent que par la façon de les appliquer : que Skander est payé pour avoir des idées mais aussi pour savoir les mettre en œuvre et que lui, ne pourra pas continuer plus longtemps à servir de tampon entre lui et les autres. Skander essaie de faire dévier la discussion sur ce qui ne va pas chez le personnel de la fabrication. Mohamed-Ali l’interrompt et lui fait remarquer que si lui, arrive à faire accepter « ses » idées, c’est que le problème devait probablement provenir de la manière dont lui, Skander, les présente.

Le lendemain matin, Skander accepte à contrecœur de rencontrer en la présence de Mohamed-Ali, l’un des contremaîtres avec qui il avait des difficultés, en vue d’étudier le problème. Au cours de cette réunion, Skander découvre qu’en cherchant à impressionner le contremaître avec ses étalages de statistiques, il donne l’impression de vouloir humilier son interlocuteur. Le contremaître dit à Skander : « Je n’ai pas besoin d’entendre toutes ces bêtises dans la bouche d’un diplômé de l’université qui fait le malin. Je connais mon travail et je le fais bien. Quand vous l’admettrez, vous pourrez voir que je suis tout aussi indispensable que vous. Je ne comprends peut être rien aux chiffres, mais je connais mes hommes et la façon de faire marcher les choses, ce qui n’est pas votre cas ».

A la fin de la réunion, Skander est très en colère. Il ne dit rien mais il est clair qu’il se sent victime d’un complot. Mohamed-Ali se dit, alors, qu’il risque probablement de le perdre. Deux semaines plus tard, Skander demande à le voir. Au cours, de la rencontre Skander lui demande son avis sur la manière dont il peut présenter au contremaître une nouvelle idée susceptible de réduire les coûts.

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