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Questionnaire sur Médée de Corneille, 1635

Étude de cas : Questionnaire sur Médée de Corneille, 1635. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  4 Octobre 2020  •  Étude de cas  •  2 421 Mots (10 Pages)  •  2 615 Vues

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Questionnaire sur Médée de Corneille, 1635

Chaque réponse doit être développée.

Acte I :

1- Dans l’acte I, scène 1 quel portrait Jason fait-il de lui-même ?

2- Peut-on dire que la destinée du couple formé par Jason et Médée soit tumultueuse ?

3- Au cours de l’acte I qu’apprend-on sur Médée ?

Acte II :

4- La discussion à l’acte II, scène 2 permet-elle d’enrichir la perception que nous avons de Médée ?

5- De quels traits de caractère Corneille dote-t-il Créuse ?

Acte III :

6- Quand on lit le monologue de l’Acte III, scène 1 qu’apprend-on sur les relations entre Nérine et Médée ?

7- Lors de votre lecture de l’Acte III, scène 3, à quel personnage va votre préférence ?

Acte IV :

8- Pourquoi peut-on affirmer que l’Acte IV, scène 1 offre des similitudes avec un récit d’aventures ?

9- Pollux est un personnage secondaire. Dans cet acte il gagne en importance. De quelles manières ?

Acte V :

10- Médée appartient au baroque. Vous montrerez que l’Acte V est, à ce titre, emblématique.

11- Comment qualifieriez-vous la dernière apparition de Médée ?

12- Vous chercherez une mise en scène de la pièce de Corneille. Vous pouvez vous contenter de regarder des photos de mises en scène.  Vous expliquerez pourquoi elle correspond à l’idée que vous vous faites de la pièce. N’oubliez pas d’insérer la ou les photos en question.

13- Voici la fin du roman de Christa Wolf intitulé Médée, publié en 1997. Qu’apporte-t-elle à la pièce de Corneille ?

        Médée est accusée du meurtre de son frère à tort, pour pouvoir la bannir de la ville de Corinthe. Voici les deux derniers chapitres. On entend dans l’avant-dernier chapitre la voix de Leukos, un astrologue de Corinthe, qui est aussi un ami de Médée et dans le dernier chapitre la voix de Médée. Pour vous aider dans votre lecture, j’ai rédigé quelques notes entre crochets.

                                                                Chapitre 10

                                                                        Leukos

        Voici comme elles ressurgissent, mes constellations. Comme je déteste ces mornes répétitions. Comme tout cela me dégoûte. Je ne peux le dire à personne mais plus personne non plus ne voudrait l’entendre. Être là tout seul à boire du vin en observant le cours des étoiles. Ne pouvant m’empêcher de revoir sans cesse les images, que je le veuille ou non, d’entendre sans cesse les voix qui me hantent. Je ne savais pas ce qu’un être humain endure. A présent je suis là et je dois me dire que la survie de la race humaine repose sur cette inquiétante capacité d’endurer l’insupportable et de continuer à vivre, de continuer à faire ce qu’on a l’habitude de faire. Lorsque je disais cela auparavant, c’était le point de vue d’un spectateur car nous ne sommes rien d’autre tant que nul ne nous est proche au point que son malheur nous déchire le cœur.

        La plus claire des étoiles dans le ciel, qui n’avait pas de nom encore, je l’ai appelée Aréthuse [du nom de sa bien aimée morte de la peste, qui a ravagé Corinthe et dont on a rendu Médée responsable], et chaque fois j’éprouve la même douleur lorsqu’elle se couche à l’occident, comme à présent. Entre tous ces mondes éloignés, je me sens seul sur le monde qui est le mien et qui me plaît d’autant moins que je le connais mieux. Et que je le comprends, je ne puis le nier. J’ai beau chercher, même si je n’ai guère envie de savoir où aboutit cette recherche, parmi tous les méfaits dont j’ai été témoin ces derniers temps, il n’en est aucun que je n’ai compris des deux côtés à la fois. Excusé, non, mais compris. Les êtres humains dans leur aveuglement. C’est comme une tare, cette obsession de comprendre, dont je ne peux me défaire et qui me coupe des autres. Médée en savait quelque chose.

        Comment pourrai-je oublier ce dernier regard qu’elle m’a lancé lorsque, entre les deux gardes qui la saisirent par les bras, elle fut expulsée de la ville par la porte du Sud après qu’on lui eut fait subir le sort habituellement réservé au bouc émissaire, en la traînant par les rues de ma ville de Corinthe, bordées d’une foule écumante de haine, hurlant, crachant, brandissant le poing. Et moi, le croira-t-on, j’étais presque jaloux de cette femme salie, souillée, épuisée et que l’on bannissait de la cité, bousculée par les gardes et maudite par le grand-prêtre. Jaloux parce qu’elle, l’innocente victime, était libérée d’un tiraillement intérieur. Par ce que la fracture ne passait pas par elle mais qu’elle était béante entre elle et ceux qui l’avaient calomniée et condamnée, qui la traînaient par la ville, l’injuriaient et lui crachaient dessus. Si bien qu’elle pouvait se relever de la fange où on l’avait poussée, brandir ses poings contre Corinthe et, de tout ce qui lui restait de force dans la voix, annoncer la ruine de la cité. Nous autres, qui nous trouvions à la porte de la cité, entendîmes la menace et retournâmes sans mot dire dans la ville où régnait un silence de mort et qui me parut vide sans cette femme. Mais j’éprouvais en même temps le fardeau du destin de Médée et de la pitié pour les Corinthiens, ces malheureux égarés, qui n’avaient su se débarrasser de leur peur de la peste, des présages célestes menaçants, de la famine et des abus du palais qu’en les rejetant sur cette femme. Tout est si transparent, cela crève les yeux, il y a de quoi devenir fou.

        La peste recule, elle s’est déjà retirée des quartiers les plus riches. Du haut de ma tour, il m’arrive de voir encore à la tombée de la nuit une ou deux charrettes chargées de cadavres se diriger vers la ville des morts. Chacun peut voir à présent que nous avons correctement interprété la volonté des dieux lorsque nous avons chassé la magicienne de la ville. Je dis « nous », et cela ne me fait presque rien. Nous les Corinthiens. Nous les justes. Moi non plus je n’ai rien fait pour la sauver. Je suis un Corinthien. […]

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