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Paroles, échanges, conversations, et révolution numérique

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Par   •  11 Février 2014  •  4 208 Mots (17 Pages)  •  981 Vues

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Séance 1 : « Paroles, échanges, conversations, et révolution numérique » : d’une définition à l’autre.

Supports : 7 documents

1. Alain Rey, Dictionnaire historique de la langue française.

2. Samuel Beckett Fin de Partie, 1957

3. La Bruyère, Les Caractères, 1688

4. William Hogarth, La Famille Strode, vers 1738

5. Edouard Molinaro, Le Souper, 1992.

6. Eve Suzanne, « Révolution informationnelle et révolution numérique », 08/10/2010,

7. Michel Berry et Christophe Deshayes, Les vrais révolutionnaires du numérique, Autrement, Paris, 2010.

Document 1 : Dictionnaire historique de la langue française, Alain Rey.

Parole : nom féminin issu en 1080 du latin chrétien « parabola » (…). « Rustica parabola » sert à désigner la langue vulgaire.

Parabola « faculté d’exprimer par le langage parlé » a supplanté le latin classique « verbum » dans l’ensemble des langues romanes.

Généralement « parole » désigne en général l’expression orale, verbale des contenus de conscience et le langage oral considéré par rapport à l’élocution, au ton de la voix, là où le français moderne emploie le mot « voix ».

Essentiellement, « parole » désigne la faculté d’exprimer sa pensée par le langage articulé (1165). […] Par métonymie, « parole » désigne aussi (…) la suite de mots, le discours exprimant une pensée.

Echange : le mot désigne une communication réciproque (de renseignements, de documents, etc.), d’où au figuré échange de politesses, échange de vues, échanges de coups.

Conversation : emprunté au latin impérial « conversatio » < « conversari » (cum = avec et versari = se tourner) qui signifie fréquentation, commerce, intimité.

Jusqu’au XVIIème siècle, le mot signifie « genre de vie, conduite » et « relation ». (…) Dès 1537, il possède aussi le sens « d’échange de propos familiers » qui s’imposera. Généralement familière, la conversation a aussi été conçue par les précieux du XVIIème siècle comme un genre littéraire noble au sens d’ « entretien savant ». (…) Depuis, le mot désigne spécialement un entretien entre personnes responsables, en petit comité et souvent à huis-clos (notamment en diplomatie).

Par métonymie, il concerne la manière de parler de quelqu’un et ce qu’il dit (familièrement : avoir de la conversation) ainsi qu’une assemblée de gens qui conversent. (…) Le mot s’applique aussi (…) en art, à des tableaux de genre représentant une assemblée de gens qui bavardent, probablement d’après l’anglais conversation piece.

Document 2 : Extraits de Fin de Partie de Samuel Beckett, 1957

Extrait 1

Nagg.- Je gèle. (Un temps.) Tu veux rentrer ?

Nell. – Oui.

Nagg. – Alors rentre. (Nell ne bouge pas.)

Extrait 2

Nagg. – Tu peux me gratter le dos ?

Nell. – Non. (Un temps.) Où ?

Nagg. – Dans le dos.

Nell. – Non.

Extrait 3

Hamm (bas). – C’est peut-être une petite veine. (Un temps.)

Nagg. – Qu’est-ce qu’il a dit ?

Nell. – C’est peut-être une petite veine.

Nagg. – Qu’est-ce que ça veut dire ? (Un temps.) Ca ne veut rien dire (Un temps.)

Document 3 : La Bruyère, Les Caractères, 1688

6 (IV) L'on voit des gens qui, dans les conversations ou dans le peu de commerce que l'on a avec eux, vous dégoûtent par leurs ridicules expressions, par la nouveauté, et j'ose dire par l'impropriété des termes dont ils se servent, comme par l'alliance de certains mots qui ne se rencontrent ensemble que dans leur bouche, et à qui ils font signifier des choses que leurs premiers inventeurs n'ont jamais eu intention de leur faire dire. Ils ne suivent en parlant ni la raison ni l'usage, mais leur bizarre génie, que l'envie de toujours plaisanter, et peut-être de briller, tourne insensiblement à un jargon qui leur est propre, et qui devient enfin leur idiome naturel ; ils accompagnent un langage si extravagant d'un geste affecté et d'une prononciation qui est contrefaite. Tous sont contents d'eux-mêmes et de l'agrément de leur esprit, et l'on ne peut pas dire qu'ils en soient entièrement dénués ; mais on les plaint de ce peu qu'ils en ont ; et ce qui est pire, on en souffre.

15 (I) Il y a des gens qui parlent un moment avant que d'avoir pensé. Il y en a d'autres qui ont une fade attention à ce qu'ils disent, et avec qui l'on souffre dans la conversation de tout le travail de leur esprit ; ils sont comme pétris de phrases et de petits tours d'expression, concertés dans leur geste et dans tout leur maintien ; ils sont puristes, et ne hasardent pas le moindre mot, quand il devrait faire le plus bel effet du monde ; rien d'heureux ne leur échappe, rien ne coule de source et avec liberté : ils parlent proprement et ennuyeusement.

16 (I) L'esprit de la conversation consiste bien moins à en montrer beaucoup qu'à en faire trouver aux autres : celui qui sort de votre entretien content de soi et de son esprit, l'est de vous parfaitement. Les hommes n'aiment point à vous admirer, ils veulent plaire ; ils cherchent moins à être instruits, et même réjouis, qu'à être goûtés et applaudis ; et le plaisir le plus délicat est de faire celui d'autrui.

Document 4 : William Hogarth, La Famille Strode, vers 1738

William Hogarth, La Famille Strode, vers 1738

Huile sur toile, 87 x 91,5 cm

Tate Gallery, Londres, Don du révérend William Finch, 1880

Document 5 : Le Souper, Edouard Molinaro, 1992.

http://www.dailymotion.com/video/x33ysv_le-souper_shortfilms

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