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Histoire Policère

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Par   •  10 Avril 2013  •  1 254 Mots (6 Pages)  •  607 Vues

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l était tard. Très tard et la rue déserte, ténébreuse semblait sortir d’un polar. Un brouillard épais, à couper au couteau, envahissait les trottoirs et la chaussée. On y voyait de moins en moins. Les arbres prenaient une forme fantasmagorique. On sentait le froid et l’humidité. Quelques rares réverbères essayaient de percer le voile dense et opaque du brouillard, d’éclairer la voie. Cette nappe épaisse imposait le silence. Les maisons aux volets fermés ne laissaient filtrer aucune lumière. Les gens se calfeutraient chez eux au chaud et en sécurité. Ils étaient couchés sous une couette réconfortante. Quelle idée d’être dehors sous un pareil temps ?

Elle avançait à grand pas, pressée sans doute de rentrer chez elle, poussée par l’inquiétude. Elle avait fini tard, très tard son travail dans sa boutique de vêtements. Finir l’inventaire et la comptabilité pendant ce temps l’heure à l’horloge filait tranquillement. Elle n’appréciait pas de terminer à de telles heures car le quartier où elle habitait n’offrait le soir qu’une sécurité relative. Elle aurait pu prendre un taxi, mais elle n’aimait pas jeter l’argent par la fenêtre et pour elle un taxi représentait justement une dépense non nécessaire et trop onéreuse. Elle n’était pas empruntée ce qui ne voulait pas dire qu’elle débordait de courage. C’était plutôt son avarice qui dictait sa conduite. Toute petite déjà, ses parents l’avaient habitué à faire attention à tout. De toute façon, elle devait marcher.

- C’est pour vous une question de vie ! lui avait crié son docteur. Votre cœur est fatigué, il a besoin de s’aérer.

Depuis cette consultation, elle n’en menait pas large et prenait garde à ne pas provoquer son organe épuisé. Elle faisait chaque geste doucement pour ne pas bousculer son cœur. Elle refusait même de tombée amoureuse de peur d’emballer trop vite celui-ci. Pourtant abordant la cinquantaine elle présentait un joli corps. Elle était ravissante et bien des hommes se retournaient sur son passage. Pas plus tard qu’aujourd’hui, elle avait éconduit l’un deux. Ce dernier s’était présenté dans son magasin prétextant un achat. Elle était fine et avait vu le manège de l’individu qui l’observait derrière la vitrine avant de pousser la porte. Il avait fait semblant de regarder des vêtements mais n’avait cessé de la contempler. L’homme n’avait pas apprécié d’être ainsi repoussé. Il avait rodé quelques temps près du magasin en maugréant.

Mais pas question de s’amouracher, elle voulait vivre ou plutôt survivre le plus longtemps.

Alors tous les jours elle s’obligeait à venir à sa boutique et à repartir à pieds. Elle connaissait le chemin par cœur. Mais ce soir dans la nuit et le brouillard les choses habituelles ne semblaient plus à leur place, paraissaient bouger puis disparaître. Le brouillard parfois consistant et à d’autres moments plus léger laissait entrevoir les arbres, les réverbères, les voitures avant de les modifier puis de les faire disparaître. Il enveloppait les objets dans un nuage, leur donnait des formes étranges, surnaturelles à la lueur des néons. Mais ces formes étranges devenaient, par l’imagination aidante, inquiétantes. Oui elle s’inquiétait. La rue montait assez rapidement et sa longueur l’obligeait, pour son cœur, à trottiner. Elle devait s’économiser. Alors elle s’arrêtait tout les dix mètres afin de reprendre son souffle et laisser reposer son cœur. Au cours de ses arrêts, elle observait, pas très rassurés, les contours des arbres qui se fondaient dans le brouillard, disparaissaient dans des figures extravagantes. Dans son délire imaginatif elle vit un grand hêtre se transformé en un géant aux bras démesurés qui la toisait en poussant un rire sinistre. Elle crut voir les branches s’avancer vers elle pour l’enserrer et la broyer. A un autre moment c’est un fantôme errant qu’elle aperçut. Un grand frison parcouru son corps. Une bête la frôla. Elle poussa

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