Dans quelle mesure le discours d’investiture de Georges Clémenceau permet-il de révéler la nécessité de continuer cette guerre totale, et de tout mettre en œuvre pour la gagner ?

• Dans quelle mesure le discours d’investiture de Georges Clémenceau permet-il de révéler la nécessité de continuer cette guerre totale, et de tout mettre en œuvre pour la gagner ?  

• En quoi le discours d’investiture de GC révèle la nécessité de renforcer la cohésion des Français mise à l’épreuve dans cette année 1917 afin de remporter rapidement la guerre ?

Plan :

1. La mobilisation totale de l’ensemble de la population

1. Le rôle des soldats (dimension combattante)
2. La force de l’arrière
3. Les alliés : une force majeure pour la victoire

1. Nécessité de gagner la guerre

1. Justifier la guerre et la nécessité de la gagner : une guerre de droit
2. L’effort de guerre inévitable pour la victoire (importance de soutenir les soldats
3. Aucun compromis pacifiste accepté

1. Glorification de la guerre à des fins de propagande

1. Référence à l’histoire et la grandeur de la France
2. Glorification des soldats au front
3. Mise sous silence de la lassitude de guerre des Français

Le rôle des soldats :

Il est paraît évident que dans une guerre, les soldats disposent du rôle le plus important. Cependant la France avait alors une population et donc une capacité de recrutement relativement faible : 40 millions d’habitants en 1914, contre 65 millions pour l’Allemagne ou 145 millions pour la Russie. Cela faisait suite à une baisse de natalité au début du 20ème siècle. La conscription y est donc très importante, au total 8 millions d’hommes seront appelés sous les drapeaux, soit 1/5 de la population totale (homme et femmes confondus). 1/5 de la population Française ont donc étés soldats de la Grande Guerre, c’est pour cela que Clemenceau leur rend hommage et les soutient. Cependant plus le rôle des soldats sur le champ de bataille à changé au cours de cette guerre d’un genre nouveau, le combattant se cache, il est impuissant devant le feu d’artillerie lourde qui s’abat sur lui, il se protège dans une tranchée boueuse à côté de rats et de cadavres humains en décomposition, fini les grandes manœuvres, les tambours, la splendide cavalerie et les uniformes colorés de la guerre du XIXe siècle, le soldat fait face à une guerre d’un genre nouveau, la guerre est déshumanisée, presque toutes les victimes n’ont pu voir la silhouette de leur tueur, à cause de l’apparition de nouvelles armes modernes telles que les mitrailleuses, les gaz de combat, les avions ainsi que perfectionnement et l’utilisation intensive d’artillerie lourde notamment par les Allemands. Cependant Clemenceau ne fait pas grand cas de cette nouvelle facette de la guerre et de la nouvelle expérience du combattant des tranchées, il se réfère au passé et non à la réalité de la guerre « grands soldats d’une grande histoire ». Clemenceau épargne les détails de la conditions des poilus à son assemblée, car cela risquerai de créer une défiance à propos de la combat au front, surtout que les acteurs de l’époque n’avaient absolument aucune idée de la durée restante de la guerre.

La force de l’arrière :

Si la majorité de ce discours n’est pas centrée sur les soldats, c’est que ces derniers ne sont pas la cible principale de Clemenceau, si le discours est prononcé devant la Chambre des députés, il l’est à l’occasion de l’investiture de Georges Clemenceau, ce discours aura donc de fortes répercussions à l’arrière plus qu’au front. « NOUS avons de GRANDS SOLDATS » le sujet c’est « NOUS » (gouvernement + peuple), les « GRANDS SOLDATS » ne sont que le complément d’objet direct, le peuple civil est donc la cible de ce discours, les soldats en sont l’objet. Le conflit devient en 1915 une guerre d’usure industrielle, par exemple, 500.000 soldats sont rappelés du front afin de travailler dans les usines d’armement, ce qui prouve la nécessité de mettre en place une économie de guerre. Clemenceau illustre très bien ce terme : « que toute zone soit de l’armée » et surtout « soldats de l’usine » : pour lui l’usine est un front, l’ouvrier et un soldat, et son travail un combat. Clemenceau rend donc hommage au rôle de l’arrière afin de motiver la population française, las de 3 années de guerre ayant entraîné des pénuries, des privations, une angoisse pour les familles des soldats, des réquisitions, ainsi qu’une augmentation générale de la mortalité. Clemenceau ne fait bien évidemment pas mention de ces problèmes qu’il souhaite effacer. Il ne parle pas aussi du remplacement des hommes par les femmes dans les usines et dans les champs, il y a certes « robustes femmes au labour », mais ce terme suit celui-ci « vieux paysans courbés sur leurs terres » et aucune mention des femmes dans les usines. Ce qui peut être expliqué par le manque d’intérêt pour cette question, de par le fait que tous les députés sont des hommes.

Justifier la guerre et la nécessité de la gagner : une guerre de droit

Clemenceau parlait donc de ses alliés comme les nations civilisées qui s’opposeraient contre « les formations modernes des vieilles barbaries », ces dernières représentent bien évidemment les 3 grands empires centraux. En effet, l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et les Turcs Ottomans ont tous les 3 la dénomination d’Empires, (ce qui est a vrai dire inexact pour l’Autriche-Hongrie qui est une double-monarchie) ce qui est opposé avec les États-nations que sont la France et la Grande-Bretagne. Clemenceau parle aussi de « l’espoir d’ouvrir, toujours plus grandes aux hommes comme aux peuples, toutes les portes de la vie ».

Cela fait référence aux divers peuples opprimés par les Empires Centraux avec par exemple la Pologne, ayant disparu de la carte depuis plus d’un siècle et ayant toujours eu des relations privilégiées avec la France, mais aussi les peuples slaves du sud soumis aux Habsbourg d’Autriche-Hongrie. La notion de justice et de droit est omniprésente dans ce discours « vaincre pour être justes », « tout pour l’apothéose du droit triomphant », cette guerre doit être gagnée car il serai juste que la France gagne, car elle s’oppose à la barbarie et à l’impérialisme des Empires Centraux. La protection des valeurs de la IIIe République est donc un des arguments principaux faisant face à la lassitude de guerre, surtout que Clemenceau s’adresse a des Parlementaires qui sont fortement attachés à la république et à la démocratie. Ce discours coïncide de plus avec les premiers combats des soldats américains et les derniers des soldats russes dans la Grande Guerre. La France et ses principaux alliés ne sont plus que des démocraties. La notion de guerre du droit était très présente au tout début de la guerre, ce qui a entraîné un fort patriotisme et, par exemple : un très faible taux de désertion à la mobilisation, et, après une période difficile marquée par des mutineries, des grèves et une forte lassitude de guerre, Clemenceau essaye de renouer avec cette notion de guerre de droit.

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