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Quelles sont les sources de la croissance ?

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Par   •  13 Novembre 2017  •  Cours  •  2 532 Mots (11 Pages)  •  581 Vues

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Chapitre E1.1 : Quelles sont les sources de la croissance ?

Notions : PIB,IDH, facteur travail, facteur capital, Progrès technique, PGF, Investissement, croissance endogène

Acquis de première : facteurs de production, production marchande et non marchande, valeur ajoutée, productivité, droits de propriété, institutions, externalité

I – Qu’est-ce que la croissance ?

  1. la croissance se mesure par la variation du PIB
  • Croissance économique : Augmentation durable de la production d’un pays. Elle est habituellement mesurée par le taux de croissance annuel du PIB en volume.
  • PIB : Valeur de la production réalisée sur le territoire national pendant une année.
  • Mesure en volume : Les mesures en volume (contrairement aux mesures en valeurs qui sont les mesures observées dans la réalité) permettent d’éliminer l’effet de la hausse des prix (l’inflation) lorsque l’on s’intéresse à la variation d’une grandeur économique (ex : PIB, Chiffre d’affaire d’une entreprise, etc…) entre deux dates données
  • Ainsi, si une entreprise vend
  • en 2016, 100 000 voitures à 10 000€
  • en 2017, 100 000 voitures (strictement identiques aux premières) à 12 000€
  • son chiffre d’affaire en valeur a augmenté de 20%, mais son chiffre d’affaire en volume est resté constant, car dans ce cas de figure, l’augmentation du chiffre d’affaire est intégralement dû à la hausse des prix (l’inflation)

  1. Le PIB est un indicateur comportant plusieurs limites
  • Le PIB est un indicateur imparfait de la production de richesse d’un pays car certaines productions ne sont pas comptabilisées
  • En effet, d'un point de vue économique, la production n'englobe que la création de richesse obtenue en contrepartie d'un travail RÉMUNÉRÉ.
  1. Ainsi, La production résultant du travail domestique (production de la famille, par la famille, pour la famille) n’est pas prise en compte
  • Ex : entretien, bricolage, jardinage, garde d’enfants
  • Ainsi, "si l’on épouse sa femme de ménage, cela fait baisser le PIB" (Alfred Sauvy)
  • Les estimations de l'INSEE, indiquent que SI le travail domestique était rémunéré au niveau du SMIC, (et donc SI la production domestique était comptabilisée comme production au sens économique), le PIB augmenterait de 40%
  1. La production résultant d’un travail bénévole n’est donc également pas prise en compte
  1. La production du secteur informelle (= économie parallèle = économie souterraine) n'est que très partiellement comptabilisé (et encore, cette prise en compte partielle est très récente)
  • Il s'agit des activités non déclarées qu’elles soient licites ou non

• Ex. : travail au noir, drogue, prostitution

•     Récemment, Le trafic de drogue a été intégré dans le calcul du PIB (par le biais d'estimation)

  • La commission européenne estime que si l’on devait comptabiliser la totalité de la production de l'économie parallèle, le PIB de l’Union européenne augmenterait de 7 à 16%.

  1. La production non marchande est comptabilisée mais de manière très approximative
  • A la différence du PIB marchand (résultant de la production de biens et de services par les entreprises), le PIB non marchand (résultant de la production de services par les administrations et les ISBLSM (le nom des associations dans la terminologie de la Comptabilité Nationale) correspond à un ensemble de productions de services gratuits ou quasi-gratuits.
  • La valeur de cette production non marchande est estimée, par convention, au coût des facteurs de production (ex : la valeur de la production des services publiques correspond approximativement à la rémunération des fonctionnaires nécessaire pour la réaliser)

  1. D'autre part, le PIB est un piètre indicateur du bien être des populations (MAIS IL N'A PAS ETE CONCU POUR EVALUER LE BIEN ETRE, comme le soulignait déjà son concepteur Simon Kuznets)
  • Le PIB ne tient pas compte des externalités positives et négatives (qui peuvent  modifier le Bien être des individus)
  • conséquence : les embouteillages augmentent le PIB, car s’il y a embouteillage, cela se traduit par une hausse de la consommation (et donc également de la production) d’essence.
  • Le PIB ne déduit pas de la création de richesse réalisée durant le processus de production la valeur des stocks de ressources naturelles détruites à cette occasion
  • Ex. Produire du bois, c’est aussi détruire une forêt
  1. Il ne faut pas confondre croissance et développement
  • Le PIB n’est pas un très bon indicateur de développement car la croissance (c'est-à-dire la hausse du PIB) est une condition nécessaire mais non suffisante du développement
  • En effet le développement correspond à l’ensemble des changements économiques, sociaux et politiques qui permettent de satisfaire les besoins jugés essentiels de toute la population dans une société donnée.
  • Ainsi si une société crée davantage de richesses mais que ces richesses sont très mal réparties, on constatera l’existence d’une croissance économique, mais qui ne s’accompagnera pas d’un processus de développement, car cette croissance ne permettra pas à toute la population de satisfaire ses besoins essentiels
  • Pour tenter de quantifier le processus de développement (c'est-à-dire tenter de mesurer le développement à l’aide de chiffres) les économistes ont souvent recours à l’IDH
  • L’IDH est un indicateur permettant de fournir une mesure du développement sous la forme d’un indice (compris entre 0 et 1)
  • Cet indicateur est construit en tenant compte de 3 informations :
  • L’espérance de vie à la naissance
  • La durée moyenne de scolarisation
  • Le RNB/habitant
  • Remarque : le RNB est un concept assez proche du PIB. On l’obtient en ajoutant au PIB le solde des échanges de revenu avec le reste du monde
  • Ainsi, par exemple, compte tenu du fait que de nombreuses FMN sont implantées en Irlande et que celles-ci rapatrient une partie de leur bénéfices (revenu du capital) vers leurs sièges sociaux situées en dehors de l’Irlande, on constate que le RNB irlandais est inférieur au PIB irlandais.
  • En sens inverse, compte tenu du fait que la diaspora portugaise envoie une partie de ses revenus (essentiellement revenus du travail) aux familles restées au Portugal, on constate que le RNB portugais est supérieur au PIB portugais.
  1. la croissance est un phénomène très récent à l’échelle de l’humanité
  • Dans son livre Théorie de la croissance endogène, de boeck  (2000), l'économiste Charles Jones donne l'image suivante pour illustrer le fait que la croissance est un phénomène très récent à l’échelle de l’humanité : « si l'on rapporte le temps entre l'apparition de l'homme (environ 1 million d'années avant J.C.) et l'an 2000 à la longueur d'un terrain de football (100 mètres), la période moderne de croissance économique à l'épaisseur d'une balle de golf le long de la ligne de but. »
  • La croissance ne débute réellement qu'avec la 1ere Révolution industrielle à la fin du 18eme siècle, laquelle se traduit par d’importantes innovations (innovation = progrès technique) qui sont, comme nous le verrons dans la partie suivante, les grandes causes de la croissance économique.
  • Remarque :
  • 1ere Révolution industrielle : fin du 18eme siècle
  • Avec l’invention de la machine à vapeur, on développe l’utilisation du charbon comme source d’énergie (et également pour fabriquer de l’acier)
  • 2eme Révolution industrielle : fin du 19eme siècle
  • Avec l’invention du moteur à explosion, on développe l’utilisation du pétrole comme source d’énergie
  • La 2eme révolution industrielle repose également sur le développement de l’utilisation de l’électricité et les progrès dans le domaine de la chimie (ex. invention du plastic)
  • 3eme Révolution industrielle : fin du 20eme siècle
  • Invention de l’informatique et d’internet

II - La croissance économique s’appuie sur les facteurs de production et sur le progrès technique

  1. L’augmentation de la quantité de travail et de capital permet une croissance extensive
  • Croissance extensive : croissance économique qui résulte d’une augmentation de la quantité des facteurs de production
  • Facteurs de production
  • Eléments mis en œuvre dans le processus productif.

Ils sont combinés en vue de produire des biens & services.

  • On distingue
  • le facteur travail (les travailleurs)
  • le facteur capital (les machines, locaux, équipements, outils…)

  • Ainsi, la quantité de production dépend en partie de la quantité de travail et de capital comme le montre la fonction de production : Q=f(K,L)
  • Fonction de production : Q=f(K,L)
  • La fonction de production est une relation technique qui indique, à partir de la quantité de facteurs mis en œuvre par le producteur (K pour quantité de capital, L pour quantité de travail), la quantité de production que l’on peut obtenir (Q)
  • Cependant, la fonction de production pose problème car les observations économiques montrent que la hausse de la production se produit généralement à un rythme plus rapide que la hausse des quantités de facteurs de production utilisés pour produire
  • En effet, la plus grosse part de la croissance ne s‘explique pas par la hausse des facteurs de production
  • Ainsi, la fonction de production permet de révéler que le travail et le capital ne sont pas les seuls déterminants de la croissance. La partie de la croissance non expliquée par la hausse des quantités de facteurs de production se nomme résidu de Solow (du nom de l’économiste ayant constaté l’incapacité de la  fonction de production à expliquer la totalité de la croissance)

  1. Mais la croissance peut aussi être intensive grâce aux gains de productivité
  • Croissance intensive : croissance économique qui résulte d’une hausse de la Productivité Globale des Facteurs (PGF)
  • PGF : Efficacité des facteurs de production.
  • On la mesure en faisant le rapport entre la quantité produite et la quantité totale de facteurs de production utilisée.
  • Elle correspond au résidu de Solow, c'est-à-dire à la part de la croissance qui ne s’explique pas par la hausse des quantités de facteurs de production, mais par le progrès technique.
  • Qu’est-ce qui détermine l’évolution de la PGF ?
  • Dans le secteur agricole, il peut s’agir d’une météo idéale.
  • Concernant la production en général, c’est plutôt du côté du progrès technique au sens large (progrès technique au sens étroit + amélioration du capital humain) que l’on cherchera les principales raisons de la hausse de la PGF.
  • La hausse de la PGF est source de croissance économique car elle permet de stimuler à la fois l’offre et la demande
  • Du côté de l’offre : Si la PGF augmente on peut produire autant avec moins de facteurs de production ou on peut produire plus avec autant de facteur de production
  • Du côté de la demande : La hausse de la PGF rend possible (à la condition que cette hausse soit utilisée pour baisser les prix de vente ou augmenter les salaires) la hausse de la demande comme l’explique le schéma ci-dessous

[pic 1]

[pic 2]

[pic 3]

[pic 4]

  • Remarque : Pour qu’il y ait croissance il faut pouvoir produire plus (stimulation de l’offre) mais il faut également vouloir produire plus (stimulation de la demande)

III- le rôle de la puissance publique dans la stimulation de la croissance

  1. L’importance des institutions
  • Institutions : Ensemble des règles et des organisations qui structurent la société, aussi bien dans la sphère économique que dans la sphère sociale
  • La plupart des économistes considèrent que  les droits de propriété sont une institution indispensable pour obtenir une stimulation de la croissance
  • Exemple : si un agriculteur cultive du blé et que des individus s’emparent de ses récoltes sans être poursuivis par la police, les droits de propriété ne sont pas respectés et garantis et l’incitation à produire devient donc quasiment nulle

  • Comme on l’a vu précédemment, le premier déterminant de la croissance est le progrès technique (qui correspond aux innovations de produit et innovations de procédés)
  • Pour stimuler l’incitation à innover, il est donc très utile de mettre en place une législation sur les brevets
  • Brevet : Droit de propriété intellectuel qui confère à son détenteur l’exclusivité sur l’exploitation de son invention.
  • L’Etat a donc un rôle à jouer pour inciter les agents économiques à participer au processus de croissance en créant (et en faisant appliquer efficacement) une législation sur les brevets.
  • Par exemple, selon Douglass North, le décollage économique de l’Angleterre s’expliquerait par son avance institutionnelle, et l’adoption précoce de lois protégeant les droits de propriété : la première loi sur les brevets d’invention date de 1623 en Angleterre, contre 1791 pour la France.

  1. Les théories de la croissance endogène font une large place à l’intervention de l’Etat
  • Dans l’équation y = ax+b, y est une variable endogène, car la valeur de y est expliquée par les paramètres de l’équation (a et b).
  • De la même manière, dans les théories de la croissance endogène, l’origine du progrès technique (le grand déterminant de la croissance) est expliquée.
  • Le développement du progrès technique (qui permet la hausse de la PGF) est expliqué par l’accumulation de différentes formes de capital (physique, technologique, humain et public).
  • Ainsi, les anciennes théories de la croissance et les nouvelles théories de la croissance (les théories de la croissance endogène) considèrent de la même manière que le progrès technique est le grand déterminant de la croissance.
  • Mais, les nouvelles théories, contrairement aux anciennes, endogénéisent  (c'est-à-dire expliquent par des paramètres clairement identifiés dans la théorie) l’origine du progrès technique.
  • Ces paramètres sont l’accumulation du capital physique, technologique, humain et public.
  • Les nouvelles théories de la croissance soulignent également le fait que l’accumulation du capital physique, technologique, humain et public stimule le développement d’externalités positives qui favorisent le renforcement de la croissance
  • Rappel : Externalité positive : Conséquence positive et non volontaire de l’action d’un agent économique sur un autre qui ne donne lieu à aucune compensation monétaire.
  • Exemple : l’invention des microprocesseurs a eu des effets positifs sur l’économie et la société bien supérieurs aux profits réalisés par les firmes réalisant cette production (ex : développement des téléphones portables, d’internet, des GPS, etc…)
  • Les théories de la croissance endogène mettent également l’accent sur le fait que la croissance a tendance à s’auto entretenir car on est en présence de causalité circulaire cumulative : l’accumulation du capital sous ses différentes formes et la croissance se renforcent donc mutuellement.

[pic 5]

...

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