Au delà du PIB

Note de synthèse                                                                         Tes

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• Première remarque : la notion d’utilité

        En partant de la définition de la richesse de Thomas Malthus («Tout ce que l’homme désire comme pouvant lui être utile ou agréable ») jugée trop extensive, Dominique Méda s’intéresse plus particulièrement au Traité d’économie politique de Jean-Baptiste Say. Ce dernier élargit la définition traditionnelle de l’utilité : « Vous  n’entrevoyez pas l’utilité parce que vous n’appelez utile que ce qui l’est aux yeux de la raison, tandis qu’il faut entendre par ce mot tout ce qui est propre à satisfaire les besoins, les désirs de l’homme tel qu’il est. Lui seul est juge de l’importance que les choses ont pour lui et du besoin qu’il en a ». Cela permet à Dominique Méda d’observer un tournant dans la conception de l’utilité, qui « n’est pas une caractéristique de la chose, mais de la personne et elle ne fait plus aucune référence au besoin mais seulement au désir » et de conclure : « Ici s’est clairement opéré le basculement : l’utilité de l’économie, ce n’est en aucun cas l’utilité traditionnelle.»

Pour Dominique Méda, Auguste Walras (père de Léon Walras) affine  ainsi la définition de l’utilité : « Il y a donc cette différence entre la morale et l’économie politique que la première n’appelle utiles que des objets qui satisfont des besoins avoués à la raison, tandis que la seconde accorde ce nom à tous les objets que l’homme peut désirer par un effet de ses passions et de ses caprices. »

• Seconde  remarque : la comptabilisation des services non marchands au coût de production et la non prise en compte de l’investissement public dans le temps

        Dominique Méda insiste sur l’absence de la prise en compte sérieuse de l’Etat dans la comptabilité nationale. Elle souligne par la même occasion le caractère paradoxal de cette anomalie. En effet, les concepteurs de cette comptabilité nationale étaient inspirés par Keynes et voulaient mettre en évidence le rôle de l’Etat dans le dynamisme de l’économie.

        Jusqu’en 1976, les services non marchands étaient exclus de la production. « A cette date, on a ajouté à la production de biens et services marchands la production non marchande, calculée d’une toute autre manière que la précédente. Alors que la première consiste en la somme des valeurs ajoutées, la seconde consiste en l’addition des coûts de production. »

Cette mesure imparfaite de la production non marchande se double d’une anomalie fondamentale. En effet, « l’investissement créateur » figure bien dans le PIB de l’année de construction, parce qu’il fait l’objet d’une transaction. Cependant, le flux de services gratuits résultant de cet investissement les années ultérieures ne figure pas dans le PIB de ces années. Ce qui conduit à affirmer que « le PIB augmentera d’autant moins que la part faite aux équipements collectifs aura été plus forte dans les années antérieures ».

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