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Pourquoi peut-on dire que le progrès scientifique n'a pas fait disparaître les religions?

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Par   •  4 Février 2017  •  Dissertation  •  4 506 Mots (19 Pages)  •  1 023 Vues

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Pourquoi peut-on dire que

le progrès scientifique n’a pas fait disparaître les religions ?

        


« Le plus grand mal de notre temps est que la science et la religion y apparaissent comme deux forces ennemies et irréductibles. » dit Édouard dans son œuvre Les grands initiés. Bien souvent, la religion et le progrès scientifique sont en effet considérés comme nocifs l’un envers l’autre, voire contradictoires. Or, l’impuissance du progrès scientifique pour ce qui est de réduire la religion à néant nécessite une remise en question du rapport entre la science et les religions. Le progrès scientifique indique une évolution de l’humanité ou de la civilisation dans un état supérieur. Autrement dit, le progrès scientifique implique une amélioration, un perfectionnement qui concerne la science, fondé sur une expérience dans le monde physique, un travail de recherche qui tend le plus possible à l’objectivisme d’après des lois universelles. Quant à l’expression « n’a pas fait disparaître », souligne l’incapacité du progrès scientifique dont la force n’est pas supérieure aux religions pour les réduire à néant. Enfin, « les religions » sont les croyances multiples en des Forces supérieures aux Hommes qui sont à l’origine du monde. Il s’agit de croyances irrationnelles qui relèvent du domaine de la métaphysique et qui ne s’appuient sur aucune autre preuve que la Foi. Les religions sont le rapport des Hommes à leurs Dieux, elles ont donc une fonction introspective, mais également une force collective qui réunit les croyants d’une même religion autour de dogmes, d’institutions représentées par les Églises. Il est donc évident que la science, dont les progrès sont de plus en plus rapides et les religions qui se sont ancrées dans les civilisations humaines bien avant ne peuvent pas procéder de la même façon pour répondre aux mêmes questions, et c’est cette dualité entre le mystique, la métaphysique et l’expérience rationnelle, le physique qui rend ces deux mondes antagoniques. Comment alors, le progrès scientifique a-t-il alors pu s’immiscer dans les sociétés humaines sans en faire disparaître pour autant les religions ? Tout d’abord, nous pourrions nous demander en quoi le progrès scientifique représente-t-il un danger pour la religion ? Pourquoi alors la foi en la Science n’est-elle pas supérieure à la foi Religieuse ? Enfin, la Science et les Religions d’abord présentées comme étant antagoniques, ne sont-elles pas davantage complémentaires ?

Il est évident que la religion et la science n’exploitent pas les mêmes procédés pour répondre aux questions que l’Homme se pose sur le monde qui l’environne et l’origine de son existence.  Si d’une part la Science exploite des lois universelles et des expériences rationnelles pour en tirer des conclusions les plus objectives possible, la religion naît du mystique, du monde métaphysique et de la foi en un Etre supérieure et tout puissant sans avoir de preuve rationnelle de son existence. L’aspect rationnel de la science tend à donner plus de crédibilité à son argumentation par rapport au simple sentiment religieux qui n’a pour explication que des phénomènes d’apparitions divines, tels des mirages dans la vie des Hommes et que nul ne peut prouver. Or, une méfiance est perceptible face au monde religieux,  n’ayant aucune preuve rationnelle, la religion peut servir de moyen de corruption de la pensée,  au service d’une institution religieuse

 extrémiste. En effet, la science paraît être un moyen plus sûr, étant donné qu’elle fait appel au domaine de l’intelligible, de la raison. On ne peut être ignorant et participer au progrès scientifique. Toutefois, la  religion  ne nécessite pas l ‘intervention de la raison, mais seulement de la sensibilité des individus et de leur confiance envers une force supérieure irrationnelle. Le fidèle s’en remet à Dieu parce qu’il se voit borné, limité, d’une nature éphémère, et que Dieu est puissance infinie. L’acte de foi a donc rapport à des vérités jugées essentielles, mais mystérieuses, situées au-delà de ce que la raison peut comprendre et qui sont l’objet d’une révélation.  D’un point de vue religieux, c’est sur la faiblesse de la raison que se fonde la nécessité de la religion. La rationalisation des vérités révélées témoignerait alors d’une attitude non religieuse. Le rationalisme classique avec Descartes et Spinoza ne récuse pas la foi, mais il affirme l’autonomie de la raison : ainsi, la foi concerne le Salut de l’âme, bien distinctement de la raison qui elle seule permet la recherche de la vérité. Limiter ainsi le domaine de la foi religieuse peut être un moyen de préserver son essence. Mais cela favorisa tout au long du XVIIIème siècle dit « des Lumières », un athéisme philosophique, une explication matérialiste du monde qui s’oppose à toute idée de révélation et de dogme religieux. Ceux-ci sont alors perçus comme des simples superstitions. La religion devient alors suspecte d’être une tromperie obéissant à des fonctions sociales ou politiques. Quand Marx en 1842 écrit que la religion est « l’opium du peuple », il se situe dans la lignée des Lumières. Mais il introduit une idée nouvelle : la religion n’est pas une simple ignorance,  elle est une illusion propre à l’Homme. D’où l’idée d’une aliénation religieuse : la frustration de l’Homme quant à sa finitude en est la clef, il a besoin de se projeter dans l’infinité de Dieu.  Très rapidement, des interprétations réductrices de la religion ont vu le jour : elles font du phénomène religieux un symptôme d’oppression sociale (Marx), de domination du négatif selon Nietzsche, ou encore un souvenir traumatique d’après Freud.

La religion n’a donc pas manqué de prétextes quant à sa dévalorisation. En effet, le fait qu’un phénomène métaphysique, impalpable et non prouvable fédère autant de sociétés et d’individus et prenne une dimension officielle par le biais de ses institutions mène à un lourd questionnement quant à la crédibilité de cette foi commune. Quelle en est la valeur ? Ne berce-t-elle pas l’Homme d’illusions quant à son existence alors que la Science, elle, fondée sur des expériences concrètes dans le monde physique peuvent apporter des preuves rationnelles à l’Homme ? Pourquoi préférer alors le mystère au rationnel, à la vérité démontrée? Qui plus est, les guerres de religion mettant en jeu la vie des Hommes eux-mêmes depuis des décennies peut-elle vouloir leur bien ? Comment un phénomène irrationnel peut-il aspirer à de telles prétentions ? Face aux questions que le progrès scientifique a su apporter au fil des années, et face à l’accélération de ce progrès depuis plus d’un demi-siècle, la validité de la Religion est fortement remise en cause.  La dépendance de l’Homme à la Religion n’est plus montrée comme compatible à l’évolution de la société Humaine depuis que le progrès scientifique s’est fortement immiscé dans son quotidien. Ainsi, on nomme pays « développé » non pas un pays qui se confine dans sa foi religieuse, mais au contraire un espace dont la main-d’œuvre a su se développer au bénéfice du progrès scientifique.Par conséquent, on mesure la valeur d’un pays au degré de son développement scientifique. Un pays plus industrialisé sera considéré comme moteur et plus avancé par rapport à une tribu marginale qui se voue à des rites religieux. Grâce au progrès scientifique, aujourd’hui, les Hommes ont l’impression de maîtriser de plus en plus les éléments qui l’environnent et ainsi, la Religion n’a plus autant de crédibilité quant aux réponses mystérieuses qu’elle offre.

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