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Est-ce par crainte que l’on se soumet à l’État ?

Dissertation : Est-ce par crainte que l’on se soumet à l’État ?. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  12 Mai 2020  •  Dissertation  •  1 596 Mots (7 Pages)  •  1 052 Vues

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Est-ce par crainte que l’on se soumet à l’État ?

Le terme d’ « État » peut renvoyer aux responsables qui le dirigent, aux services publics qu’il assure, au territoire qui délimite son champ d’action mais aussi à la population qui vit sous sa protection. Il est dominant, « soumettant » la population à son pouvoir. Cependant, l’État vise à structurer et garantir le peuple en tant que Nation, donc est opposé à l’idée du rapport de force. Il est donc nécessaire de se poser la question suivante : la soumission à l’État se fait-elle par crainte ou par sens moral ? Pour répondre à cette question, on doit d’abord s’interroger sur le pouvoir qu’exerce l’état. Puis, il convient d’étudier la place de la morale dans nos choix politiques, et, enfin, nous verrons la nécessité des contraintes mises en place par l’état. Tout d’abord, l’Etat exerce nécessairement un pouvoir coercitif sur le peuple car sa mission est de garantir l’ordre en son sein. Comme le dit Hobbes, « l’Homme est un loup pour l’Homme » ; notre peur de l’autre nous entraîne à la soumission à l’Etat, pour notre sécurité. Cet Etat détient ensuite toute la puissance, et si on ne craint plus son voisin, on craint le Léviathan de l’Etat. Puisque l’Etat est plus puissant, on se soumet au rapport hiérarchique. En effet, cette soumission dite « crainte » vis-à-vis de l’État suppose que l’on redoute les conséquences d’un acte répréhensible par la loi car l’État détient un pouvoir de contrainte, ce qui permet d’assurer une sécurité globale pour le peuple. Alors que de dans des temps plus anciens, lorsque la société était dominée par la religion, les gens craignaient l’enfer, les gens craignent maintenant la prison ou les amendes. Ce système permet de punir les criminels mais également de dissuader la population de suivre leur exemple, garantissant ainsi un minimum de sécurité générale. En effet, la crainte de devoir payer des montants importants d’argent pour une amende, ou de faire de la prison pour une ou plusieurs années suffit à dissuader le citoyen classique d’enfreindre la loi. Ce système peut être ignoré par les adeptes d’une théorie politique appelée « l’anarchisme » ; les anarchistes pensent en effet que ces contraintes instaurées par l’État sont nocives pour la liberté de l’individu, et aspirent à une société sans domination. Les outils de punitions de l’Etat lui permettent d’exercer une pression sur ses citoyens pour qu’ils respectent les lois. Le concept de punition, mis en place pour servir d’exemple et faire peur, n’est jamais vraiment remis en cause par les citoyens, surtout en démocratie. Néanmoins, les régimes totalitaires mettent un point d’honneur à instaurer les notions de « crainte » et « soumission ». La Chine en est un excellent exemple ; en effet, en plus d’être hautement surveillés, il est impossible pour les Chinois de s’opposer à la politique de leur pays sans que ça n’implique des morts ou au moins de graves blessés ; de nombreux massacres sont arrivés suite à des manifestations. Les Ouïghours (partie de la population Chinoise pratiquant la religion musulmane) par exemple, sont persécutés à cause de leur religion ; ils sont enfermés dans des goulags à ciel ouverts appelés « camps de rééducation » et on les affame ou les force à ingérer du porc ou de l’alcool. La Russie punit également très sévèrement les citoyens qui rejettent le système politique Russe, envoyant en prison des journalistes qui donneraient un avis politique trop « divergeant ». En Corée du Nord, une personne peut se faire emprisonner pour avoir déchiré un prospectus politique, et le pays fait le maximum pour faire croire à la population que leurs conditions de vie sont totalement normales, notamment grâce à la propagande. C’est ainsi que l’Etat use de la force pour conserver l’ordre, pour rester fort. L’action des citoyens se structure donc en fonction de menaces diverses. Toutefois, il est difficile de penser qu’un Etat ne tienne que par la force et l’usage de la menace, de manière durable. C’est pourquoi la morale doit guider nos choix politiques. L’État est et doit être respecté par conscience de l’obligation, et il se doit d’être légitime afin d’inspirer le respect. Considéré comme « au-dessus » du peuple, mais bien au service du peuple en démocratie, il dicte les lois votées par le peuple, instaurant ainsi une morale générale. Selon Rousseau, l’Etat fonctionne et tient précisément sa force de l’accord du peuple. Ainsi, respecter les lois est normal et naturel pour un citoyen, car enfreindre ces lois empièterait sur la morale et la liberté de l’autre. Le respect des lois ne se fonde donc pas seulement sur la crainte de l’amende mais sur la légitimité qu’on leur accorde. On ne tue pas son voisin plutôt parce qu’on sait que c’est mal et dangereux

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