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Synthèse le Corps et la Vieillesse

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Par   •  25 Novembre 2018  •  Dissertation  •  1 882 Mots (8 Pages)  •  913 Vues

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Léa Chetrit                        Synthèse de documents                   6/11/17

CG2A

               Narcisse était un mythe de l’antiquité, c’est aujourd’hui aussi l’emblème et la réalité de notre société.
      C’est ce qui ressort des documents, en particulier du texte du mythe rédigé par Ovide, confronté aux essais beaucoup plus récents de Jean Baudrillard et de Philippe Perrot, ainsi qu’à l’article de Tony Anatrella et à la publicité Sveltesse.

        Des siècles et des réalités bien différentes séparent certes ces documents ; néanmoins ils ont pour point commun de faire une place prédominante à l’image,
à l’apparence, au corps et sa beauté.  
      Le ruisseau dans lequel Narcisse admirait son propre reflet n’est rien d’autre que le miroir qui équipe aujourd’hui nos appartements et dans lequel nous passons notre temps à apprécier, jauger, mesurer notre propre image.
Quel est ce besoin que nous avons de nous surveiller, d’apprécier cette image que nous renvoie le miroir aux standards de notre société ? D’où nous vient-il et à quoi répond-il ? Quelles en sont les conséquences ?

       Pour répondre à ces questions, et en nous appuyant sur les textes et image présentés, nous rassemblerons dans une première partie les causes du narcissisme qui a envahi notre société avec le culte du corps dans lequel il prend forme, en essayant de présenter les facteurs socioéconomiques qui l’accompagnent ainsi que cette recherche de la jeunesse éternelle et la crainte de la mort qui l’expliquent.

Nous essaierons ensuite d’en présenter les conséquences avec la discipline et les règles d’entretien, individuelles et collectives, que nous nous fixons pour préserver notre corps ; nous verrons également que notre société a créé une véritable culture du narcissisme avec une incontestable obsession du plaisir à laquelle participe ce besoin d’exhiber son corps, dans une sorte de véritable religion sociale.

 

Comme Narcisse se vouait un vrai culte à lui-même, en admirant son image dans le ruisseau, il existe aujourd’hui un véritable culte du corps dans notre société. Le corps est beau, précieux et doit faire l’objet de toutes nos attentions, au moins autant que l’automobile qui a pourtant pris une place majeure dans notre société de consommation. Le corps doit pouvoir s’exhiber, paraître ; il devient un devoir et notre bien être repose sur notre aptitude à répondre à ces exigences. C’est ce qui ressort des textes de Jean Baudrillard, de Philippe Perrot et d’Ovide.

Narcisse s’est épris de son reflet qui n’était pourtant qu’une « ombre sans consistance », pâle reflet d’une apparence fugitive.

Chez Jean Baudrillard, on relève que dans l’ordre traditionnel, chez les paysans par exemple, il n’y avait pas de perception narcissique de son corps car celui-ci n’était perçu que dans son rôle instrumental, en relation avec la notion de travail et par rapport à la nature. Aujourd’hui tout est inversé et le corps fait l’objet de toutes nos sollicitudes.

Tony Anatrella, quant à lui, souligne à quel point la beauté et la qualité d’un individu ne viennent pas de ce qu’il est mais de ce qu’il transparaît au travers d’artifices, la mode des top-modèles mettant en exergue cette idée.

Selon Philippe Perrot, le corps a pris toute la place de l’âme défunte, l’apparence corporelle a marginalisé la place de l’esprit prenant une dimension telle qu’elle est devenue l’objet d’une nouvelle et véritable hantise.

Le marché et la société de consommation profitent de ce culte du corps. Le monde des produits, celui de la promotion ou encore de la publicité tirent un parti gigantesque de l’expansion de la culture du corps, avec ses corollaires : la beauté et de la santé. Ils proposent des produits toujours plus performants pour répondre à toutes questions que posent la recherche effrénée d’hygiène, d’entretien, de cosmétique. C’est ce que pointent Philippe Perrot et Jean Baudrillard dans leurs textes. Tony Anatrella insiste en outre, quant à lui, sur le modèle social auquel cela renvoie, sur le vide et le manque d’intériorité qu’il sous-tend car il ne peut s’inscrire dans la durée. La publicité Sveltesse présentée est une illustration claire de l’utilisation que les marchés tirent de ces préoccupations de beauté mais aussi de santé et encore de plaisir.

La Société force les individus à se conformer à un standard culpabilisant.

Le fait qu’il y ait profusion de produits et services pour atteindre ou maintenir les exigences de beauté du corps met en évidence le modèle normatif qui les a suscités. Dès lors, ceux qui ne se conforment pas à ce modèle sont pointés du doigt et une culpabilité nouvelle les touche. Philippe Perrot développe largement cette idée. Jean Baudrillard ajoute que la culture du corps a un double effet : en le libérant, elle le gratifie certes mais elle le réprime aussi en amenant une définition négative du corps.  Elle s’exprime selon lui en une véritable entreprise d’autorépression qui affecterait aujourd’hui un tiers des populations adultes des pays surdéveloppés.

Pour Tony Anatrella, la survalorisation du corps est tout simplement et paradoxalement le signe de son mépris. Le corps est un élément gênant, dont il faut se débarrasser, à éliminer, comme le dit la publicité sur l’eau minérale…

Jeunisme de la société et contrôle du relâchement du corps. La lutte contre le vieillissement est obsessionnelle et acharnée ; les signes de faiblesse doivent être contrôlés. Egalement, la nudité, symbole de la libération du corps, s’est banalisée. Plus le corps se dévoile plus il se banalise et se cultive à coups de crèmes, d’exercices physiques, de vitamines, de chirurgie esthétique aussi parfois…I C’est qu’il convient de lutter à tout prix contre une décrépitude fatale, comme le dit Philippe Perrot, de refouler  à tout prix la vieillesse et la mort. Pour Tony Anatrella, l’importance de conserver la jeunesse au corps est une donnée sociale incontournable. Il développe également cette idée que si l’on expose et exhibe son corps en lui donnant l’apparence d’une beauté sauvage, c’est bien pour répondre aux canons de la jeunesse éternelle

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