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Réponse argumentée sur la tragédie

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Par   •  9 Février 2019  •  Commentaire de texte  •  2 105 Mots (9 Pages)  •  903 Vues

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Réponse argumentée : 

« Cinna »/« Britannicus »/« Phèdre »/« Andromaque »

Appréciation : 

Les quatre textes étudiés sont des extraits de pièces de théâtres appartenant au sous-genre théâtral de la tragédie. Le premier est un extrait de l'acte quatre de la scène un de la pièce « Cinna » écrite en cinq actes et en vers par Corneille. Elle est représentée pour la première fois en 1641 au Théâtre du Marais. Elle parue en 1655.

Le second texte, « Britannicus », est une pièce écrite par Jean Racine en cinq actes, en vers, représentée pour la première fois le 13 décembre 1669 à l'Hôtel de Bourgogne et parue en 1670. Le passage étudié est un extrait de l'acte quatre de la scène quatre, cinq et six.

Le troisième texte est un extrait de l'acte quatre de la scène six de « Phèdre » écrite par Jean Racine en cinq actes, en vers, la première fut jouée le 1 janvier 1677 sur la scène de l'Hôtel de Bourgogne.

Le dernier texte s'intitule « Andromaque » écrite par Jean Racine en cinq actes , en vers. La première à lieu au Château du Louvre le 17 novembre 1667.

Elle paraît en 1668. Le passage étudié est un extrait de l'acte quatre de la scène un.

En quoi les extraits proposés s'inscrivent-ils dans le sous-genre théâtral de la tragédie ?

Afin de répondre à cette question, nous montrerons dans un premier que les personnages tragiques appartiennent à la très haute noblesse et qu'ils utilisent un langage très recherché en faisant de longs discours et des monologues. Nous parlerons du jeu des acteurs qui récitent et déclament leur texte en étant statique et en ne faisant preuve d'aucune complicité avec le public. Ceux ci abordent les sujets principaux de la tragédie qui traitent de sujets  graves, qui évoquent le destin malheureux et inéluctable des personnages. Pour finir, nous évoquerons le but de ce genre théâtral, permettant de purger ces mauvaises passions  et de les éloigner grâce aux sentiments de la terreur et de la pitié. Nous verrons également que la tragédie permet  de réfléchir sur la condition humaine.

Les personnages de tragédies appartiennent tous à la très haute noblesse. En effet, dans « Cinna » de Corneille un personnage  de la pièce se nommant Auguste est un empereur.

Dans « Britannicus » de Racine un conflit oppose le prétendant légitime au trône, Britannicus qui a été écarté du pouvoir par son demi-frère Néron qui est l'empereur.

Dans « Phèdre » de Racine, Phèdre est une reine qui a une relation amoureuse avec son beau-fils Hippolyte. Enfin, dans « Andromaque » de Racine, Andromaque,  ancienne princesse de Troie et veuve du prince Hector doit épouser un grec se nommant Pyrrhus pour sauver son fils Astyanax.

Les personnages représentés ici appartiennent tous aux catégories sociales élevées, car ce qu'il leur arrive n'est pas ordinaire, contrairement à la bourgeoisie et au peuple menant une vie banale. Ces personnages utilisent également un langage très recherché. Ils font de longs monologues. « Lui seul les encourage, et lui seul les séduit ! O le plus déloyal que la  dans Dans « Andromaque » et « Phèdre ».

Phèdre exprime sa honte et sa colère contre elle-même du à  l'acte horrible qu'elle a commis qui est l'inceste (v.1 à 18) « Mes crimes désormais ont comblé la mesure : Je respire à la fois l'inceste et l'imposture ; Mes homicides mains, promptes à me venger, Dans le sang innocent brûlent de se plonger. Misérable ! et je vis ! et je soutiens la vue De ce sacré soleil dont je suis descendue ! J'ai pour aïeul le père et le maître des dieux ; Le ciel, tout l'univers est plein de mes aïeux : Où me cacher ? Fuyons dans la nuit infernale. Mais que dis-je ? mon père y tient l'urne fatale ; Le sort, dit-on, l'a mise en ses sévères mains : Minos juge aux enfers tous les pâles humains. Ah ! Combien frémira son ombre épouvantée, Lorsqu'il verra sa fille à ses yeux présentée , Contrainte d'avouer tant de forfaits divers, Et des crimes peut-être inconnus aux enfers ! Que diras-tu, mon père, à ce spectacle horrible ? (...) ».

Andromaque, dans un monologue exprime sa tristesse d'avoir perdu Hector, sa haine envers les Grecs car elle est obligée d'épouser Pyrrhus, un grec qu'elle trouve cruel. Elle sait que c'est pour la bonne cause, sauver son enfant Astyanax. Elle exprime également son désir de mourir (v.5 à 27) « (…) Quoi donc ? as-tu pensé qu'Andromaque infidèle Pût trahir un époux qui croit revivre en elle ; Et que, de tant de morts réveillant la douleur Le soin de mon repos me fît troubler le leur ? Est-ce là cette ardeur tant promise à sa cendre ? Mais son fils périssait : il l'a fallu défendre. Pyrrhus en m'épousant s'en déclare à l'appui ; Il suffit : je veux bien m'en reposer sur lui. Je sais quel est Pyrrhus. Violent, mais sincère, (…) Sur le courroux des Grecs, je m'en repose encor : Leur haine va donner un père au fils d'Hector. Je vais donc, puisqu'il faut que je me sacrifie, Assurer à Pyrrhus le reste de ma vie ; Je vais, en recevant sa foi sur les autels, L'engager à mon fils par des nœuds immortels. Mais aussitôt ma main, à moi seule funeste, D'une infidèle vie abrégera le reste, Et, sauvant ma vertu, rendra ce que je dois A Pyrrhus, à mon fils, à mon époux, à moi. Voilà de mon amour l'innocent stratagème ; Voilà ce qu'un époux m'a commandé lui-même. J'irai seule rejoindre Hector et mes aïeux. »

Dans ces quatre textes, les acteurs récitent leurs textes et restent en position statique. « Lui seul les encourage, et lui seul les séduit ! O le plus déloyal que la terre ait produit ! O trahison conçue au sein d'une furie ! O trop sensible coup d'une main si chérie ! Cinna, tu me trahis ! Polyclète, écoutez. (Il lui parle à l'oreille.) » (v.19 à 23) dans « Cinna », « Et depuis quand, Madame, êtes-vous si craintive ? Quoi ? déjà, votre amour souffre qu'on le captive ? Qu'est devenu ce cœur qui me jurait toujours De faire à Néron même envier nos amours ? Mais bannissez, Madame, une inutile crainte. La foi dans tous les cœurs n'est pas encore éteinte ; Chacun semble des yeux approuver mon courroux, La mère de Néron se déclare pour nous, Rome, de sa conduite est elle-même offensée...» (v.29 à 37) dans « Britannicus », « (…) Je ne t'écoute plus.Va-t'en, monstre exécrable ; Va, laisse-moi le soin de mon sort déplorable. Puisse le juste ciel dignement te payer ! Et puisse ton supplice à jamais effrayer Tous ceux qui, comme toi, par de lâches adresses, Des princes malheureux nourrissent les faiblesses, Les poussent au penchant où leur cœur est enclin, Et leur osent du crime aplanir le chemin ! Détestables flatteurs, présent le plus funeste Que puisse faire aux rois la colère céleste » dans Phèdre (v.40 à 49)  et dans Andromaque (v.20 à 28) « (…) L'engager à mon fils par des nœuds immortels. Mais aussitôt ma main, à moi seule funeste, D'une infidèle vie abrégera le reste, Et, sauvant ma vertu, rendra ce que je dois A Pyrrhus, à mon fils, à mon époux, à moi. Voilà de mon amour l'innocent stratagème ; Voilà ce qu'un époux m'a commandé lui-même. J'irai seule rejoindre Hector et mes aïeux. Céphise, c'est à toi de me fermer les yeux. ».

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