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Racine, Phèdre, Acte II, scène 2 (1667)

Commentaire de texte : Racine, Phèdre, Acte II, scène 2 (1667). Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  30 Octobre 2019  •  Commentaire de texte  •  1 155 Mots (5 Pages)  •  2 489 Vues

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Commentaire de texte n°2 : Racine, Phèdre, Acte II, scène 2 (1667)

Le classicisme est un courant littéraire de la seconde moitié du 17ème siècle. Il a pour but d’éduquer l’Honnête Homme, et apprendre à lui faire maîtriser ses passions. En effet, peut se résumer en 3 mots : « ordre, mesure et clarté ». Jean Racine appartient à ce mouvement, tout comme de grands auteurs tel que Molière, Jean De La Fontaine ou bien Corneille. Avec Phèdre, Racine réussit à faire apprécier à nouveau le théâtre à Louis XIV et à sa cour. Pour se démarquer de ses modèles, Racine imagine Hippolyte amoureux. Dès la première scène, celui que la tradition rend sourd à l’amour se déclare asservi. L’objet de ses vœux est bien-sûr, puisque nous sommes dans une tragédie, une femme interdite : Aricie à été vouée par Thésée au célibat afin de ne pas faire renaître la lignée des Pallantides. Hippolyte ne peut s’opposer à son père, mais ne peut pas ne pas aimer. Dans ce passage, Hippolyte se présente devant Aricie pour un motif politique : la querelle de succession qui s’ouvre après la mort de Thésée, il prétend soutenir les droits de la jeune fille. C’est un effet de son amour, dont elle ignore tout. Devant sa surprise, Hippolyte finit par ouvrir son cœur. La tirade se déploie en confrontant des autoportraits successifs d’Hippolyte. Rappelant sa haine de l’amour, il expose à Aricie les effets de sa passion depuis qu’il l’a vue : il est métamorphosé. L’explication s’attachera à montrer comment Hippolyte apparaît dans cette tirade d’aveu comme un héros racinien c’est-à-dire tendre. Nous suivrons un ordre chronologique qui vise tout d’abord à préparer le public à une confession, une longue période qui décrit le revirement, puis Hyppolite livre l’état qui est désormais le sien, la langueur amoureuse et l’obsession, et enfin un retour à la situation d’énonciation.

Tout d’abord, le premier mouvement prépare à une confession du vers 529 au vers 530. Ces deux premiers vers sont ancrés dans la situation avec le verbe « voir » (v529) qui est conjugué au présent d’énonciation et qui place Aricie et le public sur le même plan et qui prépare à cette confession. De plus, la tension entre les termes qui caractérisent le héros, qui se veut digne fils d’un chasseur de monstres : « téméraire orgueil » (v530) répond à « superbe » qui qualifie Hippolyte tout au long de la pièce pour dire sa fierté, son courage et le refus de l’amour. « Exemple mémorable » (v530) le prédispose à devenir un héros de tragédie, tout comme « déplorable » (v529) qui suscite la pitié. Mais ici, Hippolyte est ironique, il inspire la pitié puisqu’il est soumis par l’amour après l’avoir méprisé.

Suit une longue période qui décrit le revirement du vers 531 au vers 538. Hippolyte évoque au passé simple le mépris qu’il avait de l’amour et de ses victimes : antithèse entre le héros « fièrement révolté » (v531), qui se compare en creux aux dieux puisque les autres sont qualifiés de « mortels » (v533), et la métaphore usuelle des amoureux dominés : « fers, captifs, faibles » (v532-533). Hippolyte se singularise face à la pluralité des victimes de l’amour : de ce fait, il s’héroïse. La métaphore de l’amour à la rime « orage/naufrages » (v533-534) figure les ravages de la passion dont se rit insolemment Hippolyte : « insultée, Qui des faibles mortels déplorant les naufrages, Pensais toujours du bord » (v532-533-534). Il avoue sa défaite dans un membre de phrase plus court, en reprenant les mêmes images : « asservi », « commune loi » (v535), « trouble », « emport » (v536). Deux vers-phrases achèvent de dire l’état de défaite dans lequel il se trouve. Deux antithèses : « vaincu/audace » (v537) et « superbes/indépendantes » (v538) ; la dernière renforcée par les accents sur les sixièmes et douzièmes syllabes. Le coup de foudre tient dans le groupe nominal sujet « un moment » (v537) : la force de la passion surgit et renverse tout.

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