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Analyse semi linéaire demain des l'aube, Hugo

Analyse sectorielle : Analyse semi linéaire demain des l'aube, Hugo. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  24 Avril 2020  •  Analyse sectorielle  •  816 Mots (4 Pages)  •  3 399 Vues

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“Demain dès l’aube” est le poème XIV du livre IV des Contemplations, Pauca Meae, composé de trois quatrains d’alexandrins avec des rimes alternées. Ce poème a été écrit le 3 septembre 1847, soit un jour avant le quatrième anniversaire de la mort de sa fille, Léopoldine. Comment Victor Hugo rend-il son deuil comme une prière et un hommage à sa défunte fille ? Le poème débute par une négation du deuil, continue par décrire la posture méditative du poète, et finit par rendre sa douleur plus supportable.

La première strophe décrit à la stupéfaction du lecteur, une sorte de conquête amoureuse et non une description du deuil. En effet dès le premier vers, il y a trois compléments circonstanciels de temps de l’avenir, « Demain », « dès l’aube » et « à l’heure où blanchit la campagne ». Il donne l’impression à première vue de s’adresser à son aimée bel et bien vivante. La symbolique du verbe « blanchit » évoque la pureté et non la mort. De plus, le verbe « Je partirai », qui est placé en rejet au vers 2, évoque la détermination du poète de franchir toutes les difficultés qui s’opposeront à sa route, comme la « forêt » ou encore la « montagne » vers 3, comme il pourrait y avoir dans un roman de chevalerie. Le vers 2 marque une sorte de dialogue avec l’être cher, comme le montre l’alternance entre la première et la deuxième personne du singulier, comme si elle répondait au poète. L’aspect romantique est bien présent dans cette première strophe par l’évocation de la nature, avec la « campagne », vers 1, la « forêt » et la « montagne » vers 3. Enfin le dernier vers du quatrin se trouve être un tétramètre « Je ne puis /demeurer /près de toi /plus longtemps » à débit régulier et fait pensée au style de la galanterie, où le poète part à la rencontre de sa bien-aimée.

La deuxième strophe fait part au lecteur de la pensée calme du poète, qui se révèle bien tragique. En effet les premiers termes du quatrin appartiennent au champ lexical des sensations comme « les yeux », « voir », « entendre, « bruit », aux vers 5 et 6, cependant ils sont précédés de la négation comme « sans rien voir » ou encore « sans entendre aucun bruit », et cela marque une fermeture du poète au monde extérieur. Il adopte une posture tragique comme un vieillard, avec « les yeux fixés sur mes pensées », vers 5, « le dos courbé » vers 7 et « les mains croisées ». De plus, le rythme saccadé et très ponctué des vers 7 et 8 marque une sorte de sanglot et de souffrance chez le poète, et par le rythme, il met en valeur les adjectifs « seul » et « triste » au début de ces vers qui décrivent un héros tragique victime d’un destin funeste et l’adjectif « courbé » met en valeur le fait que le poète est écrasé par la fatalité. L’antithèse au vers huit entre le jour et la nuit marque un passage dans un univers sombre et tragique.

Enfin la troisième strophe crée un changement d’attitude chez le poète. En effet, on assiste au vers 9 à une métaphore de l « or du soir » qui désigne les étoiles et donne un aspect magique au voyage du poète, insinué par les « voiles au loin » au vers 10 qui rappellent l’exotisme. De plus le monde extérieur semble faire revivre le poète, mais beaucoup de lexique qu’il utilise ont un double sens, comme le verbe « tombe » qui réfère à l’édifice funèbre, ainsi que les « voiles » qui désignent de même le vêtement spécifique du deuil. Les mots sont donc à comprendre dans un double sens de vie mais aussi de mort. Il pousse cette comparaison plus loin avec le nom de la ville « Harfleur » qui font entendre les plantes que l’on dépose sur la tombe d’un être disparu, comme le confirme le dernier vers, « Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur ». Au vers 11 le nom « tombe » désigne lui tout particulièrement cette fois le tombeau avec « je mettrai sur ta tombe » et Hugo met ainsi des mots sur la douleur qu’il éprouve de sa perte de sa fille. Enfin, la dernière strophe est composée d’une grande richesse dans les rimes, avec « tombe/tombe », « Harfleur/fleur » et les rimes internes « j’arriverai/je mettrai » et « houx vert/bruyère » et donnent une dimension musicale et litanique comme si Hugo se préparait à entonner une prière pour sa fille.

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